Valais : Oktoberfest dans le Lötschental

Thoams Hier, j'ai oscillé entre les joies du vélo sous une pluie battante et la pensée réconfortante de me dire que quelque part, pas si loin, cette pluie se transformait en neige. Loin de moi l'idée de jouer au Jésus du ski, mais hier, pour vérifier le miracle, j'ai eu un oeil sur les nivoses.

Dans l'après midi, le mètre fut atteint. La météo prévoyant une journée calme et voluptueuse le lendemain, il n'en fallait pas moins pour déclencher l'alerte . L'alerte RTT. L'alerte "démerde toi, il a neigé". C'est en Octobre et quoi alors. Tu veux attendre Mars? Bref, l'alerte. L'alerte qui déclenche automatiquement la clause 48233 d'un contrat passé entre me, myself and I... Cette clause stipule qu'en cas de chute de neige indécente, couplée à des conditions météo parfaites, je suis sur le champ converti à une religion m'interdisant de chausser autre chose que des pompes de ski pour la journée.


C'est donc en bon pratiquant que je monte dans le train direction le Lötschental tôt ce matin.

Goppenstein est désert, curieusement personne avec les skis. Suis-je le seul adepte ?

Et bien non. Au téléphérique, j'aperçois une paire down monté en beast.

Ce sera donc une ouverture de saison en duo improvisé, mon compagnon du jour ayant conduit la veille depuis l’Allemagne pour dormir sur le parking. Motivé le skifahrer. C'est donc à deux que nous nous engouffrons dans le téléphérique, qui a la bonne idée de fonctionner quotidiennement jusqu'au week-end prochain avant un horaire réduit jusqu'à la saison d'hiver. 

A Lauchernalp, grande surprise de trouver une quantité de neige phénoménale (je mens, aucune surprise, j'ai fait une overdose de nivose la veille). Il doit y avoir au moins 70cm.

Mon acolyte du jour est poli et me laisse l'honneur de faire la trace, joie que je ne quitterai finalement pas jusqu'au bout.

La neige est lourde et profonde, très fatigante à la trace.

Le bas est pleins d'accumulation, j'en chie. 

Je me dis que j'aurais jamais du signer cette clause.


Putain de religion.

La rando c'est vraiment...


Et puis à partir de 2300m, le vent a un peu plus travaillé. Les accumulations sont encore plus grosses mais les zones pelées sont d'un soutien sans faille pour le sportif du mardi qui reprend le ski que je suis.

Le soleil s'élève, ça commence à cogner, je ne me fais pas beaucoup d'illusions sur la qualité de la neige pour la descente. Arrivé à Gandegg (on a plus ou moins suivi le tracé de la piste rouge à l'ouest), nous sommes cuits. Avec cette neige, j'ai l'impression d'avoir fait 2 fois plus de déniv.


Dépeautage et mode descente. Nous choisissons de viser une ligne bien à l'est, plus abritée. La neige est changeante, des zones de poudre compacte, de la lourde et parfois des contrepentes en neige carrément bonne. Beaucoup de requins pas visibles invitent à la prudence.

A mesure que nous descendons, la neige s'alourdit, et en arrivant au village de lauchernalp il ne nous reste que la joie de skier la route déneigée jusqu'au téléphérique.

La saison est ouverte, bien content de cette journée en montagne. Pour du ski d'octobre, c'était vraiment pas mal! Nous fûmes les seuls skieurs de la vallée ce jour.


Toujours une pensée spéciale pour cette vallée traumatisée, une fine pellicule de neige a recouvert le monticule de Blatten mais les pelleteuses sont à pied d’œuvre. A noter aussi qu'à côté de la gare d'amont du téléphérique des travaux sont en cours pour construire un hôtel en 100 jours afin de permettre aux hôteliers sinistrés de Blatten de pouvoir accueillir des clients cet hiver.