Je vous l'avais promis, la voilà !
Mes bons amis, c’est avec une joie mal contenue que je m’en vais vous narrer un moment mémorable de ce cru 2008/2009…
Callez-vous dans votre fauteuil, baissez la lumière, ouvrez les fenêtres et coupez le chauffage pour vous mettre dans l’ambiance…
Des anecdotes croustillantes, le néoulous en a à raconter à la pelle (les connaisseurs apprécieront la qualité du jeu de mot… hem&hellip
mais, ces dernières années, le manque de neige aidant, et le néoulous étant de mieux en mieux organisé pour parer à toutes mésaventures vaudevillesques (à cause notamment de sa grosse qui est de plus en plus tatillonne depuis que le néoulous s’est honteusement reproduit… faites des gosses qu’y disaient...), les bonnes histoires devenaient rares voire empreintes d’un vil ternissement de leur qualité humoristiques intrinsèques…
Las, le néoulous reprends cette saison une vigueur qu’il pensait à jamais enfouie au fin fond de sa jeunesse physique aventurière - oui car le néoulous est très jeune mentalement… 8 ans… pas plus… - et c’est avec son demi-neurone fonctionnant à presque 99% de ses possibilités que le néoulous a provoqué les évènements qui, imbriqués les uns dans les autres, se transformèrent en histoire qui fera la joie de ses petits-enfants le soir au près d’un bon feu de cheminée quand viendra l’aube de sa sénilité…
Je cause, je cause mais… place aux faits…
D’abord, pour vous aider à bien vous imprégner de cette nuit du 20 février 2009, remettons-nous dans le contexte si vous le voulez bien…
Nous sommes le 19 février, il est 15h00, c’est la dernière heure de cours du néoulous… Les élèves entrent… L’un d’entre eux, naïvement, me clame fièrement de sa voix mi-gutturale, mi-soprano :
- M’sieur, c’est la dernière heure pi après c’est les vacances…
Là, juste avant que je ne lui rétorque dédaigneusement en me marrant intérieurement :
- Tu n’es pas encore en vacances jeune homme : l’heure qu’il te reste doit encore être pour toi synonyme de travail assidu…
J’ai eu la désagréable impression qu’il avait remarqué l’éclair de jubilation et le bref rictus qui s’est formé sur mon visage l’instant d’avant…
Bref…
16h00 : Dring !
Le néoulous, à l’instar de Mr Hyde, commence sa transformation… C’est limite si il ne pousse pas au cul les élèves un peu lents à sortir de la salle de classe… Il a même hésité à sortir en premier…
A cette instant commence une course folle entre les nains à aller chercher chez la nounou, les chats à mettre dans les boites de transport, et sa grosse à aller chercher à la sortie de son bahut… Heureusement que le néoulous est très organisé : le sinique était chargé, chaussé et paré de la veille au soir, bien entendu…
Voici donc le néoulous et tout son petit merdier en route pour la pow.
Après 600 kms et 3 vomis plus tard, le néoulous commence à attaquer l’A89 et la montée en altitude… Tous ses sens sont en éveil à la recherche de la moindre trace de poudre, l’œil hagard rivé sur l’altimètre et le thermomètre du sinique.
Au fur et à mesure de la montée, l’altimètre commence à donner des chiffres supérieurs à 800m et 3 plis soucieux ornent le front du néoulous : toujours pas de trace de pow !
Le regard vissé sur le bas côté de la route, la bave aux lèvres, le stress montant, c’est avec un désespoir naissant qu’il continue fébrilement sa route…
Dans le sinique, l’ambiance est lourde et difficile : c’est pas le moment de faire ch*** le néoulous !
900m : les première traces de poudre : alléluia, le visage du néoulous s’illumine, l’ambiance devient festive dans l’habitacle -> l’appui sur le champignon se fait plus insistant ; c’est avec grande hâte qu’il a envie de s’enfoncer dans la pow.
1000m : Bouhh, bien moins de neige qu’en décembre, l’enneigement est tout juste continu à cette altitude… Une larme a tendance à poindre sur le visage désormais fripé du néoulous.
