Test Tecnica Cochise 130 dyn gw 2019

9 tests Tecnica Cochise 130 dyn gw.

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Note moyenne : 8,7/10
Samy93

Puissance et précision au rendez-vous

Avis sélectionné
Profil du testeur : 27 ans | 1,78m | 75kg | Expert | Bourg-Saint-Maurice
Acheté : 350€ en ligne
Conditions du test : Tous types de pratiques : piste, freeride, rando Toutes neiges

Points forts

Une vraie rigidité
Finesse qui permet d'avoir une bonne précision
Confort
Bonne tenue des semelles en mode marche
Présence d'inserts Low Tech

Points faibles

Conception du strap à améliorer
Manque de débattement en mode marche

Introduction


Aujourd’hui, test de la Tecnica Cochise 130, une chaussure faisant partie des références dans le monde du freeride.

Pour ma part, deuxième saison d’utilisation pour cette chaussure qui est un peu ma chaussure « à tout faire ». Après avoir possédé pendant quelques années une paire de Dalbello Panterra 120, je commençais vraiment à en sentir les limites, notamment dès qu’il s’agissait de mettre de l’engagement dans ses runs. J’ai donc souhaité partir sur quelque chose de vraiment plus rigide pour la saison 19/20 : je précise que j’ai déjà une paire de chaussures très rigides, mais typées Race. Or, aimant bien aussi m’aventurer hors des pistes, il me fallait bien évidemment une chaussure qui conserve également l’aspect freeride.

Après avoir étudié la question, j’ai finalement opté pour la Cochise 130, qui bénéficiait d’excellents retours (notamment dans les tests Skipass). Finalement, après une saison « normale » (2020), j’ai dû en cette saison 2021 la détourner quelque peu de son usage initial : je n’étais pas forcément bien équipé en matos de rando, et ayant déjà investi dans des skis, je n’avais pas forcément le budget pour en plus racheter des chaussures de rando. Cela tombait donc bien que la Cochise soit dotée de Pin : elle est devenue ma paire de chaussures de rando cette saison, bien que ce ne soit pas sa vocation initiale. Cela donnera donc l’occasion d’avoir un test complet, balayant aussi bien ses capacités en descente qu’en montée.


Prise en main


Première chose que l’on peut remarquer la première fois que l’on voit ces chaussures, c’est leur look. En effet, la couleur orange sort un peu de l’ordinaire. Pour ma part, ce n’est pas pour me déplaire, j’aime bien les choses qui dénotent, mais je sais que cela peut être un frein pour certains. Quoi qu’il en soit, je pense que Tecnica a aussi fait des efforts sur la question, car la couleur orange de ma version est quand même moins « flashy » que celle des premières générations de Cochise 130.

Concernant le poids, il faut savoir effectivement qu’on n’est pas sur une chaussure light : 2360 g la chaussure en taille 29. Cela permet de comprendre aussi pourquoi, malgré les inserts Low Tech, elle est classée dans la catégorie Freeride, et non Freerando.

D’un point de vue des semelles, elle est donc dotée de semelles Vibram. Visiblement, il y a plusieurs options de semelles disponibles, mais je ne sais pas si c’est toujours d’actualité : mes chaussures sont dotées de semelles plates (ISO 5355), compatibles GripWalk, mais lorsqu’on cherche maintenant, je vois principalement à la vente des chaussures qui ont l’air dotées de semelles rando (ISO 9523). Quoi qu’il en soit, les deux sont facilement interchangeables, étant seulement fixées par quelques vis cruciformes (attention néanmoins aux empreintes des vis qui peuvent être soumises à une usure accélérée).

Comme je le disais auparavant, Tecnica a eu la bonne idée de mettre des inserts Low Tech, ce qui permet normalement d’utiliser ces chaussures pour faire un peu de rando d’approche, aller chercher des lignes un peu plus loin que ce qui est directement accessible par les RM.

En toute logique, elles sont également dotées d’un système de débrayage, dont l’amplitude donnée est de 42°. Le système en question est entièrement intégré à la coque, donc peu de risque de casse, et le levier est relativement petit comparé à ce qui peut se faire en freerando : il y a néanmoins fixé dessus une sorte d’élastique avec une petite poignée souple, qui permet une manipulation assez facile avec les gants.

La coque est réalisée en polyether, et on sent dès la manipulation qu’on a affaire à quelque chose de rigide ! Je rappelle que la chaussure est donnée pour un flex de 130, et si cette indication est assez subjective d’une marque à une autre, elle permet quand même de donner des bonnes indications sur les performances de la chaussure. Dans notre cas, il semble clairement que le 130 n’a pas été mis au hasard. D’ailleurs, je peux évaluer la dureté de ce matériau d’une autre manière : après 1 saison d’utilisation, les traces d’usure normale de la coque (notamment les coups de carres) sont très peu perceptibles.

