11 jours au Japon (1/2)

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11 jours au Japon (1/2)

Première étape du Freeride World Tour cuvée 2018
article Japon 2018
Texte :
Guillaume Lahur
Photos :

Pour la première fois de son histoire, le Freeride World Tour posait ses board bags en Asie du 20 au 27 janvier 2018. Cette période d'une semaine est ce qu'on appelle la "weather period", une période censée permettre de courir la compétition le bon jour (il suffit de quelques heures pour boucler les 4 catégories) en contournant les aleas météo. C'était sans compter la météo japonaise et une bonne dose de malchance. 

Retour essentiellement photographique vécu de l'intérieur sur une compétition japonaise qui aura finalement lieu au Canada : le ski n'a aucun respect pour la géographie. 

Une histoire d'ananas et de mangue

Vers le 10 janvier, une semaine avant mon départ, je commence à m'intéresser de plus près à la situation nivologique de l'archipel : ce début d'hiver est très bon, la sous couche dépasse déjà les 2 mètres dans la région d'Hakuba. Il fait froid, il neige régulièrement. La routine. Les retours des copains présents dans la région pour shooter ne laissent guère de place à l'interprétation : le Japon est au mieux de sa forme. 

Mais un voyant rouge vif clignote au loin sur les modèles météo que j'apprend petit à petit à déchiffrer. Ce phénomène a un petit nom : le Pineapple express, parfois rebaptisé dans le coin Mango Express, un courant atmosphérique chaud et humide venu de loin au Sud ouest à même de déverser des pluies abondantes, avec un mépris total des convenances concernant la limite pluie-neige. Un kaiju destructeur de neige, l'équivalent japonais du coup de Foehn sur le Vercors.

Date de collision prévue avec les Alpes japonaises : mercredi 17 janvier 2018

Mercredi 17 janvier, 7h du matin, le Boeing 777 de British Airways, vol BA007, en provenance de Londres se pose à Tokyo, en même temps que la pluie s'abat sur Hakuba, quelques centaines de kilomètres au nord. Au Japon, comme dans de nombreux pays asiatiques, le chiffre 7 porte chance. Dont acte.

Le premier jour possible pour la compétition est samedi, mais tout dépendra de la limite pluie-neige sur l'épisode en cours. Il y a donc urgence à se presser lentement. 

Rien de plus déprimant que la montagne sous la pluie, rien de plus réjouissant que Tokyo en solo avec une boite à photos. La montagne peut attendre.


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Le Japon au soleil...

... n'a jamais été mon Japon préféré. Pas en janvier dans les montagnes en tout cas.

Vendredi, Shibuya, je récupère un volant à droite, une transmission intégrale, 4 pneus neige et le SUV qui va autour, le tout gracieusement fourni par Vivre le Japon, partenaire cette année encore de mes déambulations nippones.. La sortie de Tokyo en voiture est toujours une petite aventure, mais les automatismes reviennent assez vite. On dirait que le cerveau s'habitue.

Arrivé à Hakuba, je ne peux que constater l'étendue des dégâts : les fortes pluies ont été suivies d'un refroidissement brutal, mais sans précipitations avec en bonus un vent à décorner le casque de Markus Eder. Bref, c'est béton.  Le samedi, quelques riders du Tour assurent une démo sur ce qui aurait du être la face de la compétition, que la pluie a striée de rigoles encore moins drôles maintenant qu'elles sont gelées.

Plus haut encore, en dehors des zones possibles pour la compétition, des incertitudes sur le manteau n'incitent pas à la promenade : le backcountry "alpin" d'Hakuba est magnifique et regorge de possibilités mais est exigeant en termes de préparation et de sécurité. Je ne suis pas dans cet état d'esprit : je vais attendre sagement que la poudreuse nous fasse la politesse de revenir dans la forêt. Les prévisions sur ce front sont excellentes : il va neiger beaucoup et faire froid. Pour ce qui est de la visibilité en revanche, ça ira bien pour rider, mais ça risque d'être plus compliqué pour organiser une étape du Freeride World Tour. 

Bref, le cahier des charges est compliqué : sans neige, pas de de FWT, trop de neige pas de FWT, il faut une bonne tempête mais pas trop quand même non plus. 

Coloriages

Dimanche. On sait déjà que rien ne se passera avant mardi au plus tôt, la dépression étant attendue pour la soirée.

 Pas vraiment envie de carver sur la tole ondulée, je décide de filer vers la côte à une heure de route : quitte à être off, autant voir du pays.

La tempête est ici en avance, je me fais rincer toute la journée, mais j'arrive quand même à trouver quelques pointes de couleur dans toute cette grisaille. 

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De retour sur la neige

Cinquième jour au Japon, 3ème jour à Hakuba.

un peu d'activité avec la reconnaissance de la face : 30 minutes de split pour rejoindre le fond d'une vallée, l'effort reste raisonnable mais bienvenu. Un singe croise notre chemin, pas farouche. Photo. Oh la jolie cascade et ses bouboules glacées. Photo.