Nous attaquons maintenant les choses sérieuses : la montée en station -> l’enneigement est exponentiel au fur et à mesure qu’on se rapproche de chastreix-sancy et ce sont maintenant des murs de poudre qui sont présents de part et d’autre de la chaussée. Le néoulous est un homme heureux à ce moment… Seul une petite ombre vient ternir ce tableau idyllique : presque pas de vent et surtout pas de congères sur la route… Quel gâchis se dit-il… il en fait d’ailleurs profiter ma grosse en protestant vigoureusement au sein de l’habitacle :
- T’ain, l’arnaque là dedans : peu de vent et pas de congère, c’est la misère !
Et sa grosse de lui rétorquer :
- Tu plaisantes j’espère ? Me dis pas que ça te plairait de te taper l’arrivée sous le blizzard ?
- Mais si mais si !
- Pfff, n’importe quoi : tu ne mûriras donc jamais ?
- Mais non mais non !
L’altimètre arrivant à la côte 1300, le néoulous commence alors à véritablement jouir intérieurement : les arbres sont de plus en plus secoués, le vent devient sifflant et ô miracle, la neige commence a sérieusement voler dans tous les sens !
- Ah ouais Ah ouais AH OUAIS !!!
- Rha mais c’est pas vrai, qu’est-ce que c’est que ce pays de merde : y’avait pas de vent tout à l’heure ! C’est toi qui nous porte la poisse, c’est pas possible autrement !
- Mais c’est le paradis blanc justement : regarde moi ça comment c’est beau, on commence à voir des congères sur la route ! Yeeeeeeeeessssssssssssssssssssssss !
- C’est pas vrai mais c’est pas vrai hein !
- Mais si mais si
Vers 1350m : les yeux du néoulous s’exorbitent de pur bonheur -> un premier boudin d’une trentaine de cm se trouve en plein milieu de la route !
Pris d’une subite envie parfaitement incontrôlable, le néoulous décide de freiner dans le boudin, non sans avoir au préalable viré l’esp et l’antipatinage…
- Qu’est-ce qui se passe ? On est en panne ?
- Non, c’est moi.
- Comment ça c’est toi ?
- J’ai freiné dans le boudin, pas pu m’en empêcher…
- Non mais t’es définitivement pas fini toi !
Et le néoulous d’accélérer à fond pour patiner un max dans le boudin…
- Et ça t’amuse ? Je te rappelle qu’on a des enfants avec nous !
- Ben regarde-les : le mini-néoulous est hilare ! Pi y’a rien de dangereux !
- Et si on reste coincé dedans ?
- Ben j’ai ma pelle !
- Pfff
1400m
- Ohh un deuxième boudin !! Chouette, il a l’air plus large celui-ci !
- Oh dis eh, tu vas pas recommencer hein ?
- Mais si mais si
Et le néoulous de freiner à nouveau dans le boudin en sachant pertinemment qu’il ne pourra pas rester coincé dedans vu qu’il est très peu large et qu’en plus le reste de la route n’est pas enneigé…
- Bon ça y est, tu es content ?
- Voui, mais je suis un peu déçu, j’en aurai préféré des plus gros !
- soupir de la grosse
Nous y voilà, nous dépassons la pancarte chastreix-sancy et c’est un vent d’environ 100km/h associé à des bourrasques de poudre qui volent en tous sens qui nous accueille…
Le néoulous a le sourire jusque derrière les oreilles tellement il est heureux.
La grosse du néoulous quant à elle, arbore une moue dubitative…
Le néoulous est à la limite de l’orgasme lorsqu’il s’arrête devant le chalet : une congère de 5 mètres en n’empêche l’accès ! Deux solutions s’offrent alors à lui :
1. Il décharge ici et se débrouille comme il peut pour escalader tout son merdier jusqu’au chalet.
2. Il se gare prudemment sur le parking de la station situé 500m plus haut et aura ainsi facilité d’accès par la face nord du chalet…
Bien entendu, il choisit l’option 1.
Tout particulièrement organisé et équipé, le néoulous commence à sortir l’artillerie lourde : il troque ses chaussures de taf contre des bottes aigles, il enfile ses gants et son bonnet, il prend sa pelle us army (pas besoin de sa maglite, la néoulousmobile est garée juste sous un lampadaire de l’éclairage publiv) puis il laisse sa grosse et ses gremlins au chaud dans le sinique pendant qu’il va œuvrer…
Première mission : escalade de congère…
Las, tel un teckel trop bas derrière une levrette inaccessible, le néoulous scrute l’endroit le moins haut pour qu’il puisse commencer l’ascension…
Un accès facile avec une simple marche de 80 cm se trouve juste devant le sinique : le néoulous entreprend donc de se creuser des marches pour en faciliter la montée… Après, c’est une pente pas trop raide pour arriver en haut de la congère… Nickel.
