Bella Coola, un campement entouré de couloirs emblématiques

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Bella Coola, un campement entouré de couloirs emblématiques

Les plus beaux ski trip du photographe Adam Clark, épisode 2 : Bella Coola

article Adam clark

L'hiver dernier, le photographe Adam Clark est allé promener son boitier dans les plus beaux coins du globe en compagnie de skieurs n'ayant pas peur de l'aventure, la vraie. Nous avons choisi de vous partager ses trois meilleurs ski trip (d'après nous) : Rishiri au Japon, Bella Coola en Colombie Britannique et Svalbard en Norvège. Pour notre seconde escale photographique, nous traversons l'atlantique en direction de la coast mountains au Canada. La Colombie Britannique est un passage obligé pour tous skieurs qui se respectent mais comment ne pas y revenir quand on voit le potentiel et la beauté de l'endroit ? Adam Clark nous fait (re)découvrir le spot de Bella Coola en compagnie de Chris Davenport et Griffin Post.  


Choisir un endroit comme camp de base en backcountry peut se révéler extrêmement compliqué. C’est un monde immense qui s’offre à nous et les options semblent infinies. Alors pourquoi quelqu’un comme Chris Davenport choisirait-il de revenir à un endroit où tant d’autres sont déjà passés, y compris lui même ?

Le spot de Bella Coola a été rendu célèbre dans le monde du ski par MSP, lors de leur shooting en hélicoptère au début des années 2000, même si de nombreux skieurs s’y étaient déjà aventurés. Chris Davenport, faisait partie du voyage et avait su voir le potentiel infini de la Chaine Côtière en Colombie Britannique. MSP a filmé d’autres skieurs, notamment Seth Morrison ou Wendy Fisher, skiant les couloirs de Mad Dog Col. Depuis, TGR, Sherpa, Steep et autres ont fait de cet endroit leur terrain de jeux favori pour le camping et l’héliski.
Bella Coola

En mars, Chris Davenport, Griffin Post, et moi même, ainsi que nos filmeurs Chris Christie et Cameron Sylverstor, avons décidé de nous installer à Mad Dog Col pour quelques jours. Le but étant de camper là-haut et de skier autant que possible ainsi que de filmer pour la prochaine web-série de Chris.

Mad Dog Col culmine à plus de 1800 mètres au dessus de la petite ville de Bella Coola, dans le nord de la Colombie Britannique, au Canada. L’emplacement est idéal pour camper, entouré de deux gigantesques rochers en pointe au milieu de la chaine côtière. Debout sur l’un de ces rochers, on ne peut s’empêcher de penser à toutes les possibilités qui s’offrent à nous.

Bella Coola

Apres avoir récupérer notre tonne de matériel, nous nous sommes dépêchés d’installer le campement durant un court répit entre les violentes rafales de vent, la pluie et la neige, dans un décor lunaire entre neige et rochers. 
Nous avons tout de suite monté la tente dôme qui nous servirait de cuisine. Rapidement, l’intensité du vent s’est accrue passant de “très fort” à “je me demande si on  ne va pas s’envoler”. Le genre de vent qui vous fiche la peur au ventre. Pendant que nous mettions le matériel à l’abri dans la tente, nos sacs se faisaient ensevelir par la neige soulevée par les rafales de vent. Etant assistés par un hélicoptère, nous avions dans l’idée d’installer un camping hivernal cinq étoiles : une tente-dôme pour les repas, une pour dormir et deux plus petites pour les filmeurs. Alors que nous étions tous les cinq entrain d’essayer de monter la deuxième tente, je l’ai vu fléchir et casser à cause du vent. Nous avons donc tout naturellement décidé de dormir dans la tente “cuisine”. Les deux filmeurs ont réussi à monter leurs tentes, et avaient la joie de les déterrer toutes les deux heures…

Bella Coola

Le premier jour passa entre les siestes et les blagues sur le vent. Au 4ème jour, plus personne ne disait un mot mais la tension commençait à être palpable. Après beaucoup d’anecdotes, 24 quesadillas, 3 bouteilles de Scotch, 8 check météo à la radio, une tentative de sortir à de 30m de la tente et un million de blocs de neige pour le café… On pouvait soudain parler sans hurler. T
out à coup, ça avait l’air presque normal dehors. La neige granuleuse continuait de nous battre le visage quand le vent soufflait mais le vent était de nouveau “acceptable”. Nous pouvions finalement chausser nos skis. Nous étions finalement ici pour une raison valable, autre que de tenter de faire le meilleur café de camping.