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Pendant ce temps, les soldats du Freeride World Tour s'affairent : montage de la régie pour le Live, préparation de l'aire d'arrivée, préparation d'une trace "piétonne" le long de la face pour la remonter à pied (et oui, il ne faut pas attendre le jour de la compet pour faire une trace de montée dans un mètre de neige fraiche sans fond dur)

Pour ce qui est de la face, il manque encore une bonne trentaine de cm pour être tranquille et lâcher les chevaux. Personne n'a envie de taper le fond. Mais le Japon est tout à fait en mesure de livrer. Aucun doute là dessus. D'ailleurs, il va.


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De retour à l'hôtel, les réunions s'enchainent du coté de l'organisation. Guides, météorologues, riders, médecins : tout le monde est consulté, l'objectif est de réduire le plus possible l'incertitude, la limiter à ce qu'on ne pourra de toute façon contrôler. La sécurité est la priorité de toutes les conversations et décisions.

Coup de poker, la décision est alors prise de miser sur cette hypothétique fenêtre météo le lendemain matin, avant que le gros de la tempête ne déboule dès la mi journée. Car après ça, c'est de la neige à perte de vue dans le forecast. Il faut donc tenter le coup.

Les guides, Nico Hale-Woods et Lolo Besse partiront à 2 heures du matin pour inspecter la face et valider que les conditions de sécurité sont remplies. Vers 4h30, on saura tous si l'on branche les DVA ou si l'on peut retourner se coucher.

Y'a plus qu'à.

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Tentative ratée

5 heures du matin, Hugo Harrisson, en bon quebecois qu'il est, cumule aujourd'hui les jobs de pilote de motoneige et de juge. Plein gaz le long de la vallée  jusqu'en bas de la face. Séance de gainage improvisée : la board sous le bras, le sac photo sur le dos, je suis content de ne pas me faire éjecter en route.

La suite se fait à pied, un peu moins d'une heure pour rejoindre le départ.

La tempête est déjà bien là, il neige fort mais la bonne nouvelle c'est que la face est en conditions. Snowboarders et skieurs masculins, les deux premières catégories prévues, sont en stand-by en haut de la face, à l'abri des arbres. L'ambiance est bonne, les membranes font le job pour garder au sec et au chaud. #20Kpower. 

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Plus bas, nous ne voyons pas les juges, perdus dans le brouillard. On pourrait presque en déduire qu'ils ne nous voient pas non plus, ce qui est plutôt bloquant. Les drones, eux, sont prêts, rien ne semble pouvoir les empêcher de voler ces bestioles.

[insérer 2 heures d'attente ici] 

Quelques riders jouent le jeu du virage carte postale histoire de tuer le temps. Ici, l'américain Berkeley Patterson, rookie forcément plein de fougue

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Mais bon, arrive un moment où il faut se rendre à l'évidence : impossible de courir dans ces conditions de visibilité qui ne font que se dégrader au fil de la matinée. Le vent se lève, les prévisions pour les heures suivantes sont impitoyables.

A 10h30, l'organisation décide de remballer. la horde sauvage savoure quelques grandes courbes dans ce qui ressemble déjà à pas loin d'un mètre de fraiche. On complétera avec quelques rotations l'après midi à Cortina.


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Cliquez ci-dessous pour la suite !

De la neige à ne plus savoir quoi en faire, du suspens, de l'émotion, encore plein de Tokyo et quelques buts quand même dans la deuxième partie de cet article, par ici!

Arigato Gozaimasu

- le Freeride World Tour pour l'accueil cette semaine et la passion pure que chacun met dans l'organisation de ces compétitions. 

- Vivre le Japon pour la voiture qui n'a pas, mais alors pas du tout peur de la neige. Et pour le Pocket Wifi qui me permet d'être connecté 24/24 en Wifi 4G partout, le truc qui a changé ma façon de voyager au Japon (Google Maps dans la voiture ça n'a pas de prix). Merci à Thierry pour sa confiance et son accueil à Tokyo! Consultez les absolument pour votre voyage au Japon, ski ou autre, Vivre le Japon est vraiment une agence de passionnés absolus qui maitrisent toutes les subtilités du pays!

- Fujifilm, qui me fournit de chouettes outils photographiques pour essayer de faire de chouettes images. Toutes les photos de ce trip sont prises avec un X-T2, un X100F que je testais sur ce trip (en remplacement de mon fidèle X100) et les optiques qui vont bien.

Staff
G
Photos Guillaume Lahure
fondateur de skipass.com | inventeur du slogan In Tartiflette We Trust, ce qui avouons le pose un homme | 📷 Photographe de choses neigeuses et rouillées, du Vercors au Japon et entre les deux.

3 Commentaires

TheBrain Mon X100S a rendu l'âme.... Je pleure. Alors, ce X100F ????
G au top, tout ce que j'aimais dans mon X100, les défauts en moins et 5 ans de progrès en plus :D
S'il ne devait y en avoir qu'un, ce serait celui là!
G tout ce que j'aimE. le X100 est toujours vaillant.
 

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