L’escalier en pow fabriqué juste à côté d’un piquet de la DDE aux trois quarts enseveli le néoulous monte le sourire au lèvres… A 2 mètres du sommet, il s’écrase comme une véritable merde sur une pow dure comme du béton et commence alors une glisse folle en direction de la marche de 80 cm… L’esprit aiguisé, les réflexes aux aguets, le néoulous se rattrape au piquet de la DDE avec une virtuosité digne du dernier 007.
C’est désormais un homme vaincu qui revient à la néoulous mobile : honteusement et presque en se cachant, il chope les crampons et les enfile en catimini…
Maintenant avec une agilité et une aisance remarquable, le néoulous gravi SA congère tel un cabri.
Deuxième mission : creuser pour entrer dans le chalet.
Heureux comme un pape, le néoulous s’affranchit de cette mission en 25mn avec maestria. Il en profite pour embrasser comme du bon pain sa fidèle pelle us army qu’il avait transformé en pioche pour l’occasion tellement la neige était dure.
Troisième mission : préparer le chalet pour la grosse et les nains.
Après avoir rétabli l’électricité et ouvert l’eau, c’est avec résignation que le néoulous constate que justement… il n’y a pas d’eau : tout est gelé. Peu importe, il a l’habitude et c’est stratégiquement qu’il réparti une demi-douzaine de soufflant pour dégeler le bouzin.
Une fois allumés les radiateurs électriques, le poêle à pétrole et le poêle à bois, les -4°c de l’intérieur ne sera plus qu’un lointain souvenir.
Quatrième mission : remonter les mioches et la grosse au chalet.
Là aussi, c’est avec brio que le néoulous s’en tire (sauf peut-être pour la grosse qui, malgré la neige très dure, s’enfonce jusqu’aux aisselles à cause de son poids&hellip
Comment ça j’exagère ?
Cinquième mission : remonter le merdier (pardon, les bagages) au chalet.
Attention, c’est durant cette cinquième mission que le néoulous a vécu le deuxième grand moment de solitude powpotesque de sa vie…
J’ouvre une petite parenthèse pour le premier moment de solitude : c’était un jour malheureux de janvier 1996 dans le jura où le néoulous sévissait en ces temps reculés… Ce jour là, le néoulous s’était chopé une grippe pas possible avec une fièvre de cheval et, toujours égal à lui-même, il était tout de même parti faire ses 40 bornes en skating.
A la vitesse maximale que son état semi-comateux pouvait lui fournir, le néoulous s’était vu doubler vivement par un sénior tout tremblotant d’environ 80 balais… A ce moment précis, le très vieil homme l’apostropha :
- ‘lors mon gars, c’est dur à tout âge hein !
Stoppant net, complètement essoufflé et tout transpirant, le néoulous regarda le vioque s’éloigner, impuissant devant tant d’injustice… Son premier moment de solitude powpowtesque donc…
Je ferme la parenthèse…
Donc, le néoulous attaque le déchargement du merdier pourtant très organisé vu que tout est disposé dans des malles en plastique hautes de 50 cm et de la taille exacte d’une luge d’adulte (oui car le néoulous a tout prévu pour monter son bordel au chalet).
Dans chaque malle : environ 35 kgs de charge -> pour le contenu cela va du pack de lait aux 456 pièces de légo des gosses en passant par leurs chaussettes et vêtements en tout genre sans oublier les croquettes diététiques des persans du néoulous…
Bref, un beau bazar soigneusement rangé et tassé dans les malles en plastocs complètement étanches en cas de forte tempête de neige par exemple…
Le néoulous commence donc à sortir une malle, il la place sur la partie basse de la congère pour en suite la mettre dans la luge qui lui permettra une montée facile du merdier.
Prudent, consciencieux et méticuleux, le néoulous attache la malle dans la luge à l’aide d’un sandow. Il vérifie également qu’au cas où il lâcherai la luge, que le sinique ne soit pas dans la trajectoire… Tout est donc ok de ce côté-là.
