Oberland Bernois : Un Männliflue grand cru

Thoams Une journée de ski de rando dans des conditions parfaites, j'ai l'impression d'avoir rêvé.
Plus de deux semaines depuis la dernière chute de neige, des conditions anticycloniques tenaces malgré un semblant de mauvais temps jeudi, il ne fallait pas chercher la poudre aujourd'hui.

Le Diemtigtal est clairement mal enneigé en fond de vallée. Presque pas de neige sous 1500m, ça fait peine à cette époque.

La neige est dure, mais pas béton. Le regel n'a pas été exceptionnel pendant la nuit.Je choisis de prendre le petit raccourci au point 1557m, il faut déchausser pour passer le torrent. Ensuite, ce sera la bagarre dans la forêt, un déchaussage, ça passe pas mal. Pendant la montée vers Oberberg, je me fais une idée de l'état des pentes alentours. Et comme safety first, voici une petite parenthèse état des lieux car attention:

L'activité de glissement est énorme. Il y a des fissures à toutes les orientations (photos), et elles sont difficiles à contourner. Beaucoup d'avalanches sont parties, mais beaucoup d'autres attendent:

- En face Est du Rauflihorn, de la Raufligrat jusqu'au Türmlihorn: Des fissures partout, je déconseille de gravir le Raufli par l'Est depuis Fildrich, la trace est constamment sous plusieurs fissures massives. Le turmlihorn est possible, en contournant bien jusqu'au pied des barres nord.
- Une grosse fissure bien chiante dans la pente Nord pour aller au Landvogtehorn, la aussi on est exposé toute la montée, pas moyen de la contourner. Perso avant qu'elle pète, j'irai pas.
- Pour le Männliflue, toutes les pentes Sud du Galmschibe ont massivement purgé et glissé. Mais Il reste plusieurs fissures menaçantes au dessus de la trace de montée classique, j'y reviens, fin de la parenthèse.

Bien au soleil à Oberberg, la montée se passe au top. La neige est revenue, l'accroche est correcte. Je mets quand même les couteaux pour quelques passages raides un peu durs. Vers Obertal, c'est relou: Plusieurs fissures menacent au dessus de la trace, je traverse vite, il y en avait trois au total. Si j'avais su, j'aurais contourné par le Sud au pieds du Wyssi Flue dont les pentes sont saines. Je passerai par la à la descente.
Allez, j'arrive dans la pente sommitale, plein Sud. La neige est top, bien revenue, l'accroche est bonne. J'avais pris crampons et piolet au cas ou ce soit béton, pas eu besoin. Fin de la montée avec les couteaux tout de même, c'est assez raide sur le haut et c'est pas là que j'ai envie de chier une conversion...

Il fait chaud, ça cogne. Juste sous le sommet une petite brise vient rafraîchir juste ce qu'il faut, c'est parfait. Au sommet, tout est calme, luxe et volupté. Même pas besoin de mettre les gants à 2652m.

Allez une ptite doudoune et c'est parti pour la descente. Moquette parfaite en haut. Une heure plus tôt serait passé aussi je pense. J'avale rapidement la partie raide du haut et je bifurque direct sous les barres pour aller chercher la pente Sud-ouest du Winterhorn qui a l'air trop tentante. Bonne pioche, la neige est dingue, un tapis volant à mach 12. J'avoue, j'ai crié de joie.
Ensuite, pour éviter les fissures, j'ai tiré Sud pour skier sous le Wyssi Flue. Expo Ouest, la neige est moins moquette, mais super skiante quand même. Régalade.
Les pentes sérieuses sont derrières, mais la neige est top vers Oberberg. Je quitte le soleil en arrivant dans la grande prairie de Steibode, et curieusement, même si c'est bien dur, c'est bien bon à skier.
Arrivée à ski au distributeur de fromage en libre service, miam.
Et voilà. je mets 5 en skiabilité parce que de 2650m à 1600m la neige était dingue. La fin un peu moins, mais mon smile au parking me dis que c'était un journée de dingue.
Demain, ça risque d'être méga bon aussi...