Test Atomic Savor photo black 2023

Parce qu'en montagne les conditions changent tellement vite j'ai opté pour un masque photochromique qui s'adapte automatiquement aux variations de luminosité : le SAVOR PHOTO black Cat 1-3 de la marque autrichienne Atomic.

Ce que j'attends d'un masque :

• qu'il s'adapte vite et bien aux changements de luminosité
• qu'il m'aide à distinguer le relief en cas de très mauvaise visibilité
• qu'il soit suffisamment confortable et léger pour se faire oublier 
• qu'il empêche la formation de buée
• qu'il soit résistant

Ce qu'il a donné sur le terrain :

LE CONFORT

La sensation de confort ressentie lors du premier essayage du masque en magasin s'est confirmée à l'usage :

- légèreté : avec ses 125 grammes le masque n'est absolument pas pesant sur le visage même porté non-stop pendant plusieurs heures. La monture très fine n'alourdit pas le masque et sa discrétion lui confère un look sobre.

- souplesse du chassis et de l'écran. On aurait presque l'impression de pouvoir le plier en deux !

- mousse triple couche : mousse mémoire de forme + mousse visage standard + tissu séchage rapide. La technologie Live Fit pour un « ajustement personnalisé » à chaque morphologie tient ses promesses. En effet, les coussinets sur la monture épousent parfaitement les contours du visage. La mousse ne laisse pas passer l'air sans pour autant créer de point de pression désagréable.

L'ADAPTATION AU CASQUE

Lors de l'achat je n'avais pas prévu de casque pour essayer avec le masque mais n'ai pas eu de mauvaise surprise. Il s'intègre de manière impeccable à mes deux casques de marques différentes (Julbo et Salomon). Le bandeau a une largeur idéale (4,5 cm) pour l'insertion dans le passant du casque. En longueur en revanche la sangle supporterait peut-être quelques cm de plus pour les porteurs de casque de taille supérieure à 58 cm. Les 2 fines bandes de silicone à l'intérieur du bandeau contribuent à ce que le masque tienne parfaitement en place. Le double réglage à l'arrière du bandeau est pratique et permet un réglage fin et symétrique.

LA VISIBILITE

Le masque est équipé d'un écran cylindrique double. Grâce à son profil surdimensionné il offre un large champ de vision. Je gagne environ 20% par rapport à mon précédent masque (Cébé des années 2000) non seulement en périphérie mais aussi de bas en haut. 

La teinte de la lentille rosée accentue bien les contrastes. Par contre il m'a fallu un petit moment pour m'habituer à la perception de certaines couleurs : les coloris marron-brun du bois, de la terre ressortent très roux et le bleu du ciel a un rendu tirant sur le turquoise. RAS pour les autres couleurs.

La technologie photochromique en fonction des conditions météo :

• Par grand beau temps

L'écran fonce au maximum par temps très ensoleillé mais la perception des couleurs reste très vive. C'est plutôt "flashy" mais on s'y habitue ! Sinon je n'ai eu aucun problème d'éblouissement. On sent que le traitement multicouche visant à réduire la fatigue oculaire n'est pas un gadget quand la réverbération des rayons du soleil sur la neige est très forte. Mais pour un ski de printemps sous le soleil je préfère les verres gris de mes lunettes CAT 4. Idem en altitude élevée.

• Par temps mitigé

Quand soleil et nuages se partagent le ciel c'est certainement la situation dans laquelle l'écran excelle. Quand le temps est couvert avec de timides éclaircies le rendu bleu turquoise du petit bout de ciel donne au paysage un caractère tout de suite plus lumineux. Et quand le temps est nuageux avec une faible luminosité on peut dire qu'il égaye les jours gris ! La vitesse d'adaptation de la teinte lors du passage d'une zone d'ombre à une zone ensoleillée se fait très rapidement.

• Par jour blanc

Là j'ai apprécié la couleur chaude de la lentille ! C'est vraiment un + quand la neige et le ciel sont d'un blanc monotone. La technologie de contraste fonctionne plutôt bien : les reliefs sont accentués et la perception de la profondeur est un peu augmentée. Il y a peut-être mieux dans ce domaine mais le Savor photo s'en sort honorablement.

