
Et malheureusement c'est pas pour ce que vous pensez...
LE MONDE | 17.03.05 | 13h07
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PEUT-ON encore sacrifier l'environnement à l'économie ? Un pays, fût-il le plus puissant du monde, peut-il exploiter au profit d'entreprises privées un sanctuaire naturel qui, par définition, fait partie de l'espace public ? Comment anticiper la fin des énergies fossiles ? La décision du Sénat américain, mercredi 16 mars, d'autoriser des forages pétroliers dans une réserve naturelle de l'Alaska soulève une série de questions essentielles. Cette décision survient après de multiples polémiques, qui montrent combien le sujet est sensible.
Depuis des années, les compagnies pétrolières américaines lorgnent sur ces territoires. Le président Bill Clinton s'était opposé à leurs visées. Au contraire, le président George W. Bush, proche des milieux pétroliers, avait tenté, lors de son premier mandat, de leur donner satisfaction. Sa réélection et l'affaiblissement des positions démocrates au Sénat lui auront permis d'y parvenir, même si cette victoire n'est pas encore définitive. L'envolée des prix du baril de pétrole renforce évidemment l'obsession américaine de la réduction de la dépendance énergétique du pays, tout en offrant de nouvelles perspectives de profit aux majors du pétrole.
Du côté des défenseurs de l'environnement, le tollé est d'autant plus fort qu'il s'agit d'une des dernières zones totalement préservées du pays. "Triste jour, a commenté l'ancien candidat démocrate John Kerry, quand (...) le Sénat vend aux plus offrants les territoires publics de l'Amérique."
Partout dans le monde, la fin annoncée des énergies fossiles, à l'horizon de quelques décennies, commence à susciter une prise de conscience. Plusieurs réponses peuvent être apportées. Recherche d'un autre modèle économique moins gourmand en énergie et garant d'une meilleure protection de l'environnement, recours au nucléaire et développement des énergies renouvelables sont les pistes principales qui peuvent être explorées. On savait déjà, avec le refus obstiné de Washington de souscrire au protocole de Kyoto, qui vient d'entrer en vigueur, sur la réduction des gaz à effet de serre, que les Etat-Unis poursuivent leur propre logique, très différente.
Cette position américaine a été réaffirmée lors de la réunion des ministres de l'énergie du G20 (le G8 plus les grands pays du Sud) à Londres, mercredi. Alors même qu'aux Etats-Unis la compagnie General Motors est confrontée à une nouvelle crise de ses ventes, le communiqué de la Maison Blanche, après la victoire au Sénat de George W. Bush, confirme que les dirigeants américains sont à mille lieues de ces préoccupations et n'éprouvent aucun doute.
Le président Bush évoque l'importance d'"un approvisionnement national stable en énergie (...) pour la prospérité de l'Amérique". Jusqu'où les Etats-Unis pourront-ils continuer sur la voie du "toujours plus" d'énergie et de pollution ? L'Europe, qui s'efforce de mettre en œuvre des politiques plus économes, ne doit pas laisser l'Amérique n'en faire qu'à sa tête dans ce domaine.
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LE MONDE | 17.03.05 | 13h07
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PEUT-ON encore sacrifier l'environnement à l'économie ? Un pays, fût-il le plus puissant du monde, peut-il exploiter au profit d'entreprises privées un sanctuaire naturel qui, par définition, fait partie de l'espace public ? Comment anticiper la fin des énergies fossiles ? La décision du Sénat américain, mercredi 16 mars, d'autoriser des forages pétroliers dans une réserve naturelle de l'Alaska soulève une série de questions essentielles. Cette décision survient après de multiples polémiques, qui montrent combien le sujet est sensible.
Depuis des années, les compagnies pétrolières américaines lorgnent sur ces territoires. Le président Bill Clinton s'était opposé à leurs visées. Au contraire, le président George W. Bush, proche des milieux pétroliers, avait tenté, lors de son premier mandat, de leur donner satisfaction. Sa réélection et l'affaiblissement des positions démocrates au Sénat lui auront permis d'y parvenir, même si cette victoire n'est pas encore définitive. L'envolée des prix du baril de pétrole renforce évidemment l'obsession américaine de la réduction de la dépendance énergétique du pays, tout en offrant de nouvelles perspectives de profit aux majors du pétrole.
Du côté des défenseurs de l'environnement, le tollé est d'autant plus fort qu'il s'agit d'une des dernières zones totalement préservées du pays. "Triste jour, a commenté l'ancien candidat démocrate John Kerry, quand (...) le Sénat vend aux plus offrants les territoires publics de l'Amérique."
Partout dans le monde, la fin annoncée des énergies fossiles, à l'horizon de quelques décennies, commence à susciter une prise de conscience. Plusieurs réponses peuvent être apportées. Recherche d'un autre modèle économique moins gourmand en énergie et garant d'une meilleure protection de l'environnement, recours au nucléaire et développement des énergies renouvelables sont les pistes principales qui peuvent être explorées. On savait déjà, avec le refus obstiné de Washington de souscrire au protocole de Kyoto, qui vient d'entrer en vigueur, sur la réduction des gaz à effet de serre, que les Etat-Unis poursuivent leur propre logique, très différente.
Cette position américaine a été réaffirmée lors de la réunion des ministres de l'énergie du G20 (le G8 plus les grands pays du Sud) à Londres, mercredi. Alors même qu'aux Etats-Unis la compagnie General Motors est confrontée à une nouvelle crise de ses ventes, le communiqué de la Maison Blanche, après la victoire au Sénat de George W. Bush, confirme que les dirigeants américains sont à mille lieues de ces préoccupations et n'éprouvent aucun doute.
Le président Bush évoque l'importance d'"un approvisionnement national stable en énergie (...) pour la prospérité de l'Amérique". Jusqu'où les Etats-Unis pourront-ils continuer sur la voie du "toujours plus" d'énergie et de pollution ? L'Europe, qui s'efforce de mettre en œuvre des politiques plus économes, ne doit pas laisser l'Amérique n'en faire qu'à sa tête dans ce domaine.
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inscrit le 22/10/04
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