Vous le voyez, le néoulous pense à tout… enfin presque …
Et c’est parti pour la montée de la luge : le néoulous a la banane -> la neige est là en quantité, il y a du vent qui fait voler la poudre, il fait bien froid, et les vacances commencent tout juste… C’est bien simple : il est heureux.
Arrivé presque en haut de la congère, le néoulous, en train de tirer la luge qui contient la malle, sent une résistance plus forte…
Il se retourne… Achh, la luge s’est mise à champ : il se félicite bien vivement de l’avoir attachée avec un sandow…
Mais au moment où il se fait cette réflexion, ce putain de sandow se barre (c’est con un sandow), et voilà donc la malle de merdier qui se fait la paire en descendant la congère à tout berzingue…
Damned se dit le néoulous, cette conne de malle descend en biais, se dirigeant pile poil vers le sinique !
N’écoutant que son courage et sa bravoure, le néoulous part en courant derrière la malle en furie.
Mais au moment où il était à deux doigts de la choper en tentant un plaquage digne des meilleurs rugbymen, il s’étale comme une véritable bouse, glissant du coup lui aussi à toute vitesse en direction du sinique…
Cependant, avec une dextérité tout simplement hallucinante, il arrive a s’accrocher in extremis aux branches d’un arbuste à moitié enseveli, tel un bulot accroché à son rocher.
La malle quant à elle, continue sa course folle en ayant en ligne de mire la porte avant droite du sinique…
Impuissant et abattu, le néoulous assiste à l’impact violent quand cette foutue malle percute de plein fouet le sinique…
A cet instant, la malle éclate en mille morceaux lors du choc (c’est vraiment de la mayrde ces malles en plastoc), et ce sont les 456 pièces de légo, le pack de lait et le sac de croquettes des chats qui viennent s’éclater contre la portière tel un feu d’artifice coloré…
A ce moment précis, ayant juste eu le temps de voir la carrosserie défoncée et tout le contenu de la malle voler en éclat et s’éparpiller au vent, l’éclairage public s’éteint en plongeant le néoulous dans une nuit d’encre bercé par le cliquetis discret des légos se dispersant au gré du vent.
Toujours accroché comme un demeuré à son arbuste, le néoulous est à ce moment-là en train de vivre son deuxième grand moment de solitude powpowtesque.
Cette nuit là, les vacanciers de la station ont du entendre une voix éraillée couverte par les sifflements du vent hurler à la mort :
- Aaaaaaaaaaaarrrrgghh mais ça fait vraiment chier ça !!
Vous me croirez si vous voulez mais c’est à cet instant que le néoulous a perdu l’espace de quelques secondes son sourire au profit d’un visage tout particulièrement furieux.
Ni une ni deux, il fouilla dans sa poche et sorti sa maglite pour voir l’étendu des dégâts plus précisément. Mais au moment d’appuyer sur l’interrupteur, ce n’est qu’un pâle halo aussi puissant qu’une veilleuse de 2cv qui apparaît 5 secondes avant de s’éteindre complètement…
- Noooooooooooooonnnnnnnn, t’ain de piles de maydre !!
Remontant sa congère à l’aveuglette, le néoulous, jurant comme un Chartier, retourne au chalet pour chercher une lampe tandis que tout son merdier s’éparpille au gré du vent qui comme par hasard s’est encore renforcé…
Toujours en jurant, le néoulous pénètre dans le chalet à la recherche d’une lampe.
Sa grosse s’étonne :
- Ben qu’est ce que tu fais, tu remontes pas les bagages ?
- Oh fais pas chier hein !
- Qu’est-ce t’as ?
- Fais pas chier je t’e dis !!!
Et le néoulous qui repart en courant, tout vociférant, une autre lampe en poche…
S’en est suivi une phase de chasse au trésor qui a duré une bonne demi-heure pour tâcher de retrouver un maximum de merdier.
Le néoulous a retrouvé cette nuit là, des légos et des paires de chaussettes à nains jusqu’à 300m du lieu d’impact… Quant aux croquettes des chats, il a purement et simplement abondonné.
C’est toutefois rapidement qu’il a retrouvé le sourire une fois qu’il avait retrouvé la quasi intégralité du bordel éparpillé.
Encore un excellent souvenir de vacances se dit-il une fois bien installé au chaud au chalet…
N’est-il pas ?
