Un article bien attristant ...
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lun 22 mai, 12h00
Le nouveau gouvernement conservateur ne veut pas d'une reconduction des objectifs de réduction d'émissions de gaz à effet de serre. Les pluies acides menacent pourtant 75 % du territoire canadien.
On est désormais fixés sur les intentions du Premier ministre conservateur canadien, Stephen Harper, en matière de climat. Selon la feuille de route remise aux négociateurs canadiens présents actuellement à Bonn pour une conférence de l'ONU sur le réchauffement climatique, Ottawa entend s'opposer à toute prolongation du protocole de Kyoto après 2012.
"Le Canada ne trouverait pas acceptable d'avoir une cible plus contraignante [en matière de réduction des gaz à effet de serre après 2012]", indique ainsi le document cité hier par la presse canadienne. tant encore, le Canada, qui assure actuellement la présidence de la conférence de l'ONU sur le réchauffement climatique, pourrait décider de quitter le protocole de Kyoto si les États-Unis et les pays émergents - dont la Chine - continuaient à ne pas en dépendre.
Dans un pays où seuls les Verts canadiens réclament ouvertement une taxe sur les activités polluantes, ces menaces sur le protocole de Kyoto interviennent alors qu'Ottawa peine déjà à respecter ses engagements. Selon une étude de l'ONU publiée en janvier dernier, les émissions canadiennes de gaz à effet de serre ont augmenté de 24 % alors que le pays est censé les réduire de 6 % d'ici à 2012.
De même, un document fédéral abondamment cité par la presse en avril dernier stipule que les pluies acides - nées notamment de l'augmentation des émissions d'oxyde de soufre - menacent 75 % du territoire canadien en raison du boom pétrolier. Outre les dégâts pour l'industrie du bois et celle de la pêche sportive, évalués à plusieurs centaines de millions de dollars canadiens, ce retour des pluies acides a un effet direct sur la santé publique. Pour les experts, une réduction de 50 % des émissions d'oxyde de soufre permettrait d'économiser 5 milliards de dollars canadiens en divers coûts de santé.
Phénomène transnational. Mais le Canada doit aussi convaincre son grand voisin américain d'en faire autant, les pluies acides étant un phénomène transnational. Et là, les chances sont minces de voir se renouveler un accord comparable à celui conclu en 1991 entre les deux pays pour réduire les émissions d'oxyde de souffre. Signe des temps, aux États-Unis, le think tank ultraconservateur Competitive Enterprise Institute, proche de la Maison-Blanche, vient de lancer une campagne télévisée pour attaquer la théorie du réchauffement climatique avec des slogans du type "le CO2, c'est la vie".
Akram Belkaïd
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inscrit le 09/02/04
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