D’ailleurs, la coque ainsi que le chausson sont thermoformables, même si je n’y ai pas eu recours pour ma part. En effet, le chausson est doté de la technologie C.A.S (Custom Adaptive Shape) qui permet donc de l’ajuster au mieux à l’anatomie du pied, sachant qu’elle est donnée à la base pour une largeur au métatarse de 99 mm.

Dans l’optique d’avoir la meilleure tenue de pied possible, la Cochise a été dotée de 4 crochets, qui permettent sans problème un réglage de précision, en fonction de la morphologie du pied. On appréciera en outre le premier cran rétractable sur les deux crochets supérieurs, comme dans la plupart des chaussures de rando. Précisons également que les crochets sont dotés d’un astucieux système de blocage en position ouverte, qui permet d’éviter qu’ils se reprennent dans les crans lors du déchaussage.

Enfin, on trouve en haut de la chaussure un powerstrap de 45 mm de large, avec en plus un insert détachable : cet insert possède une surépaisseur sur le haut, qui permet ainsi d’être en contact à la fois sur la partie rigide (coque) et sur la partie souple (chausson).


A la montée


Comme je l’ai mentionné, je les utilise donc cette saison pour une pratique rando assez intensive : pour donner un ordre d’idée, je fais en moyenne 1000 m de D+ par sortie, environ 3 fois par semaine.

Il est sûr qu’au vu de leur poids, on comprend qu’elles ne sont à la base pas destinées à cela. Néanmoins, pour ma part, je n’ai pas trouvé ce critère particulièrement gênant, sachant que je ne recherche pas la performance à la montée (je tourne entre 400 et 600 m/h). Je trouve au contraire que les chaussures font plutôt bien le job, je veux dire par là que je n’arrive pas au sommet complètement épuisé, il me reste bien du jus pour la descente. Après, bien entendu, ce critère est très subjectif, et dépendra aussi de la condition physique de chacun.

Ce qui peut être un peu plus gênant à mes yeux est le débattement. Comme je l’ai expliqué, le système de débrayage est entièrement intégré à la coque, et la rigidité de celle-ci fait qu’il est forcément plus limité que sur une chaussure de rando pure. On est donc à 42°, ce qui reste honorable, mais la limite va se faire sentir notamment sur les passages de plat voire de descente : c’est le manque de débattement arrière que l’on ressent dans ces moments. Au contraire, le débattement avant est tout à fait correct, et les montées se passent plutôt bien à ce niveau-là.

J’ai également été amené à les tester en mode piéton, et là pour le coup, c’est tout à fait satisfaisant. Malgré des terrains très accidentés (pente forte, cailloux, glace), les semelles Vibram remplissent parfaitement leur rôle, et on n’a aucun mal à se créer des points d’appui. Il faut dire qu’en tant que chaussures de freeride, c’est avant tout pour se confronter à ce genre de situations qu’elles ont été conçues. Par ailleurs, même après une année d’utilisation, l’usure de la semelle est vraiment limitée : c’est appréciable de voir qu’elle conserve son relief malgré les longues marches.

D’un point de vue confort, et c’est là que j’ai été étonnement surpris, c’est vraiment top : je craignais un peu que ce soit le point problématique, d’autant que le chausson est relativement fin, et que j’ai les pieds plutôt larges. Je n’ai pourtant fait aucun thermoformage, et je n’ai jamais ressenti la moindre douleur. On sent bien l’étroitesse du chausson lorsqu’on enfile la chaussure (il faut un peu forcer), mais une fois dedans, plus aucun souci, même en passant des journées complètes avec à skier, marcher, faire du stationnaire. C’est donc pour moi un point super positif, quand on sait quelles peuvent être les difficultés rencontrées à ce niveau-là.

En montée, on sait par ailleurs que les pieds peuvent facilement être soumis aux ampoules : pour ma part, je n’en ai qu’une seule, assez petite, en début de saison, mais c’est bien tout. Je précise que je serre les deux crochets du bas, et laisse ouvert ceux du haut. Donc les éventuelles douleurs qu’on peut connaitre lors des montées ne sont pas vraiment présentes avec cette chaussure.

Par contre, il y a un point que je trouve particulièrement problématique : c’est le strap. J’ai laissé le strap d’origine, qui est en fait un booster et si, on le verra par la suite, il remplit bien son rôle en descente ; lorsqu’on est en montée, et de manière générale en mode marche, il a une fâcheuse tendance à ne pas tenir en place et à venir glisser sur le tibia. Pour le coup, on peut très vite s’irriter la peau à ce niveau-là. Si le phénomène ne se produit pas trop en montée pure, il arrive bien plus fréquemment dès qu’on est sur le plat, que ce soit à ski ou à pied. Je me retrouve donc constamment à essayer de trouver le serrage optimal pour à la fois éviter le glissement du booster, et ne pas trop gêner le débattement de la chaussure, c’est assez pénible à la longue. Par ailleurs, le système de serrage, qui fonctionne avec des velcros mériterait là-aussi une amélioration : les velcros sont assez petits, et cela ne permet pas forcément d’avoir toute l’amplitude de réglage souhaitée. C’est un peu compliqué à comprendre comme ça, mais j’ai mis une photo qui permet de se rendre compte du problème en question. C’est donc pour moi sur ce strap que des améliorations sont à envisager, sachant que l’avantage sur cette partie, c’est qu’on peut la remplacer à sa guise.