Mes bons amis, c’est avec une joie mal contenue que je m’en vais vous narrer un moment mémorable de ce cru 2008/2009…
Callez-vous dans votre fauteuil, baissez la lumière, ouvrez les fenêtres et coupez le chauffage pour vous mettre dans l’ambiance…
Des anecdotes croustillantes, le néoulous en a à raconter à la pelle (les connaisseurs apprécieront la qualité du jeu de mot… hem&hellip
mais, ces dernières années, le manque de neige aidant, et le néoulous étant de mieux en mieux organisé pour parer à toutes mésaventures vaudevillesques (à cause notamment de sa grosse qui est de plus en plus tatillonne depuis que le néoulous s’est honteusement reproduit… faites des gosses qu’y disaient...), les bonnes histoires devenaient rares voire empreintes d’un vil ternissement de leur qualité humoristiques intrinsèques… Las, le néoulous reprends cette saison une vigueur qu’il pensait à jamais enfouie au fin fond de sa jeunesse physique aventurière - oui car le néoulous est très jeune mentalement… 8 ans… pas plus… - et c’est avec son demi-neurone fonctionnant à presque 99% de ses possibilités que le néoulous a provoqué les évènements qui, imbriqués les uns dans les autres, se transformèrent en histoire qui fera la joie de ses petits-enfants le soir au près d’un bon feu de cheminée quand viendra l’aube de sa sénilité…
Je cause, je cause mais… place aux faits…
D’abord, pour vous aider à bien vous imprégner de cette nuit du 20 février 2009, remettons-nous dans le contexte si vous le voulez bien…
Nous sommes le 19 février, il est 15h00, c’est la dernière heure de cours du néoulous… Les élèves entrent… L’un d’entre eux, naïvement, me clame fièrement de sa voix mi-gutturale, mi-soprano :
- M’sieur, c’est la dernière heure pi après c’est les vacances…
Là, juste avant que je ne lui rétorque dédaigneusement en me marrant intérieurement :
- Tu n’es pas encore en vacances jeune homme : l’heure qu’il te reste doit encore être pour toi synonyme de travail assidu…
J’ai eu la désagréable impression qu’il avait remarqué l’éclair de jubilation et le bref rictus qui s’est formé sur mon visage l’instant d’avant…
Bref…
16h00 : Dring !
Le néoulous, à l’instar de Mr Hyde, commence sa transformation… C’est limite si il ne pousse pas au cul les élèves un peu lents à sortir de la salle de classe… Il a même hésité à sortir en premier…
A cette instant commence une course folle entre les nains à aller chercher chez la nounou, les chats à mettre dans les boites de transport, et sa grosse à aller chercher à la sortie de son bahut… Heureusement que le néoulous est très organisé : le sinique était chargé, chaussé et paré de la veille au soir, bien entendu…
Voici donc le néoulous et tout son petit merdier en route pour la pow.
Après 600 kms et 3 vomis plus tard, le néoulous commence à attaquer l’A89 et la montée en altitude… Tous ses sens sont en éveil à la recherche de la moindre trace de poudre, l’œil hagard rivé sur l’altimètre et le thermomètre du sinique.
Au fur et à mesure de la montée, l’altimètre commence à donner des chiffres supérieurs à 800m et 3 plis soucieux ornent le front du néoulous : toujours pas de trace de pow !
Le regard vissé sur le bas côté de la route, la bave aux lèvres, le stress montant, c’est avec un désespoir naissant qu’il continue fébrilement sa route…
Dans le sinique, l’ambiance est lourde et difficile : c’est pas le moment de faire ch*** le néoulous !
900m : les première traces de poudre : alléluia, le visage du néoulous s’illumine, l’ambiance devient festive dans l’habitacle -> l’appui sur le champignon se fait plus insistant ; c’est avec grande hâte qu’il a envie de s’enfoncer dans la pow.
1000m : Bouhh, bien moins de neige qu’en décembre, l’enneigement est tout juste continu à cette altitude… Une larme a tendance à poindre sur le visage désormais fripé du néoulous.
