Test Salomon BBR 8,9 2012

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Note moyenne : 7,4/10
edan70

Un ski exigeant

BBR 8,9 2012 Salomon BBR 8,9
Profil du testeur : 41 ans | 1,72m | 70kg | Confirmé / expert | Village-Neuf
Taille testée : 176
Conditions du test : Durée : 7 jours | Météo : variable | Neige : toute neige
Très curieux de pouvoir essayer ces skis dont on parle beaucoup depuis la saison dernière, j'ai pu avoir l'opportunité de les louer pour une semaine et en profiter sur le domaine de Val d'Isère. Pour information, je skie depuis des lustres sur des planches de slalom (les dernières étant des Dynastar Speed Omeglass 63). Il m'a donc fallu un temps d'adaptation pour me faire aux BBR. Mais le jeu en vaut véritablement la chandelle.
L'inconvénient de ces skis : leur poids, mais je pense que c'est une question d'habitude, car une fois aux pieds, et leur spécificité maîtrisée, leur tonus fait oublier ce désagrément.
Il faut reconnaître qu'après la première journée, j'ai bien failli jeté l'éponge et reprendre mes lattes. Je ne savais pas comment les guider, où trouver les bons appuis. En conduite coupée, cela manquait de mordant et de tonus... Déraper avec ? Aucun intérêt. Vraiment sceptique sur la validité du produit.
J'ai persévéré et j'ai fini par les skier avec le plus grand plaisir. Mais je continue de penser qu'il s'agit, par sa morphologie, d'un ski exigeant, et qu'un solide bagage technique est nécessaire pour le maîtriser sur tous les terrains et toutes les neiges. Très grosse impression en carving : tibias en appui, poids du corps bien posé, le ski rentre dans le virage avec gourmandise (et beaucoup de facilité pour peu qu'on se donne la peine de comprendre le mode d'emploi). Virages courts et toniques, changement de rythme intuitif... C'est tout bon. Bien-sûr, ça n'a pas la capacité de "renvoi" d'un ski de compétition, mais cela reste malgré tout étonnant. Et surtout, le BBR est bien plus tolérant, ce qui le sert vraiment dans une neige fraîche peu profonde ou une pente trafollée. Plus on appuie, plus on absorbe le terrain et plus ça va vite. Le ski déjauge et montre le bout de sa spatule sans effort. La pente n'est pas un obstacle, mais il ne faut pas hésiter à reprendre d'anciens réflexes, si on veut attaquer une neige plus profonde en allégeant l'appui en courbe. De toute façon, si je veux m'évader avec mes Omeglass et toucher la neige fraîche, je suis obligé de faire de même (j'en vois déjà qui sourient, mais jouer à saute-mouton dans la poudre est aussi une excellente école, même si les virgules ne sont pas tracées à des vitesses stratosphériques). Par contre, j'ai trouvé que les plaques glacées des petits matins frileux n'étaient pas leur terrain de prédilection. On accroche bien le relief, mais sans conviction. La conduite glissée fonctionne, certes, mais cela n'a rien du défoulement ludique des situations précédentes.
Ces skis donnent vraiment beaucoup et peuvent prétendre à une véritable polyvalence pour peu qu'on s'en donne la peine ( et j'insiste vraiment là-dessus). Le ski parfait n'existe pas, mais celui-ci est très attachant, volontaire et réellement performant sur terrains variés.
Bref, une excellente découverte. Un futur achat ? C'est bien tentant, car le BBR offre vraiment beaucoup et répond bien au cahier des charges que je m'étais fixé. Du côté "transgenre", le Dupraz D2 semble avoir également des arguments qui ne demandent qu'à me convaincre...
Subjectivement, c'est pour moi un 10 coup de coeur (à défaut du coup de foudre). Objectivement, plutôt un 8 pour le côté technique qui ne doit tromper personne. Car pour être tout-à-fait honnête, le BBR fait la fortune des loueurs de skis et son look de babouche bleutée se retrouve partout sur les pistes. Mais en une semaine, je n'ai pas vu grand monde tirer réellement parti des possibilités qu'il offre... Ah, si... un jour, un moniteur...

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