Kandersteg : Lauchernalp se rafraîchit (vidéo)

Thoams On prend les même et on recommence.

Après une pause de ski lundi, les kids commencent à montrer des signes d’agacement, de mauvaise humeur : ça grogne, ça sort les dents… La frustration classique d’une longue période sans ski. C’est ainsi qu’après 24h de pause, bipbipbip, le réveil sonne pour encore une fois se diriger vers la gare.

La journée de pause nous aura permit de réfléchir à une alternative pour le petit kilomètre à pied qui use autant souliers que bras à porter tout le barda. C’est ainsi que je dépoussière la housse de ski à roulette. L’instrument est magique pour se déplacer tel un ninja entre les gares.

Les enfants tractent, je filme. La répartition des rôles est bien orchestrée. Non vraiment, cette journée commence bien.

Pas de train direct pour le Lötschental en semaine cependant. Il nous faut changer à Thun. Le quart d’heure de correspondance nous oblige à un ravitaillement massif en croissants au chocolat, c’est dur. C’est donc parfaitement parés que nous sautons dans le deuxième et dernier train.

La brume est tenace. Le Kandertal est tout entier enveloppé, mais le paysage demeure magnifique. Une couche de gel conséquente recouvre prairies et forêts, c’est beau. J’aimerais pouvoir ouvrir la fenêtre pour faire des photos.

En fond de la vallée, Kandersteg tire son épingle du jeu, la tête droit dans le soleil. Beaucoup de voyageurs descendent, des skis de fond, des luges, des skis de rando… Faut dire que les sommets au dessus de Sunnbüel sont une des dernières options pour espérer trouver une neige pas trop immonde dans les alpes bernoises. La dernière chute de neige en moyenne montagne dans la région date du 26 Novembre, sortir les peaux signe donc un menu à choix unique: «croûte infâme servie sur son carrelage», à boire avec les dents qui claquent. Pas glorieux le ski de rando en ce moment.

Mais aujourd’hui, c’est ski de piste avec les pioupioux, c’est donc parfait!

Le tunnel du Lötschberg est toujours là, Goppenstein également tout comme le car postal et le téléphérique. Aucune attente d’ailleurs pour rejoindre Lauchernalp, royal.

Sur le premier télésiège, nous réalisons que la météo est certes belle, mais ça s’est clairement rafraîchit depuis avant-hier. Thomas Blanchard a encore vu juste, les inversions de températures tendent à se dissiper, on retrouve doucement le froid de l’altitude, et ça fait du bien.

Il y a une petite dizaine de minute d’attente à chaque remontée. Ça me parait long. Mais lorsque je reçois les photos des copains qui skient un peu partout ailleurs, je réalise que c’est finalement pas si pire. Je montre tout ça aux enfants pour aider à faire passer la pilule.

Nous arrivons finalement en haut, au pied du Hockenhorn. En sortant des œufs, je laisse tomber les gants pour les moufles. Il y a un petit vent au sommet, ça réveille. Journée moufle, même en plein soleil.

La première piste est l’occasion de réaliser que la neige est certes encore tout à fait correcte, mais bien plus dure que l’avant veille. Oui, ça se rafraîchit.

Nous enchaînons les rotations dans des conditions finalement tout à fait correctes, en restant au dessus de 2400m.

Pas mal de skieurs de randonnée ont choisi de se faire la caisse pour descendre par les pistes. Je les comprends. J’ai par contre un poil plus de mal à comprendre celles et ceux qui remontent directement par la partie de piste super étroite sur le haut du domaine. C’est dangereux et ça n’aide pas la diplomatie de la peau de phoque avec les stations.

La matinée se passe bien, nous découvrons encore quelques pentes pas testée dimanche, et c’est bien cool. En visant bien, il y de quoi trouver des pistes agréables et peu fréquentées. La musique traditionnelle sortant des enceintes pour prendre les arbalètes donne hyper envie de chanter du Yodel dans la file d’attente, je me retiens, mais c’est dur.

Pour la pause de midi, nous décidons de redescendre afin de profiter de températures clémentes assis les fesses au sec proche des myrtilles.

La piste noire pour rejoindre Stafel est déjà bien dégradée, bosses et plaques dures au menu.

Après quelques sandwichs viande séchée Comté fermier, il est temps de rechausser les skis. Une courte traversée hors piste pour rejoindre le télésiège nous permet d’évoluer au milieu de crêtes de coqs visuellement magnifiques, mais dont la skiabilité reste très relative.

Retour en haut, les pistes sont maintenant en grande partie des champs de bosses. C’est drôle, mais je vois que les enfants fatiguent doucement.

On va alors skier tranquille et faire des pauses. Idée de génie pour se faire: tenter un shooting action shots. On n’a jamais vraiment fait, c’est l’occasion de tester.

Je leur explique un peu le truc, ok, je vais là bas, vous skiez sans vous arrêter et vous calez un virage vers moi. «Ok papa !»

Bon, j’ai l’impression qu’ils ont compris.

Ma grande skie tout en finesse. C’est un chat. Je trouve reposant de la regarder skier.

Mon ptit, c’est plutôt un chien. Très affectueux mais s’il veut jouer, il va sauter partout. Sa sœur et moi sommes toutefois bien surpris lorsqu’il balance un turn énorme à notre hauteur ! Il enchaînera les faceshot toute l’après-midi. La plupart des photos sont des explosions de neige, parfois on aperçoit son casque vert.

La mission photo est un succès, tout le monde se prend au jeu, et on enchaîne les descentes pour tenter quelques images. Au loin, une mer de nuage vers la vallée du Rhône invite à la contemplation.

La journée file aussi vite que le gâteau au noix des grisons que nous dégommons.

A 15h30, les pistes sont bien dégradées, nous décidons de ranger les skis dans la housse. Dans le téléphérique vers Wiler, toujours cette bosse au milieu du Lötschental.

Au final, les visages sont pleins de couleurs et ravis de cette bien belle journée en montagne. Malgré les circonstances désastreuses du ski dans les alpes du nord, on se débrouille pas trop mal pour se faire plaisir.

Retour maison, pitstop à Thun pour le goûter puis le dernier kilomètre. Tirer cette housse remplie de skis est un pur plaisir. Je crois que la prochaine fois, on prendra les vélos.

#skifamille

P.S: j'ai mis Kandersteg en station, c'est pas loin