Nous attaquons maintenant les choses sérieuses : la montée en station -> l’enneigement est exponentiel au fur et à mesure qu’on se rapproche de chastreix-sancy et ce sont maintenant des murs de poudre qui sont présents de part et d’autre de la chaussée. Le néoulous est un homme heureux à ce moment… Seul une petite ombre vient ternir ce tableau idyllique : presque pas de vent et surtout pas de congères sur la route… Quel gâchis se dit-il… il en fait d’ailleurs profiter ma grosse en protestant vigoureusement au sein de l’habitacle :
- T’ain, l’arnaque là dedans : peu de vent et pas de congère, c’est la misère !
Et sa grosse de lui rétorquer :
- Tu plaisantes j’espère ? Me dis pas que ça te plairait de te taper l’arrivée sous le blizzard ?
- Mais si mais si !
- Pfff, n’importe quoi : tu ne mûriras donc jamais ?
- Mais non mais non !
L’altimètre arrivant à la côte 1300, le néoulous commence alors à véritablement jouir intérieurement : les arbres sont de plus en plus secoués, le vent devient sifflant et ô miracle, la neige commence a sérieusement voler dans tous les sens !
- Ah ouais Ah ouais AH OUAIS !!!
- Rha mais c’est pas vrai, qu’est-ce que c’est que ce pays de merde : y’avait pas de vent tout à l’heure ! C’est toi qui nous porte la poisse, c’est pas possible autrement !
- Mais c’est le paradis blanc justement : regarde moi ça comment c’est beau, on commence à voir des congères sur la route ! Yeeeeeeeeessssssssssssssssssssssss !
- C’est pas vrai mais c’est pas vrai hein !
- Mais si mais si
Vers 1350m : les yeux du néoulous s’exorbitent de pur bonheur -> un premier boudin d’une trentaine de cm se trouve en plein milieu de la route !
Pris d’une subite envie parfaitement incontrôlable, le néoulous décide de freiner dans le boudin, non sans avoir au préalable viré l’esp et l’antipatinage…
- Qu’est-ce qui se passe ? On est en panne ?
- Non, c’est moi.
- Comment ça c’est toi ?
- J’ai freiné dans le boudin, pas pu m’en empêcher…
- Non mais t’es définitivement pas fini toi !
Et le néoulous d’accélérer à fond pour patiner un max dans le boudin…
- Et ça t’amuse ? Je te rappelle qu’on a des enfants avec nous !
- Ben regarde-les : le mini-néoulous est hilare ! Pi y’a rien de dangereux !
- Et si on reste coincé dedans ?
- Ben j’ai ma pelle !
- Pfff
1400m
- Ohh un deuxième boudin !! Chouette, il a l’air plus large celui-ci !
- Oh dis eh, tu vas pas recommencer hein ?
- Mais si mais si
Et le néoulous de freiner à nouveau dans le boudin en sachant pertinemment qu’il ne pourra pas rester coincé dedans vu qu’il est très peu large et qu’en plus le reste de la route n’est pas enneigé…
- Bon ça y est, tu es content ?
- Voui, mais je suis un peu déçu, j’en aurai préféré des plus gros !
- soupir de la grosse
Nous y voilà, nous dépassons la pancarte chastreix-sancy et c’est un vent d’environ 100km/h associé à des bourrasques de poudre qui volent en tous sens qui nous accueille…
Le néoulous a le sourire jusque derrière les oreilles tellement il est heureux.
La grosse du néoulous quant à elle, arbore une moue dubitative…
Le néoulous est à la limite de l’orgasme lorsqu’il s’arrête devant le chalet : une congère de 5 mètres en n’empêche l’accès ! Deux solutions s’offrent alors à lui :
1. Il décharge ici et se débrouille comme il peut pour escalader tout son merdier jusqu’au chalet.
2. Il se gare prudemment sur le parking de la station situé 500m plus haut et aura ainsi facilité d’accès par la face nord du chalet…
Bien entendu, il choisit l’option 1.
Tout particulièrement organisé et équipé, le néoulous commence à sortir l’artillerie lourde : il troque ses chaussures de taf contre des bottes aigles, il enfile ses gants et son bonnet, il prend sa pelle us army (pas besoin de sa maglite, la néoulousmobile est garée juste sous un lampadaire de l’éclairage publiv) puis il laisse sa grosse et ses gremlins au chaud dans le sinique pendant qu’il va œuvrer…
Première mission : escalade de congère…
Las, tel un teckel trop bas derrière une levrette inaccessible, le néoulous scrute l’endroit le moins haut pour qu’il puisse commencer l’ascension…
Un accès facile avec une simple marche de 80 cm se trouve juste devant le sinique : le néoulous entreprend donc de se creuser des marches pour en faciliter la montée… Après, c’est une pente pas trop raide pour arriver en haut de la congère… Nickel.
