Test Salomon Shift 2018

37 tests Salomon Shift.

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Note moyenne : 8,6/10
Bast03

#Freerando, le coup de force de Salomon

Avis sélectionné
Profil du testeur : 37 ans | 1,71m | 75kg | Avancé
Acheté : 449€ d'occasion
Conditions du test : 1 journée de test lors des Shifts Days organisés par Salomon sur la Station des Arcs. 20/30 de fraiche sur un fond dur avec quelques morceaux de glace bien cachés
Cet avis matos est issu du programme de Tests Privés de Skipass permettant à nos lecteurs de recevoir du matériel pour un test longue durée. Inscrivez-vous !
Test Privé : Shift Day 2018

Points forts

Comportement à la descente
Elasticité, sensation d'avoir des fixs de ski classiques
Manipulation qui s'avère assez facile
Poids contenu pour une fix de freerando
Prix

Points faibles

Poids pour randonneurs purs, assez imposante
Il y a un "coup à prendre" pour les manipulations
Obligation de déchausser pour changer de mode montée/descente
Une seule cale de montée

J’ai eu la chance d’être sélectionné pour tester cette nouvelle fixation Salomon aux Shift Days organisés par Skipass (#tests privés) et Salomon (#Holyshift) sur la station des Arcs.

Plusieurs articles très bien fait expliquent dans le détail le fonctionnement de la Shift, je pense notamment à l’article de Loïc. Du coup, je ne reviens pas sur « comment ça marche », mais surtout sur mes impressions avec ces fixs aux pieds durant cette journée.

De mon coté, je pratique le ski de rando avec du matos classique  (chaussure rando / fixs lowtec à inserts) et du ski avec du matos classique également (chaussures freerando / fixs alpines basiques). Je n’ai jamais eu l’occasion de tester des fixs hybrides type Tecton/Kingpin ou des fixs à plaques type Guardian, je n’ai donc aucun point de comparaison à faire prévaloir.

En revanche, j’étais intéressé par ce test pour une raison très simple : la présentation de la fixation a fait débat sur skipass, et je voulais me faire ma propre opinion. Je voulais savoir si oui ou non, une fixation a insert pouvait se comporter comme une alpine en descente. Salomon avait-il trouver une solution permettant de monter assez light en gardant le coté alpin / freeride pour la descente ?

J’ai essayé les fixs avec ma paire de BD Factor MX, en changeant les sabots av/arr pour mettre les sabots à inserts. Quelques chose que je n’avais jamais fait auparavant ! Je me sers de ces shooes uniquement sur mes sorties station ski/freeride. Autrement dit, j’allais vraiment pouvoir comparer le comportement des Shift avec des alpines classiques.


La journée a commencé par une présentation/briefing sur la fixation en elle même. Que faut-il en retenir ?


- Sur le papier, on a l’impression d’avoir un peu une usine à gaz (je dis bien , « sur le papier »). Le changement ski/marche n’a pas l’air si simple.

- 10 ans de développement ont été nécessaire pour aboutir à ce que nous allons testé aujourd’hui.

- 2 équipes de développement, une pour l’avant, l’autre pour l’arrière.

- des dizaines de prototypes essayés et éprouvés par les athlètes du team.

- L’ami Tony qui skie depuis plus de 2ans avec un prototype qui lui convient parfaitement.

- Ne convient pas a toutes les chaussures de rando (surtout les modèles avec un shape prononcé et/ou peu de débord avant).

- Lancement à partir d’octobre, même s’il existe déjà « des fuites » dans certains shops…

- La fin programmée de la Guardian.


Le Test :


Pour cette journée, j’ai eu la chance d’essayer 2 paires :

- des prototypes QST 2020 développés entre autres par Tony Lamiche himself (112 au patin, en 181)

- des QST 106 cuvée 2019 en 179

Visibilité = médiocre. Heureusement, avec les sapins des Arcs, on peut contrasté quelque chose. Mais globalement, on n’y voyait comme à travers une pelle. 20 à 30cm de neige fraîche qui reposent sur un fond dur avec parfois quelques surprises. Beaucoup de hors-pistes avec toutes sortes de neige : poudreuse/trafollée/dure/souple.

Mes chaussures étaient parfaitement compatibles avec les fixs.

La fixation permet un débattement de 30mm, ce qui permet de s’adapter si on possède différentes chaussures ou si on veut prêter ses skis à un pote. Timy pense néanmoins qu’il ne faut pas dépasser 15mm par rapport à sa longueur de semelle.