Même si les nuages étaient toujours bien présents, accrochés aux montagnes, nous avons jugé nécessaire de commencer l’évaluation de la neige et du terrain, à deux pas de notre campement. Le manteau neigeux avait été d’une mauvaise qualité inhabituelle pour la Colombie Britannique et la menace d’avalanches était l’un de nos plus gros soucis. Un petit couloir étroit, à seulement 30 mètres en dessous de nos tentes nous a permis de rejoindre la vallée où la majorité des couloirs se finissaient.


Bella Coola

Rapidement, nous nous sommes mis au travail, analysant et testant la neige. Au fur et à mesure, on réalisait que la neige était bonne. De la poudreuse avec un peu de neige soufflée mais globalement les conditions étaient parfaites. En avançant prudemment dans la vallée, nous avons trouvé un autre couloir de 2 mètres de large. Nous commencions enfin ce pourquoi nous étions venus ici.

Quand je prenais les photos de Chris et Griffin entrain de dropper, j’ai réalisé que moi aussi, j’allais pouvoir skier. C’était un rêve qui se réalisait. Pour moi cet endroit était un lieu emblématique, symbolique. Skier là où certains des meilleurs skieurs du monde sont venus avant vous. Quand nous sommes revenus au camp ce soir là, on pouvait lire le soulagement sur tous les visages. Nous avions une bonne raison d’ouvrir le Scotch cette fois-ci !

Les trois jours suivants se sont enchainés à une vitesse folle : montées à pied, repas, application de crème solaire et shooting. L’enthousiasme de Chris et Griffin était tel que l'on n’avait pas besoin de discuter pour savoir quand commencer et quand finir. C’était simple, on skiait toute la journée. Le soleil brillait, le risque d’avalanche était faible et nous étions au parfait endroit. Peut être que c’était en partie l’énergie refoulée pendant ces quatre jours passés dans la tente, ou peut être que c’était ces possibilités infinies de journées de ski épiques, mais je n’avais jamais vu autant de motivation pour remonter les faces à pied.

Bella Coola

Le premier jour de beau temps, choisir où skier a été facile. Il fallait que l'on fasse la ligne la plus emblématique de ce lieu : un gigantesque couloir de 450m à coté de Maddog
. Le couloir était encadré par de grands murs de rochers, avec deux énormes rocs en pointe en haut. Dedans ? De la poudreuse légère, juste assez réchauffée pour éviter que la croute créée par le vent n’ait un impact sur nos virages.  

Chris et Griffin ont skié autant de lignes que possible avant que l’obscurité ne tombe complètement. Certaines pentues et étroites, d’autres larges et rapides, avec l’opportunité de faire de petits comme de grands virages. De grandes épines et de large champ de poudreuse ont complété l’expérience, le tout à portée de vue de notre campement. Même avec tout l’enthousiasme démontré par Chris et Griffin, de nombreuses lignes sont restées intouchées et n’attendent que les prochains rideurs.

Apres 4 jours passés dans le doute et le vent
 et 3 jours de pur bonheur, il était clair que la renommée de cet endroit si spécial était justifiée. Ce lieu regroupe des rochers en parfaite symétrie, de la neige, des pics et de la vallée : un paradis pour un skieur. Il y a en plus un juste milieu entre descente et distance avec l'esthétisme de la montagneMaddog Ridge mérite d’être skié, encore et encore.

Bella Coola

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