Un Auvergnat qui s'en va...

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Edouard Michelin meurt en mer
Le Pdg du groupe de pneumatiques se noie dans le naufrage d'un bateau de pêche au large de l'île de Sein.

C'est vers 15h, le 26 mai, que Dragon 29, l'hélicoptère de la sécurité civile a décollé après que l'alerte ait été donnée à Audierne où un bateau, attendu vers 14h, manquait toujours à l'appel. Il s'agit du Liberté, un fileyeur de 8,50 m, à bord duquel deux hommes devaient se trouver. Vers 16 h, les secours ont repêché un premier corps, à 9 km au nord de l'île de Sein. Il s'agit de Guillaume Normant, le patron du bateau, et aussi président du comité des pêches d'Audierne.

Une flottille d'embarcations convergeait vers les lieux du naufrage alors qu'un hélicoptère Super Frelon de la Marine nationale se préparait à prendre le relais pour rechercher le deuxième homme. Le corps de Edouard Michelin, Pdg du groupe du même nom, a été ensuite retrouvé. Les deux hommes étaient parti avant l'aube pour une pêche au bar.




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Décès d'Edouard Michelin, héritier des pneumatiques Michelin

CLERMONT-FERRAND (AP) -- Edouard Michelin, héritier et dirigeant de la célèbre manufacture de pneumatiques fondée par ses aïeux en 1889, est mort vendredi après-midi dans un naufrage au large de l'Ile de Sein.

Le No1 mondial des pneumatiques basé à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) a précisé dans un communiqué que Michel Rollier, co-gérant de la manufacture depuis le 12 mai dernier, allait prendre la tête de l'entreprise mondialement connue employant 130.000 personnes, dont 30.000 en France, et célèbre pour ses pneus, ses guides gastronomiques et sa mascotte, Bibendum.
Marié et père de six enfants, M. Michelin, 43 ans, a péri dans le naufrage encore inexpliqué du bateau de pêche dans lequel il se trouvait en compagnie de Guillaume Normant, président du comité local des pêches d'Audierne (Finistère). Le ligneur-fileyeur «Le Liberté», un bateau de 8,50m basé à Audierne, avait quitté dans la nuit ce port breton spécialisé dans la pêche au bar de ligne.
A 15h, l'alerte était donnée au CROSS-CORSEN (Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage de la pointe Corsen) par un ami de l'équipage, inquiet de ne pas le voir rentrer alors qu'il avait programmé son retour pour 14h.
Les secouristes devaient repêcher vers 16h le corps sans vie de M. Michelin, à neuf kilomètres au nord de la Chaussée de Sein, »entouré de caisses à poissons», a précisé le capitaine de frégate Jean-Marie Figue, officier de relations publiques de la préfecture maritime. M. Normant était toujours porté disparu vendredi soir. Les recherches devaient s'interrompre à 22h avant de reprendre samedi matin.
Les conditions en mer étaient excellentes ce vendredi, a précisé Jean-Marie Figue, à une exception: jusqu'à midi environ, il régnait une épaisse brume. Les autres bateaux de pêche présents sur zone n'ont entendu aucun message de détresse, selon la préfecture maritime. L'enquête a été confiée à la gendarmerie maritime.
Né en 1963, Edouard Michelin avait rejoint l'entreprise familiale en 1985, gravissant les échelons en occupant successivement diverses responsabilités dans les domaines de la recherche, de la production et du commerce, ainsi que la tête de la filiale nord-américaine.
Nommé co-gérant en 1991, il avait rejoint son père François et René Zingraff, alors co-gérant, à Clermont-Ferrand en 1993, avant de devenir le nouveau patron de Michelin en juin 1999, 110 ans après sa fondation par son arrière-grand-père Edouard et son arrière-grand-oncle André.
Groupe familial et stable, notamment grâce à son statut de société en commandite par actions, Michelin avait annoncé en février dernier un résultat net en hausse de 35,9% à 889 millions d'euros pour 2005, malgré la hausse du coût des matières premières et le recul des ventes en volumes. Possédant 70 sites de production dans 19 pays, le groupe produit chaque année 197 millions de pneus et 20 millions de cartes et guides.
Faisant part de sa «grande tristesse», le président Jacques Chirac a salué «un grand chef d'entrerpise (...) à la tête d'un groupe qui occupe une place à part pour les Français». M. Michelin «avait su considérablement moderniser son entreprise en en faisant un champion industriel français unanimement reconnu».
Le Premier ministre Dominique de Villepin a pour sa part salué »son engagement pour défendre l'économie de notre pays et son rayonnement international», ainsi que «sa gestion moderne et humaine des relations sociales au sein de son entreprise».
Apprenant ce décès avec «beaucoup d'émotion et de tristesse», le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy a déclaré qu'Edouard Michelin «était un homme brillant, dynamique et profondément humain. Il avait en outre la passion de son entreprise et savait la faire partager. Avec son décès, l'économie française perd tragiquement l'une de ses figures montantes».
Pour Brice Hortefeux, ministre des Collectivités locales, conseiller régional d'Auvergne et prétendant à la mairie de Clermont, a salué un homme qui, «rompant avec la tradition de la discrétion et parfois du secret (...), a initié une gestion transparente et innovante de la manufacture».