taktak disait:
Mr Moot, sur ton exemple des objets chinés.
Hier, j'ai reçu un joli objet acheté sur eBay. J'ai payé 52 dollars américains, frais de port inclus. Prix neuf autour de 5000 dollars, prix d'occasion autour de 1000 dollars.
Quel travail a disparu pour que la valeur s'évapore ainsi ? Ah oui, certes, pour ce genre d'occasions, je suis un affreux requin. La différence serait-elle la valeur de mon travail de chineur ? Dans ce cas, je peux la vendre très cher : j'ai dû "économiser" des dizaines de milliers d'euros de la sorte depuis que je pratique.
Ça me rappelle une plaisanterie célèbre. Une femme rentre de faire les courses, elle porte un superbe chapeau neuf. Son époux s'exclame : "quel beau chapeau ! Tu vas nous ruiner !".
Elle répond : "rassure-toi, il ne m'a rien coûté du tout.
- Ah ? Mais comment donc as-tu fait pour l'avoir ?".
- C'est très simple : il était affiché en vitrine à 100 euros, mais le marchand le soldait à 50. Avec les 50 euros que j'économisais, je l'ai acheté !".
Si les faits ne te convainquent pas, j'ai avancé une raison purement théorique : le fait que Marx fonde sa théorie sur la recherche d'une "qualité" commune aux marchandises qui permette de les échanger. Il dit que c'est le travail qu'elles "contiennent", la valeur n'étant qu'une manière de chiffrer ce travail afin d'assurer l'équité des échanges. Je t'ai déjà expliqué en quoi cette idée était contestable. Tu penses au pétrole qui demande en effet du travail pour l'extraire (enfin, seulement pour creuser le puits, après ,c'est insignifiant par rapport à la production), mais penses-tu à la prairie sur laquelle il suffit de mettre ses vaches, de la forêt qu'il suffit de laisser pousser (et qui prend de la valeur avec le temps, toute seule, et qui en a déjà quand elle est vierge), etc ?
Comme tu le sais, il ajoute que les capitalistes spolient les travailleurs de la "plus-value", différence entre la valeur qu'ils produisent et celle qu'ils reçoivent en échange.
À son époque, on croyait à la "loi d'airain des salaires", laquelle stipulait que le salaire suffisait tout juste à assurer la subsistance du salarié et des siens. Il fallait pour Marx trouver une cause à cela, qu'il a cherchée dans l'injustice de l'exploitation des ouvriers, criante à l'époque : ses descriptions de la condition ouvrière en Angleterre dans son livre sont hallucinantes. Si les ouvriers étaient si mal payés, c'est que le fruit de leur travail était en partie "confisqué" par les patrons, qui s'en appropriaient la part supplémentaire, celle du "surtravail", celui qu'ils avaient fourni après avoir produit une valeur correspondant à leur salaire misérable. la "plus-value", c'est la valeur du surtravail.
Donc, cette théorie n'a qu'un but : rejeter sur le patronat et le capitalisme la cause de la misère ouvrière. Certains de ses continuateurs n'ont pas hésité à dire que, finalement, peu importait qu'elle fût vraie ou fausse, seul la conclusion comptait. Preuve de leurs difficultés à la soutenir, et de la persistance de leur but.
Depuis que des lois ont assuré la sécurité sociale et les congés payés, qui peut encore croire à cette "loi d'airain" ?
inscrit le 08/11/05
940 messages