Randonnée dans les Vosges, par un mec pas sportif

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Randonnée dans les Vosges, par un mec pas sportif

Ou comment se décomplexer en profitant 
article #randonnée
Paprika@GR
Texte :
Cet article est issu du mag communautaire skipass.com, dans lequel les membres de notre communauté peuvent partager librement leurs plus belles histoires de montagne. Publiez la votre !

Chaque année, la même rengaine

Faut que je me remette au sport. Je le sais, depuis l'entrée dans les études, le peu de temps disponible est pris par les apéros, les cinémas, et autres sorties d'un autre temps. Chaque année, je me dis que ça va être le moment, mais à chaque année ses contraintes. Les partiels, les concours, un internat à l'AP-HM et un Covid qui m'a coupé le souffle (littéralement, j'ai du mal à récupérer le peu qu'il me restait). Pourtant, la motivation est (presque) là, et l'objectif est de me remettre en forme pour la randonnée. L'été dernier dans le massif central, je me suis vraiment rendu compte que je n'avalais plus aucun dénivelé sans cracher mes poumons. Et avec le sac de parapente sur le dos, les marches d'approche font peine à voir.


Pourtant, pas le choix cet hiver. Les stations sont fermées, et le seul moyen de gouter aux plaisir de la glisse (sans aller en Suisse, pas possible en venant de PACA, ou en hélicoptère car ça pollue et ça coute une blinde), c'est la randonnée alpine. J'avais déjà eu l'occasion d'en faire dans les Vosges cet hiver, non sans difficulté, mais cette dernière chute de neige m'a donné l'occasion de prendre ma revanche. 80 cm fin mars, ça ne se refuse pas.


Pour tous les gens dans la même situation que moi, qui bavent devant les articles sur Skipass toute l'année, écrits par d'excellents skieurs et de très bons sportifs, voici un récit (presque) honnête et pas du tout impressionnant, mais qui peut être vous motivera vous aussi à franchir le pas.


De la neige, et pas qu'un peu

A chaque chute de neige, j'enrage de ne pas pouvoir poser de congés. Je travaille en oncologie et on est très peu dans le service, ce qui complique fortement la possibilité de poser des jours à l'improviste. Mais miracle, entre mes repos de gardes, j'arrive à poser quelques jours pour monter dans les Vosges. 6h de train plus tard, et 1h30 de voiture, me voici à la Bresse. C'est un coin que j'apprécie pour la randonnée, et que j'ai exploré en été, ce qui me rassure. Je prépare l'itinéraire : Petit Artimont, Kastelberg, Grand Artimont, et une dernière petite montée pour accéder à une zone souvent bien poudrée. 6 km de montée, un peu moins de 1000 mètres de D+, 4h de sortie. Peu pour certains, beaucoup pour moi, un bon objectif. Départ pour 9h, histoire de profiter de la neige avant qu'elle devienne trop douce. J'enfile mon repas, et je pars me coucher histoire d'être frais.



Le récit du voyage (ou comment rendre épique quelque chose qui ne l'est pas du tout)

9h le lendemain, sur les pistes. Je chausse, j'enlève mon masque (meilleur moment), et c'est parti. On longe la station par les côtés pour éviter le dénivelé trop important. Pour l'instant, ça se passe bien, je retrouve un petit rythme, et surtout la neige est au top. Fraiche, pas croutée, pas trop tracée, un plaisir. Quelques traces permettent de m'économiser, j'y crois.

9h20 : la première section à 25° me rappellent que j'ai pas de cardio. Ou alors c'est la choucroute d'hier qui me leste, je suis pas certain. J'enlève une couche, ça chauffe.

9h25 : finalement il fait froid à l'ombre, je remets ma veste. J'arrive à un premier plateau, une vue magnifique, je me souviens pourquoi j'aime la randonnée.

10h : arrivée au premier sommet, vers 1200 mètres. 300 mètres de dénivelés dans les pattes, j'ai un peu honte mais je sens que ça tire. On dépeaute, on se met en mode descente, et c'est parti pour les premiers virages. Les sensations reviennent vite, et la neige fait plaisir. Un peu de vitesse, et on survole la poudreuse. Quelle joie de retrouver cette glisse si particulière, celle à laquelle on pense le soir pour s'endormir.

Je me suis un peu enflammé, parce quelques jolis virages plus tard, et après une annihilation quasi complète des cuisses, je me rends compte que j'ai fait une heure de montée pour 2 minutes de descente. La durée réalité quand on ne peut pas avaler trop de dénivelé d'un coup. L'heure de remettre les peaux, et d'affronter le Kastelberg, qui m'avait fait cracher mes poumons la première fois. J'espère le réussir d'une traite. 2 km de montée, 350 mètres de D+, si j'y arrive pas le peu d'égo qu'il me reste va en prendre un coup.

C'est long, mais la montée est belle. On aperçoit les fermes auberges qui jalonnent la route des crêtes, et la plupart des sommets des ballons Vosgiens. Quelques Snowkiters profitent des versants vierges, et je comprends que là haut, ça a l'air de sacrément souffler. J'avance progressivement, et il fait de plus en plus froid. Le vent se lève, la neige fouette mon visage, et je commence à me dire que personne saura si je fais demi-tour maintenant. Je continue quand même, je me dis que je serai content une fois arrivé.

10h45 : j'arrive en haut, il fait moche. Adieu la jolie vue. De la glace partout, un vent à vous refroidir un mort, c'est l'heure de descendre et en se pressant s'il vous plait. 

Pas la meilleure descente. Une neige balayée par le vent, bien solide, et sans visibilité. Heureusement, arrivée à la moitié de la descente, on retrouve un brin de soleil et de la poudreuse. Je me dis qu'il faudrait que je me remette au vélo, parce que les cuisses ça va pas du tout.

Le seul point commun avec Bon Appétit, c'est qu'en arrivant au sommet, il fait moche

Ajoutez des photos (2020px)

Je ne vais pas détailler les dernières montées, elles ressemblent trop aux 2 autres. Je me suis forcé, mais je suis content de ne pas avoir triché et d'avoir réussi mes objectifs. 


Globalement il est vrai que je n'ai pas un bon cardio ni de bons poumons. Mais à mon niveau et à mon rythme j'ai réussi à faire ce que j'avais prévu, j'ai profité et j'ai apprécié chaque aspect de la randonnée alpine. Les paysages, le fait de se forcer mais de réussir ses objectifs, et aussi la descente qui fait office de récompense. Finalement pas besoin d'être un sportif accompli, une petite forme permet déjà de s'amuser (à condition de connaître quand même le coin, d'être bien équipé en DVA, accompagné...).


J'espère vous avoir fait sourire, et avoir motivés ceux qui comme moi ne se pensaient pas capable d'en faire. Sautez le pas (accompagnés) et vous découvrirez un autre pan de la montagne, tout aussi -si ce n'est plus- appréciable que le ski alpin.

Paprika@GR
Texte Paprika@GR
Interne en pharmacie à l'AP-HM la journée (et parfois la nuit),
Amoureux de la montagne le reste du temps.
Si je suis pas sur les pistes c'est que je suis en train de manger.

3 Commentaires

NobruDude Bravo pour la motiv !! :D Attention quand même, c'est addictif, tu risques d'y prendre goût :P :P
Paprika@GR Trop tard aha, j'attends juste de pouvoir y retourner !
 

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