Pour conclure sur cette partie, j’irai donc à contresens de ce qui peut se dire généralement dans les autres tests : cette chaussure peut vraiment être utilisée pour monter, en tout cas pour moi il s’agit d’un outil qui me dépanne bien en cette saison, et je salue l’initiative de Tecnica d’avoir mis des inserts dessus. En effet, lors de son achat, je ne pensais même pas m’en servir, et au final cela tombe plutôt bien.


A la descente


On va maintenant parler de la partie de prédilection de cette chaussure : la descente bien entendu. C’est clairement sur ce domaine que les attentes sont les plus grandes pour les potentiels acheteurs.

Pour avoir un test le plus complet possible, je vais essayer de décrire son comportement suivant les terrains rencontrés.

Pour commencer, sur piste : ce n’est pas forcément là qu’on l’attend le plus, mais comme il s’agit d’une chaussure « à tout faire », il est normal d’évoluer aussi sur ce terrain. Je précise qu’en général, j’aime évoluer en grandes courbes (style géant) et vraiment appuyer sur les skis. Et dans cette pratique, on sent vraiment la performance de la chaussure. En effet, ses caractéristiques permettent une transmission de puissance et de précision au ski qui est impressionnante, et elle permet vraiment d’appuyer et d’être solide dans sa conduite de courbe à haute vitesse.

Maintenant sur terrain un peu plus accidenté, on a plusieurs cas de figure, mais globalement le résultat est le même la plupart du temps : que ce soit dans un champ de bosses ou dans la trafolle, la chaussure ne fait pas défaut, et on sent toute sa rigidité. Ainsi, c’était surtout dans ce type de situation que mes anciennes Panterra me posaient problème ; avec les Cochise, j’ai vraiment l’impression d’avoir progressé sur ces terrains et de moins les subir : on a beau skier fort, on sent que le pied ne bouge pas d’un poil, et encore une fois c’est un critère essentiel pour mener son ski comme on le souhaite. C’est donc un point extrêmement positif pour cette chaussure qui répond là à son premier objectif : être performante en freeride, c’est-à-dire permettre de mener le ski comme on le souhaite.

J’ai quand même réussi à trouver la limite de la chaussure dans une neige de type lourde/croûte, qui est évidemment difficile à skier, et qui nécessite encore plus d’efforts de la part du skieur. Il est vrai que dans cette situation particulière, j’ai réussi à faire bouger mon pied plus que ce qu’il faudrait, mais cela n’a pas été trop gênant au final, le mouvement étant quand même très limité.

Enfin, dans la neige de type poudreuse : évidemment, aucun problème à signaler dans cette neige qui est quand même généralement bien plus facile à skier que ce que j’ai cité précédemment. Encore une fois, son étroitesse et son flex permettent de gagner en précision sur son ski, et on prend très rapidement confiance pour vraiment envoyer sur tout type de pentes, pour peu que les cuisses suivent derrière, bien entendu !

Car effectivement, qui dit chaussure puissante dit skieur puissant également, et il faudra évidemment un certain bagage technique pour pouvoir pleinement exploiter ses capacités. De toute façon, il est clair que de tels flexs ne sont sûrement pas destinés aux skieurs débutants/moyens. Mais pour qui aime skier fort, on a face à nous un super produit.


Pour conclure


Avec la Cochise 130, Tecnica nous a donc doté d’une chaussure de freeride haut-de-gamme, destiné aux skieurs qui aiment envoyer fort à la descente, tout en ayant les avantages d’une chaussure « tout-terrain » : semelles Vibram, position marche ; ce qui pourra faire basculer le choix en leur faveur plutôt que sur des chaussures type Race (si on est justement à la recherche de chaussures très rigides).

En plus de cela, et même si elles ne sont pas vendues en tant que telles, elles ont à mes yeux leur place dans un ensemble type freerando. Bien entendu, dans cette optique, on ne pourra pas aller chercher des chronos à la montée (ce qui n’est de toute façon pas le but en freerando), mais les sacrifices concédés (poids, débattement un peu limite) permettront de vraiment se régaler sur la partie descente, surtout si on se met dans l’optique de n’avoir qu’une paire de chaussures pour tout faire. Précisons également que son prix est un peu moins élevé que les vraies chaussures de freerando de chez Tecnica, les Zero G Tour Pro (pour rester dans les mêmes flex).

Je rejoins donc les précédents avis pour dire qu’on a vraiment ici une vraie chaussure de référence dans le domaine du freeride qui, malgré sa rigidité, offre en plus un très bon niveau de confort.

Pour qui ?

Skieur dont la pratique dominante est le freeride, mais qui cherche avant tout une chaussure polyvalente, qui lui permettra également, si les conditions sont là, d'en faire une utilisation en freerando

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