quand l'aventure sonne à ta porte...  un sacré périple 

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quand l'aventure sonne à ta porte... un sacré périple 

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Thaddeus2
Texte :
Photos :
Antoine, Thaddeus2, Joseph
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intro

Quand tu débarques à Cham', c'est peut-être pour aller voir tes grands-parents mais c'est surtout pour aller profiter un max de la montagne... Ainsi après avoir fait plusieurs balades moyennes, nous voulions partir pour une longue randonnée, que nous avions planifiée longtemps à l'avance, avant de devoir quitter les monts hospitaliers. Malheureusement, à chaque fois la météo nous obligeait à reporter notre projet, en effet, la vallée de Chamonix était noyée dans une mer de nuages.  L'avant dernier jour, enfin, le bulletin nous annonce une journée moins couverte que les autres, et tels des alpinistes attendant pendant des mois le jour parfait pour monter au K2, nous sautons sur cette occasion. Le 23 aout 2020 sera notre Jour J.

6h20 barrage d'Emosson, grand départ

Alors que le soleil se lève timidement derrière les montagnes, nous traversons le barrage pour pouvoir monter vers l'autre barrage, celui de Vieux-Emosson. Nous, c'est 4 frères, deux jumeaux de 23 ans, Antoine et Joseph, moi qui ai 19 ans et pierre, le benjamin de 14ans. Nous commençons donc la montée vers Vieux-Emosson dans une ambiance particulière : dans la demi-pénombre, seul le bruit des chaussures claquant sur la route se fait entendre, chacun ruminant sa nuit bien trop courte.  Mais nous avons néanmoins les sens en éveil pour capter chaque bruit et chaque mouvement de la montagne qui s'éveille. Arrivés au barrage, nous le traversons et nous lançons l'assaut du massif. Nous nous enfonçons jusqu'au fond de la gorge, et, arrivés au bout du lac de retenue, nous nous élevons rapidement par un petit sentier qui doit nous mener au Cheval Blanc. Celui-ci domine le lac de retenue 800m plus haut. Entre temps, le jour s'est peu à peu levé, et les nuages, en dépit des prévisions, commencent à s'accumuler, accompagnés de bans de brume inquiétants. Nous montons donc et dérangeons au passage, dans cette aube naissante, une bande de chamois en vadrouille, qui font rouler les ardoises dans leur fuite effrayée, ainsi qu'une belette qui a le malheur de traverser le chemin juste devant nous. Sur la dernière centaine de mètre, le brouillard nous enveloppe, rendant notre progression difficile et incertaine, d'autant plus que nous devons grimper à l'aide d'aménagements (crochets, cordes) bienvenus vu la verticalité du tronçon. Mais après 2h40 d'effort soutenu, nous voilà au sommet du Cheval blanc.

9h00 : le Cheval Blanc, 2831m

Et quel sommet ! Le nom de Cheval Blanc, sorti de l'imagination biscornue d'un géographe ou d'un montagnard fou ne lui sied guère... Nous sommes en effet sur une arête d'une cinquantaine de mètres de long, complètement désolée, pas une broussaille, pas un brin d'herbe, pas un animal et encore moins de randonneurs, hormis nous quatre évidemment. Le cheval Blanc, sombre car tout en ardoises, noyé dans la brume, est sinistre. Pour ne rien améliorer, il fait très froid, ce qui est normal à presque 3000m à 9h du matin, privés de la chaleur réconfortante du soleil. La vue est donc aux abonnés absents, et nous sommes comme suspendus entre ciel et terre. En même temps que de nous alimenter, nous suivons à la jumelle trois autres randonneurs matinaux, qui empruntent le même chemin que nous, avant d'enfin nous rejoindre dans une trouée de brume. Nous entamons donc la conversation avec ces trois compagnons de difficulté, qui sont des suisses-allemands de Fribourg. Celle-ci s'émaille de fous-rires et de belles histoires, tantôt en anglais, tantôt en français et parfois même en allemand. Eux les montagnards expérimentés et nous les jeunes randonneurs pleins d'énergie et de fougue lions une amitié aussi joyeuse qu'éphémère, puisqu'il est déjà temps de repartir.

9h30 départ du Cheval Blanc

Sous la brume toujours plus présente, nous prenons la crête qui court du Cheval Blanc au mont Buet (3096m). A la file indienne, tels des acrobates sur un fil nous suivons donc l'arête, avec une mer de brouillard à gauche sur Vallorcine et la vallée de Chamonix et une autre à droite sur la vallée de Sixt-Fer-à-cheval. Notre visibilité se réduit à une vingtaine de mètres autour de nous grand maximum... En passant sous la pointe du Genevrier (approximativement à mi-distance entre le Cheval Blanc et le Buet), nous apercevons un bouquetin qui d'après ses cornes devait être le patriarche du massif. Nous progressons donc sur l'arrête, faisant rouler sous nos pieds des éboulis. De temps en temps, la brume s'entre-ouvre pour nous laisser voir la vallée 1500m sous nos pieds. Enfin, la proximité du Buet se fait sentir car l'arrête s'infléchit vers le ciel et disparaît dans le brouillard comme si elle était une rampe vers les cieux. Après de prudentes hésitations nous lançons dans la dernière portion qui est à nouveau acrobatique, avec des cordes et autres échelles. La brume nous empêche de voir le vide sous nos pieds, est-ce un superbe avantage ou un terrible inconvénient ? Toujours est-il qu'il ne fallait pas avoir froid aux yeux... Enfin, le sommet du Buet apparaît et nous constatons que des groupes de randonneurs l'occupent. Voilà qui va nous changer de notre solitude de tous les instants sur cette crête désolée !!

