carambole (20 février 2009 22 h 08) disait:
mouais !
J'avais dîné avec un gars l'année dernière qui s'était recyclé : il était dans la photo et la carte postale en station les deux activités ayant quasiment disparu avec le numérique et internet il s'est recyclé dans la location de skis et dans la vente d'accessoires de ski (il diffuse pas mal de produits décatlhon). Il ne semblait pas du tout malheureux !
Carambole,
Je n’ai pas dit que les personnes que je connaissais étaient malheureuses ou à plaindre. Il y a des réalités propres au fait d’avoir son shop en station qu’il vaut mieux connaître :
- La prise de risque économique. Au mois de février d’une année, tu commandes du matos pour la saison suivante en espérant être dans la bonne tendance. Et il y a quand même de vrais aléas sur les fringues par exemple. Il suffit du reste de regarder ce qui reste en solde au début du mois de mai.
- Commander la juste quantité. Qui est un problème certes propre au commerce en général, sachant que sur certaines gammes de skis, tu ne peux pas réassortir en saison. Et puis tu ne peux pas prédire la qualité d’enneigement etc. de la saison suivante
- Les heures de travail effectuées. Un de mes potes est ouvert 7 jours sur 7 de 7h30 à 20h. Il gagne beaucoup d’argent, mais ramené aux heures effectuées, ça ne fait pas de très gros salaires. Enfin, ce que je veux dire c’est qu’il gagne beaucoup d’argent mais ne compte pas ses heures.
- La défaillance du personnel. Risque existant dans chaque entreprise mais encore plus marqué dans le travail saisonnier, avec une cohorte de saisonniers pas très fiable (et qui du reste ternit l’image des saisonniers en général ).
- L’obligation de loger en station. Lorsque tu as ton shop, tu ne peux pas te permettre d’habiter dans la vallée et ouvrir en retard parce qu'il y a des bouchones, de La neige, etc. Vivre en station est extrêmement onéreux d’une part. D’autre part tout le monde n’arrive pas à s’habituer aux rythmes et aux usages sociaux des stations qui ne sont en réalité que de tout petits villages…
- Le mythe de l’intersaison. L’intersaison, ça n’est pas des vacances. Certes, il n’y a plus de clients. Mais tu dois nettoyer, reconditionner, stocker tout ton matos d’hiver et préparer ton magasin pour l’été (inversement en automne). Tu dois réceptionner tout le matos de la saison qui arrive. Au passage tu en profites pour boucler ta compta, recevoir les commerciaux qui veulent te présenter les nouveaux produits, etc…
Tout cela pour dire que c’est un très beau métier qui est loin d’être un métier facile. Et avoir un shop de ski est beaucoup plus prenant qu’une rôtisserie par exemple.
inscrit le 11/12/05
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