Alpes Grées : Uia di Ciamarella et fin du bal

letapir1997 Très probable fin de saison de ski ce week-end : le plan initial était de rendre à nouveau visite au refuge de Turia, mais un rapide tour sur les pages du refuge vendredi soir nous indique que les travaux prévus pour cet été débutent en mai. Changement de plan, et retour en Haute-Maurienne après la visite d'il y a 3 semaines.

Cette fois-ci, la route de l'Ecot est ouverte : on porte les skis 300m pour chausser. Raisonnable, et à cette période de l'année, c'est l'inverse du début de l'hiver, on peut déchausser plus bas qu'on ne met les skis, grâce à quelques couloirs d'avalanche rusés.


Montée au refuge des Evettes sans encombres, chacun des membres de la joyeuse équipe vide son sac, et on découvre que comme d'hab qu'on a de la bouffe pour rester au moins la semaine : on n'est pas partis pour se bouffer les doigts. Seuls deux randonneurs ont laissé leurs affaires sur les lits, mais à part ça, les lieux sont pour l'instant tranquilles. On casse-croûte, on file faire un tour vers le Col de la Disgrâce histoire de passer les 3000, et retour au refuge dans une neige sympa : le vent et la couverture nuageuse qui s'installent font que le décaillage n'est pas excessif, juste agréable même en plein après-midi. Au retour, le refuge s'est bien rempli, puisque nous excédons désormais légèrement la capacité de 20 personnes offertes par les dortoirs. Comme le réfectoire est plutôt réduit en non-gardé, qu'il ne fait pas froid, et que le paysage n'est pas vilain, c'est sur la terrasse du refuge que nous dinons.

Dimanche matin, réveil 6h, une bonne partie des occupants du refuge ont déjà quitté les lieux, en route vers les sommets. Les cordées se répartissent entre Albaron, Petite Ciamarella, et les glaciers qui vont en direction du refuge du Carro. De notre côté, on prend la direction de la Grande Ciamarella par le Col Tonini. Son passage se révèle plus technique que prévu : une imposante corniche barre son accès, il faut donc viser les contre-pentes. Elles sont plus raides, et on apprécie l'utilisation de la lame du piolet.

De l'autre côté, le couloir qui mène au Col de la Ciamarella est peu engageant : le topo fait état d'un potentiel "petit pas de mixte". Il y a au moins 10m de mixte, et on n'a un seul piolet par personne. La face nord a l'air en revanche bien fournie. Je suis un peu sceptique tout de même car j'ai peur que la glace ne soit pas trop loin, et qu'avec un seul piolet on soit un peu juste, mais finalement, son enneigement est très bon et les conditions sont belles. 

Petit pause venteuse au sommet, on se dit que ça peut-être une belle option de descendre dedans au vue de la qualité de la neige. Un membre de l'équipe est en splitboard, et la face traverse pas mal vers la gauche. Ca lui ferait faire un peu trop de backside à son goût dans cette raideur : on divise le groupe, deux amigos file en Nord, et de notre côté on file dans la SW. Elle est encore un peu béton, et vue du haut, on a du mal à voir où il faut passer. Je recheck les photos du mois d'avril pour trouver le cheminement. Le grip est bon, heureusement car il y a une belle grosse barre à contourner pour sortir de là. Retour en France par le Col de la Petite Ciamarella, on retrouve les copains au plan des Evettes, pique-nique au refuge, et on met les voiles. Déchaussage 100-150m au dessus du parking : royal.