12h00 : Le buet, 3096m

Après une dernière montée très raide nous voilà au sommet ou nous aurions du pouvoir profiter d'une vue panoramique 360 degrés, dont on doit se contenter d'imaginer les reliefs, nuages et brouillard obligent... Là haut le froid est terrible et nous nous collons les uns aux autres, engoncés dans nos coupe-vent pour mutualiser la chaleur et contrer le vent fort qui a fait fuir la plupart des randonneurs. Le déjeuner rapidement pris, nous dévalons pour nous réchauffer jusqu'au col de Salenton.

13h15 : Col de Salenton

Nous avons le choix entre une descente de facilité par le vallon de Bérard et un itinéraire beaucoup plus long et difficile par le vallon de Passy. Après un bilan de nos états physiques et de nos réserves de nourriture, nous choisissons le vallon de Passy en prévoyant de passer par le refuge de la Moëde-Anterne puis de remonter par le col du Brévent et de redescendre à Argentière via la Flégère. Il ne va pas sans dire que c'est un choix très osé qui pourrait nous conduire à finir à la frontale ; heureusement nous en avions emmené par précaution. Nous entamons donc la descente par le vallon de Passy, et dès les dix premières minutes tout le paysage change. Les pierrailles, ardoisières et éboulis inhospitaliers font place à de riants alpages. En trottinant pour gagner du temps nous voilà vite au fond du vallon. Puis nous rejoignons le refuge de Moëde-Anterne pour pouvoir nous élancer vers le col du Brévent. 

16h : Refuge de la Moëde-Anterne et montée au col du Brévent 

On constate sur notre carte IGN que vu l'heure et le dénivelé restant, la fin à la lampe frontale va arriver à coup sûr. Après une rapide collation, nous voilà sur le chemin du col du Brévent. La montée avec la fatigue qui est la notre est difficile, les organismes s'épuisent, les jambes sont lourdes, surtout celles de Pierre qui souffle comme un buffle... On doit donc ralentir le rythme, et après avoir croisé quelques bouquetins, nous apercevons avec joie et soulagement le col du Brévent qui nous tend les bras.

19h : Col du Brévent, redescente vers Argentière et rencontre imprévue

Le plafond de nuages s'étant levé, ils ne nous gênent plus comme cela avait été le cas jusqu'au Buet. On a donc une belle vue sur l'Aiguille Verte, les Drus, la Dent du Géant, l'Aiguille du Midi et le Mont Blanc, dont nous profitons quelques minutes pendant que le soleil commence à disparaître petit à petit.  Nous entamons la descente sur un bon rythme pour arriver le plus tôt possible. Le moment fatidique arrive avant que nous ne soyons à la Flégère : nous devons allumer nos lampes frontales. Plus tard, au moment de commencer la descente vers Argentière nous voyons une lumière très faible à trois cent mètres sur le chemin qui vient du lac Blanc. Nous décidons d'aller voir ce que c'est par curiosité mais également parce que c'est assez inhabituel et surprenant. Ainsi, nous rencontrons un couple de jeune mariés qui nous inspirent  de la pitié . Ils sont en effet en train de s'éclairer pour redescendre à Argentière, à l'aide d'un smartphone à 5% de batterie ! Autant dire qu'ils n'avaient même pas une chance sur deux d'arriver en bas...  ils n'étaient pas du tout équipés comme il l'aurait fallu, et qu'ils ne semblent pas du tout conscients du danger de la montagne... malgré notre épuisement dû à notre gigantesque périple, nous décidons donc de les prendre avec nous pour les aider à redescendre à argentière. Sur le chemin ils nous racontent qu'ils sont en voyage de noce à Chamonix et qu'ils avaient décidé seulement vers 16h de monter au lac Blanc (ballade d'environ trois heures pour la montée et deux pour la descente). Ils sont très gentils mais vraiment complètement inconscients ces deux tourtereaux!!!heureusement nous arrivons sans encombre sur les coups de 21h30 à Argentière, heureusement tous en un seul morceau,épuisés, mais surtout emplis de la plénitude de la montagne !!!

The End, ou tout est bien qui finit bien

Arrivés à Argentière nous fonçons dans un bar (ça existait encore, eh oui...) pour assister à la deuxième mi temps de la finale de la ligue des champions entre le PSG et le Bayern, mais surtout pour prendre une bonne bière !!

Thaddeus2
Texte, Photos Thaddeus2
le bonheur d'un Homme réside dans trois choses : une paire de ski, beaucoup de poudreuse et une bouteille de bière

4 Commentaires

Thaddeus2 par contre l'image affichée sur le mag co c'est pas la bonne et quand tu cliques dessus ça redevient la bonne
 

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