• Dans le brouillard

Ah... il me manquait le test du brouillard à couper au couteau ! C'est chose faite grâce aux sorties des 3 et 5 mars 2024 ! Quand on skie sans voir les bosses et que seuls les piquets délimitant les pistes et les silhouettes des skieurs permettent de se repérer il ne fait pas des miracles ! Par rapport à son comportement en jour blanc j'ai été déçue. J'ai voulu le comparer à mon vieux masque Oakley doté d'écran jaune (modèle « Junior » très fatigué datant de bien avant la techno Prizm) et y a pas photo, l'acuité visuelle est meilleure.

• Sous les précipitations

Très bonne surprise ! Quand la neige tombe même si elle est lourde et mouillée elle ne colle pas sur l'écran. Je n'ai jamais eu besoin de sortir le chiffon microfibre pour y voir clair. Pareil sous la pluie ! Et l'eau ne s'infiltre pas non plus à l'intérieur de masque. Merci "traitement hydrophobe" tu tiens tes promesses ! Pourvu que ça dure car un revêtement qui chasse l'humidité c'est un sérieux atout pour moi.

• Quand le vent s'en mêle

C'est sûr que de fortes rafales associées à un système efficace de ventilation du masque ça fait beaucoup d'air qui circule. Mais cela reste supportable même pour mes yeux sensibles. Pas de larmoiement ou autre désagrément oculaire à déclarer !

• En fin de journée

Quand le soleil disparaît derrière les sommets je trouve que l'écran catégorie 1 reste trop foncé pour une bonne visibilité. On n'aurait sûrement pas cet inconvénient avec un photochromique catégorie 0-3 où l'écran deviendrait transparent. 

Et la buée dans tout ça ?

Buée = ennemi juré du skieur (et du sportif en général) ! J'ai fait le choix d'un masque doté d'un écran intérieur anti-buée (AC) car j'avais été déçue à long terme par mon mon précédent masque (écran simple + traitement intérieur antibuée). Quel heureux résultat : je n'ai jamais eu de buée sur l'écran en skiant. Quand bien même en hissant le cache-cou jusqu'au nez par grand froid il y aurait un début de formation de buée elle se dissipe immédiatement dès la mise en mouvement. L'écran double avec le système de poche d'air me paraît beaucoup plus fiable dans la durée qu'un traitement antibuée sur la face interne du verre. Le système de ventilation est bien conçu, l'air chaud et l'éventuelle transpiration sont évacués efficacement. Pour moi l'objectif « zéro buée » est atteint !

LA TECHNOLOGIE OTG LITE

Elle permet de porter ses lunettes de vue si nécessaire. Skiant sans lunettes de vue je n'ai fait qu'essayer avec mes lunettes « loupes » à la maison. Cela passe très bien car le chassis a une profondeur plus importante qu'un masque classique et il y a des canaux dédiés aux branches des lunettes. Mon test « Over The Glass » s'arrête donc là (mais je ne doute pas de pouvoir le compléter dans quelques années quand skier sans lunettes me sera impossible...)

EN CONCLUSION

Un masque d'un très bon rapport qualité-prix qui a globalement répondu à mes attentes. 

L'écran photochromique s'adapte rapidement aux changements de luminosité. Je n'ai pas noté d'incidence de la température froide de l'air sur sa vitesse d'adaptation à la luminosité (dans la limite de mon test non effectué en-dessous de moins 11 degrés). Si la plage CAT 1-3 offre déjà une bonne polyvalence l'idéal serait peut-être une plage CAT 0-4 pour le ski de printemps sous le soleil ainsi qu'en toute fin de journée. Nota : le Savor photo existe en plusieurs déclinaisons d'écrans.

Finis les soucis de buée à l'intérieur du masque et de gouttes d'eau à l'extérieur. Il reste sec ! Le traitement hydrophobe agit également contre les traces de doigts et de gras ce qui en facilite réellement l'entretien. 

Je ne peux me prononcer qu'après une trentaine de sorties mais il semble présenter une bonne résistance à l'usure. La mousse faciale tri-couche vieillit bien, je n'ai pas remarqué de tassement ou autre déformation. L'écran est comme neuf et le traitement anti-rayure y est pour beaucoup !