Test Arc'teryx Sabre Pant Men 2016

Conditions du test

Nombre de sorties : 40 jours

Conditions rencontrées : Tout ! (Vent, froid, pluie, neige, soleil, …)

Taille L long pour gabarit de 1m93 et 85-90kg.

Analyse des fonctionnalités

Le Sabre est un pantalon destiné au « big mountain freeride and skiing », d’après Arc’teryx. Composé d’une membrane Goretex et d’une isolation légère, il est très polyvalent en utilisation station quotidienne. Pour de la rando, comme on le verra plus tard, il y a mieux.

Le pantalon présente des fonctionnalités pratiques au ski freeride :

Poche DVA

En réalité, je ne sais pas si c’est une poche DVA. Toujours est-il que mon Mammut Barryvox y rentre tout juste, et la poche est assez proche de la ceinture du pantalon que pour y passer le leash du DVA. Super pratique, et après un peu de lecture sur le sujet, je suis convaincu par le positionnement du DVA dans une poche (interne) du pantalon. Cette poche est effectivement interne (pas de risque de se déchirer et se désolidariser du pantalon) et fermée avec une tirette costaude.

Ceci dit, le Barryvox est relativement peu volumineux comparé à d’autres DVA. Je ne pense pas que des plus gros appareils rentrent dans la poche. Dans tous les cas, ça mérite d’être testé avant l’achat si vous pensez utiliser cette poche pour ça.

Grandes poches sur les cuisses

Le pantalon présente une grande poche interne et fermée par un zip imperméable par cuisse. Au final, j’évite de les utiliser. Je les trouve trop profondes, de sorte que les objets finissent vraiment bas le long de la cuisse. J’y met parfois mon GSM lorsque j’ai besoin d’un GPS ou de prendre des photos régulièrement. Sinon, tout mon matos est dans mon sac et les poches sont vides.

Ceinture

Le pantalon est vendu avec une ceinture légère mais qui fonctionne parfaitement. Facile à serrer, réglage très précis, ne se défait pas. Bref, oubliez le bas du dos qui dépasse sur le télésiège quand le pantalon est un peu trop tombé.

Aérations

Le pantalon est muni de deux grandes aérations à l’arrière des cuisses. Leur grande taille permet d’évacuer la chaleur de manière raisonnable. Par contre, comme elles sont situées sur l’arrière, l’air ne s’engouffre pas réellement dedans, et limite quelque peu leur efficacité. Autre détail, il n’y a pas de mesh permettant de garder les deux bouts en forme. Ca implique que les deux parties de la membranes claquent quand on accélère le rythme, et que ça se prend facilement au mauvais endroit. Dernier point bonus, lors des sorties chaudes sans collant, on montre une partie de son slip à toute la station. C’est bon à savoir pour optimiser son choix le matin ;)

Protection carres

On retrouve sur l’intérieur du pantalon des zones renforcées, au niveau de la chaussure. Elles permettent d’encaisser les coups de carre sans broncher et sans abimer le goretex alentours. Par contre, le tissu est assez rigide et flottant, ce qui se sent fort lorsqu’on marche sans chaussures de ski (typiquement en faisant ses courses en fin de journée de ski).

Confort

Le pantalon est plutôt confortable. Son liner interne est doux au toucher et permet de passer une journée dedans avec les jambes nues par-dessous confortablement. En utilisation station, c’est parfait. A noter que le pantalon taille très grand, ça vaut la peine de l’essayer avant d’acheter.

Par contre, en utilisation rando, le pantalon est à réserver aux journées froides ou de mauvaise météo. Pour commencer, la liberté de mouvement n’est pas parfaite comparée à un pantalon plus approprié, simplement car la membrane ne se déforme pas. On ne peut pas tout avoir. Ensuite, le fait qu’il présente une fine isolation implique une surchauffe rapide en rando printanière et chaude, malgré les ouvertures. Dans cet exercice, ce n’est clairement pas le meilleur outil. Une softshell s’en tirera beaucoup mieux, tant au niveau aération que liberté de mouvement.

Performance

Voici la partie, je pense, la plus importante, comme pour mon test de la Arc’teryx Sidewinder SV. La raison pour laquelle on achète ce genre de pantalon, c’est la performance d’une membrane technique par rapport à des vêtements plus bas de gamme. Et sur ce point, il n’y a pas à chipoter, ça change la donne. Dès lors qu’il pleut, qu’il neige ou qu’on skie dans la poudre, le pantalon est à des années lumières devant le pantalon plus bas de gamme que j’avais avant.

Séparons la performance en deux parties : protection face aux éléments et respirabilité.

Protection :

C’est simple, je n’ai jamais été mouillé en-dessous du pantalon, si ce n’est de transpiration. Contrairement à une veste hardshell sans isolation, lorsque vraiment il tombe une neige humide ou de la pluie, on sent beaucoup moins la membrane se coller à la peau ou aux vêtements qui sont en-dessous, ce qui le rend d’autant plus confortable dans ces conditions. De plus, lorsque le pantalon est trempé extérieurement, il sèche vraiment rapidement comparé à un vêtement moins technique.

Respirabilité :

A nouveau, comparé à un vêtement moins technique, le goretex du pantalon Sabre respire plus. Passer une journée de grosses chutes de neige, dans la poudre, à transpirer comme un goret, et finir le dernier run presque sec, ça n’a pas de prix. Les intempéries sont très bien bloquées, et la respiration est évacuée correctement. Ceci dit, comparé à ma veste goretex sans isolation, le pantalon respire moins, à cause du petit liner d’isolation. Ainsi, pour monter en rando lorsqu’il fait chaud, le pantalon galère à évacuer correctement la transpiration. Une softshell est clairement mieux indiquée, comme expliqué plus haut, car ça respire malgré tout vraiment mieux.

Fiabilité

Sur ce point, il m’est encore difficile de m’avancer. Après 40 jours d’utilisation, le pantalon est comme neuf (si ce n’est les réparations des trous de crampon). Il reste à voir comment ça évolue avec les saisons, mais vu les retours sur la qualité du matos Arc’teryx, je ne m’en fais pas trop. De plus, l’assurance d’un SAV efficace enlève la crainte d’un problème de conception sur du matériel malgré tout assez cher.

Rapport qualité/prix

Comme pour la veste, c’est sans doute là que le bas blesse. Neuf, ce pantalon coute plus de 400€. La performance y est, maintenant est-ce que ça les vaut jusqu’au dernier cent ? Je pense que la réponse à cette question se trouve dans la durabilité du pantalon. Si il tient effectivement 10 saisons actives d’usages répétés, alors ça commence à valoir le coup. Je manque de recul sur la fiabilité pour pouvoir me prononcer, mais certains membres du forum ont l’air de dire que le matos Arc’teryx tient en effet bien dans le temps.

De mon côté, je l’ai acheté d’occasion à Patrick d’Arc’teryx, dans un état quasiment neuf, ce qui rend la pilule beaucoup plus facile à avaler. La photo jointe, avec le pantalon en question, vient de cette vidéo (rendre à César, tout ça) : https://www.youtube.com/watch?v=Bw6254Jgk00

Comme toujours, ça vaut la peine de chercher les bonnes affaires sur les modèles des années précédentes.

Conclusion

Pour conclure, on se situe très clairement dans le royaume du matos de très grande qualité, mais il faut y mettre le prix. La performance de la membrane fait toute la différence, et permet de transformer des journées difficiles au niveau météo en sorties (presque) parfaites. Je pense que ça commence à avoir du sens de s’équiper de la sorte lorsque l’on sort beaucoup sur la saison.