L’escalier en pow fabriqué juste à côté d’un piquet de la DDE aux trois quarts enseveli le néoulous monte le sourire au lèvres… A 2 mètres du sommet, il s’écrase comme une véritable merde sur une pow dure comme du béton et commence alors une glisse folle en direction de la marche de 80 cm… L’esprit aiguisé, les réflexes aux aguets, le néoulous se rattrape au piquet de la DDE avec une virtuosité digne du dernier 007.
C’est désormais un homme vaincu qui revient à la néoulous mobile : honteusement et presque en se cachant, il chope les crampons et les enfile en catimini…
Maintenant avec une agilité et une aisance remarquable, le néoulous gravi SA congère tel un cabri.
Deuxième mission : creuser pour entrer dans le chalet.
Heureux comme un pape, le néoulous s’affranchit de cette mission en 25mn avec maestria. Il en profite pour embrasser comme du bon pain sa fidèle pelle us army qu’il avait transformé en pioche pour l’occasion tellement la neige était dure.
Troisième mission : préparer le chalet pour la grosse et les nains.
Après avoir rétabli l’électricité et ouvert l’eau, c’est avec résignation que le néoulous constate que justement… il n’y a pas d’eau : tout est gelé. Peu importe, il a l’habitude et c’est stratégiquement qu’il réparti une demi-douzaine de soufflant pour dégeler le bouzin.
Une fois allumés les radiateurs électriques, le poêle à pétrole et le poêle à bois, les -4°c de l’intérieur ne sera plus qu’un lointain souvenir.
Quatrième mission : remonter les mioches et la grosse au chalet.
Là aussi, c’est avec brio que le néoulous s’en tire (sauf peut-être pour la grosse qui, malgré la neige très dure, s’enfonce jusqu’aux aisselles à cause de son poids&hellip
Comment ça j’exagère ?
Cinquième mission : remonter le merdier (pardon, les bagages) au chalet.
Attention, c’est durant cette cinquième mission que le néoulous a vécu le deuxième grand moment de solitude powpotesque de sa vie…
J’ouvre une petite parenthèse pour le premier moment de solitude : c’était un jour malheureux de janvier 1996 dans le jura où le néoulous sévissait en ces temps reculés… Ce jour là, le néoulous s’était chopé une grippe pas possible avec une fièvre de cheval et, toujours égal à lui-même, il était tout de même parti faire ses 40 bornes en skating.
A la vitesse maximale que son état semi-comateux pouvait lui fournir, le néoulous s’était vu doubler vivement par un sénior tout tremblotant d’environ 80 balais… A ce moment précis, le très vieil homme l’apostropha :
- ‘lors mon gars, c’est dur à tout âge hein !
Stoppant net, complètement essoufflé et tout transpirant, le néoulous regarda le vioque s’éloigner, impuissant devant tant d’injustice… Son premier moment de solitude powpowtesque donc…
Je ferme la parenthèse…
Donc, le néoulous attaque le déchargement du merdier pourtant très organisé vu que tout est disposé dans des malles en plastique hautes de 50 cm et de la taille exacte d’une luge d’adulte (oui car le néoulous a tout prévu pour monter son bordel au chalet).
Dans chaque malle : environ 35 kgs de charge -> pour le contenu cela va du pack de lait aux 456 pièces de légo des gosses en passant par leurs chaussettes et vêtements en tout genre sans oublier les croquettes diététiques des persans du néoulous…
Bref, un beau bazar soigneusement rangé et tassé dans les malles en plastocs complètement étanches en cas de forte tempête de neige par exemple…
Le néoulous commence donc à sortir une malle, il la place sur la partie basse de la congère pour en suite la mettre dans la luge qui lui permettra une montée facile du merdier.
Prudent, consciencieux et méticuleux, le néoulous attache la malle dans la luge à l’aide d’un sandow. Il vérifie également qu’au cas où il lâcherai la luge, que le sinique ne soit pas dans la trajectoire… Tout est donc ok de ce côté-là.
