Japon - soleil

Cet article fait partie du blog relatant le trip Skipass au Japon en janvier 2013, avec Enak Gavaggio et Dylan Florit. Retrouvez l'ensemble de nos articles ici

Aujourd'hui, c'est notre dernier jour à Akakura. En effet, parmi les nombreux points que le Japon partage avec le Vercors, il y a le gros différentiel d'affluence entre la semaine et le Week End. Car si le japonais ignore tout du concept de RTT, il se rattrape le Week End, les stations n'étant jamais bien loin d'une gare de Shinkansen et par extension de petits bassins de population comme Tokyo par exemple.

Or, il se trouve que nous sommes samedi, et que c'est de surcroit un Week End de 3 jours (vraiment des feignants quand on y pense). Notre auberge est pleine ce soir, il va falloir bouger ce qui est de toute façon indispensable pour varier les plaisirs.

Du coup, on "range" nos affaires (= on ratisse les chambres et on bourre tout dans les sacs) sans trop trainer car la vraie préoccupation du jour, c'est qu'il fait BEAU. Nous allons enfin voir à quoi ressemble la montagne que nous martyrisons à l'aveugle depuis 2 jours.

Premier constat : le parking se remplit vite, très vite. Second constat : ça change un peu mais pas tant coté hors piste, les japonais n'étant pas de grands freeriders dans l'âme, même si on croise un groupe ESF (30 à la queue leu leu, en chasse neige avec dossards) dans un de "nos" itinéraires de proximité. Que les choses soient dites : un samedi au soleil avec plus d'un mètre de neige dans les 48 heures qui précédent, il y a moyen de tracer toute la journée sans se battre. Ca ne veut pas dire qu'on ne va pas croiser de traces, mais on n'est pas à Balme.
troisième constat : oh qu'elle est belle cette montagne... Même si ce n'est pas Hakuba, le potentiel est énorme, notamment en mettant les peaux pour atteindre la partie supèrieure qui n'est pas desservie par les remontées. Ce sera pour une autre fois, il y a suffisamment à faire déjà!

Malgré tout cela, on passe un peu à coté de la journée et c'est totalement de notre faute. Déjà c'est le troisième jour et la fatigue se fait ressentir mine de rien, même pour les énooooormes cuisses tatouées d'Enak. Ensuite, Ryosuke nous a quitté (il bosse dans un shop le Week End) et même si nous avons repéré les jours précédents, ce n'est pas pareil. Enfin, et c'est pourtant pas faute d'avoir répété que nous ne le ferions jamais, nous perdons bêtement du temps sur des shots qui ne servent à rien, ni bien ni au soleil, au lieu de s'en tenir à notre doctrine de "tracer d'abord, shooter ensuite". Du coup, on se retrouve en décalage par rapport au soleil et quand on réagit c'est trop tard, les meilleurs runs sont passés à l'ombre. Du coup, c'est un peu frustrant coté images, et surtout très frustrant coté ride puisqu'on a quand même gachés quelques runs. Bon, ceci étant dit, il convient de relativiser nos problèmes de riches : c'était super bon quand même. Et c'est surtout c'est un problème qui ne te concernera pas cher lecteur si tu décides de venir dans le coin.
Voilà, c'est écrit, ça nous servira de leçon pour le prochain trip!

La citation du jour de Ludo

en s'adressant à Yuma, skieur japonais qui nous accompagne et fait seconde caméra aujourd'hui, à 50 mètres de lui : "Hey, Yuma, DO YOU FILM IN MILLE QUATRE VINGT ???" 

Yuma, c'est lui là, au second plan. 

Notons quand même qu'au Japon comme ailleurs, le soleil a vite fait de taper et de transformer un peu la neige sur les faces exposées. Au nord en revanche, la qualité est inchangée (juste le tassement naturel ce qui n'est franchement pas plus mal parfois). De toute façon, vu qu'il neige statistiquement 2 jours sur 3 en janvier/février, ce n'est jamais un gros problème très longtemps.

Ah si, mon highlight personnel de la journée c'est que j'ai enfin réussi à trouver LE caillou du spot. En début d'aprem, j'explose littéralement ma board (coming out : oui, je suis en snowboard), ce qui ne m'empêchera pas de rider jusqu'à la fin de journée (et de faire un run complet avant de m'en rendre compte d'ailleurs) : dans cette neige, une porte de placard ferait l'affaire. Tombé sur le champ d'honneur, c'est une belle mort pour ce fidèle planchon, que j'abandonne ici, au paradis de la poudreuse. Ma housse sera plus légère au retour!

La journée est finie, après avoir partagé des gateaux de riz au barbecue dans le lobby de l'auberge avec des gentilles mamies locales, on reprend la route pour ne pas aller bien loin : la micro station de Seki Onsen, dans le pli de volcan suivant, qui jouxte Akakura (mais les deux ne sont pas reliés).

Au passage, on commence doucement à préparer Dylan à l'éventualité qu'on prenne une journée de repos/découverte le lendemain. Y'a du boulot.