En descente : Au niveau du ressenti, j’ai vraiment été bluffé. A aucun moment je n’ai eu la sensation d’avoir une fix de rando aux pieds. Je n’ai pas cherché à modifier mes appuis, à skier plus cool ou sur la réserve. La visibilité était moyenne, la neige fraîche reposait sur un fond dur et parfois surprenant, mais clairement, la Shift permet de skier comme avec des fixs alpines classiques. J’ai réglé mon DIN à 7 pour mes 75kg, il n’y a pas eu de déchaussage intempestif. D’ailleurs, je n’ai pas déchaussé du tout.

En ce qui concerne la descente, aucune comparaison n’est possible avec des low tecs. L’élasticité est excellente, les sensations au top.

A la montée : ce qui me paraissait être une usine à gaz durant le debrief, est finalement assez simple à utiliser. Le passage du mode descente au mode montée nécessite un coup à prendre, c’est indéniable. Entre notre groupe néophyte et le team Salomon, on sent une vraie différence de pratique.

Idem pour passer du mode montée au mode descente. En quelques secondes, Tony et Timy avaient enlevé les peaux et rechaussé les fixations, pendant qu’on essayait encore de basculer en mode descente.

La montée fut très courte, et difficile de faire un vrai test sur aussi peu de distance. Néanmoins, plusieurs remarques :

- le poids : des QST, des Shift et des Factor, ça fait un demi âne mort à emmener. Par rapport à mon matos de rando, c’est beaucoup plus lourd. Rien de rédhibitoire bien sûr, mais c’est notable.

- la cale de montée, avec une seule position, pourrait être parfois limitante.

- l’obligation de chausser/déchausser pour changer de mode.


Au final :


J’ai vu ce que je voulais voir après beaucoup de débat autour de cette Shift que Salomon présente comme révolutionnaire. Le comportement de cette fixation à la descente est bluffante, vraiment. En montée, on s’approche presque d’une low tec à deux ou trois détails près.

Révolutionnaire, elle l’est, dans le sens où Salomon a réussi le tour de force de réunir quasiment le meilleur du monde de la rando (« légèreté », fix à insert) et du ski freeride (élasticité, sécurité), le tout dans un prix pas si élevé que ça.

Néanmoins, je me une question : 10ans de travail, des dizaines de prototypes, une com’ hyper présente… Mais qui est le public ciblé ?

Pour les randonneurs purs et durs, aucun intérêt, trop lourde et imposante.

Pour les skieurs alpins qui viennent 1 ou 2 semaine par an profiter des remontées mécaniques, aucun intérêt non plus, il n’y a aucune plus value versus une fix alpine classique.

Une fois retirées ces 2 catégories qui représentent la grosse majorité des skieurs, qui restent-ils? : les freeriders, qui ont parfois besoin de mettre les peaux pour atteindre un sommet, ou les skieurs/voyageurs, qui veulent une paire light à tout faire. A mon sens, ça reste une niche.

Alors certes, cette Shift est révolutionnaire dans sa conception, mais pour autant, va-t-elle révolutionner le monde du ski ? Elle saura satisfaire une part infime des skieurs à n'en pas douter, et il faut voir dans cette Shift le positionnement de Salomon sur le marché de la freerando qui a le vent en poupe. La saison prochaine nous dira si les free-randonneurs auront troqué leurs fixes à plaque ou à inserts contre ces Shift...


Et vous, qu’en pensez-vous ?

Merci au team Salomon pour l'organisation sans faille, le prêt de matériel, la bonne humeur et le repas de midi intégralement pris en charge.

Merci à la Station des Arcs pour le forfait offert. 

Merci à Skipass de m'avoir sélectionné pour ce test privé.

Pour qui ?

Bonne question ! Rando < 1000 / 1200 D+ Idéalement, elle est conçue pour les freerandonneurs qui n'hésitent pas à mettre de la largeur dans leur skis pour profiter de la descente. Mesdames, Messieurs, cette fixation est faite pour vous ! Voyageurs voulant une paire polyvalente pour tout faire

Commentaires

3 Commentaires

FastNico 1er test de la shift par un Skipasseur plutôt objectif, j'apprécie !
Marco7512 Je plussoie merci pour ton retour plutôt objectif, la cible c'est +/- la même que pour les guardians, et puis les skieurs de pistes qui ne la passeront jamais en mode rando mais le vendeur aura bien fait son job ;)
Je te cite "l’obligation de chausser/déchausser pour changer de mode." Pourquoi est-ce une obligation dans la mesure où il faut déchausser pour retirer les peaux ? (cette fix n'est pas-sauf erreur-destinée à des courses / raids où les gars retirent les peaux sans déchausser pour gagner du temps)
Bast03 J'ai pris 3 semaines pour mûrir ma réponse Marco ;). Effectivement, je ne sais pas trop pourquoi j'ai précisé ça. En fait, c'est une erreur de ma part parce que finalement, ça n'a aucune importance.
Merci pour vos retours en tout cas !
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