Vous le voyez, le néoulous pense à tout… enfin presque …
Et c’est parti pour la montée de la luge : le néoulous a la banane -> la neige est là en quantité, il y a du vent qui fait voler la poudre, il fait bien froid, et les vacances commencent tout juste… C’est bien simple : il est heureux.
Arrivé presque en haut de la congère, le néoulous, en train de tirer la luge qui contient la malle, sent une résistance plus forte…
Il se retourne… Achh, la luge s’est mise à champ : il se félicite bien vivement de l’avoir attachée avec un sandow…
Mais au moment où il se fait cette réflexion, ce putain de sandow se barre (c’est con un sandow), et voilà donc la malle de merdier qui se fait la paire en descendant la congère à tout berzingue…
Damned se dit le néoulous, cette conne de malle descend en biais, se dirigeant pile poil vers le sinique !
N’écoutant que son courage et sa bravoure, le néoulous part en courant derrière la malle en furie.
Mais au moment où il était à deux doigts de la choper en tentant un plaquage digne des meilleurs rugbymen, il s’étale comme une véritable bouse, glissant du coup lui aussi à toute vitesse en direction du sinique…
Cependant, avec une dextérité tout simplement hallucinante, il arrive a s’accrocher in extremis aux branches d’un arbuste à moitié enseveli, tel un bulot accroché à son rocher.
La malle quant à elle, continue sa course folle en ayant en ligne de mire la porte avant droite du sinique…
Impuissant et abattu, le néoulous assiste à l’impact violent quand cette foutue malle percute de plein fouet le sinique…
A cet instant, la malle éclate en mille morceaux lors du choc (c’est vraiment de la mayrde ces malles en plastoc), et ce sont les 456 pièces de légo, le pack de lait et le sac de croquettes des chats qui viennent s’éclater contre la portière tel un feu d’artifice coloré…
A ce moment précis, ayant juste eu le temps de voir la carrosserie défoncée et tout le contenu de la malle voler en éclat et s’éparpiller au vent, l’éclairage public s’éteint en plongeant le néoulous dans une nuit d’encre bercé par le cliquetis discret des légos se dispersant au gré du vent.
Toujours accroché comme un demeuré à son arbuste, le néoulous est à ce moment-là en train de vivre son deuxième grand moment de solitude powpowtesque.
Cette nuit là, les vacanciers de la station ont du entendre une voix éraillée couverte par les sifflements du vent hurler à la mort :
- Aaaaaaaaaaaarrrrgghh mais ça fait vraiment chier ça !!
Vous me croirez si vous voulez mais c’est à cet instant que le néoulous a perdu l’espace de quelques secondes son sourire au profit d’un visage tout particulièrement furieux.
Ni une ni deux, il fouilla dans sa poche et sorti sa maglite pour voir l’étendu des dégâts plus précisément. Mais au moment d’appuyer sur l’interrupteur, ce n’est qu’un pâle halo aussi puissant qu’une veilleuse de 2cv qui apparaît 5 secondes avant de s’éteindre complètement…
- Noooooooooooooonnnnnnnn, t’ain de piles de maydre !!
Remontant sa congère à l’aveuglette, le néoulous, jurant comme un Chartier, retourne au chalet pour chercher une lampe tandis que tout son merdier s’éparpille au gré du vent qui comme par hasard s’est encore renforcé…
Toujours en jurant, le néoulous pénètre dans le chalet à la recherche d’une lampe.
Sa grosse s’étonne :
- Ben qu’est ce que tu fais, tu remontes pas les bagages ?
- Oh fais pas chier hein !
- Qu’est-ce t’as ?
- Fais pas chier je t’e dis !!!
Et le néoulous qui repart en courant, tout vociférant, une autre lampe en poche…
S’en est suivi une phase de chasse au trésor qui a duré une bonne demi-heure pour tâcher de retrouver un maximum de merdier.
Le néoulous a retrouvé cette nuit là, des légos et des paires de chaussettes à nains jusqu’à 300m du lieu d’impact… Quant aux croquettes des chats, il a purement et simplement abondonné.
C’est toutefois rapidement qu’il a retrouvé le sourire une fois qu’il avait retrouvé la quasi intégralité du bordel éparpillé.
Encore un excellent souvenir de vacances se dit-il une fois bien installé au chaud au chalet…
N’est-il pas ?
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inscrit le 13/01/05
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