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Un vétéran de l'Everest veut rééditer son exploit à 72 ans
TOKYO (AFP) - A 72 ans, Yuichiro Miura ne marche jamais sans des godillots à semelle compensée de deux kilos chacun. Ce montagnard japonais, vétéran mondial de l'Everest, prépare une nouvelle ascension du "Toit du monde" pour 2008, année des Jeux olympiques à Pékin.
"J'aimerais faire partie de l'équipe chinoise qui emportera la flamme olympique en haut du Mont Everest en 2008 mais à défaut, j'atteindrai le sommet avec ma propre torche", explique-t-il avec malice à l'AFP.
En 2003, il était pourtant déjà "monté au paradis", selon ses propres mots, à 8.848 mètres d'altitude, perdant près de 20 kilos au cours d'une ascension extrême qui fit de lui l'homme le plus âgé au monde à réaliser cet exploit.
Depuis, Miura a parcouru le Japon, en train et en avion, pour raconter son aventure, et profité des plaisirs de la vie.
Mais l'appel des sommets l'a de nouveau séduit.
"Quand j'ai pris conscience que je me laissais aller, j'ai immédiatement repensé à mon prochain défi", raconte le vétéran.
En plus des lourds godillots qu'il chausse en toute occasion, même quand il est invité à un mariage ou une fête, il s'impose également, par tous les temps, un sac à dos de 15 kilos dès qu'il sort fait des achats en ville.
"Je suis à Tokyo mais ainsi équipé, je me sens comme dans l'Himalaya", avoue-t-il.
Yuichiro Miura, qui fut également en 1976 le premier au monde à descendre l'Everest à ski depuis le col sud (8.000 mètres) --aventure qui fit l'objet d'un documentaire primé à Hollywood: "L'Homme qui descendit le Mont Everest"-- aime plus que tout relever les défis.
"Il n'existe pas de meilleur remède contre le grand âge que d'avoir un rêve. Ca vous restitue la jeunesse. Je me sens actuellement comme lorsque j'avais 30 ans, physiquement et mentalement", assure-t-il.
"Il suffit que je m'imagine en haut de l'Everest, que j'aie la sensation de cette grandeur, pour que je mette tout en oeuvre pour l'atteindre", poursuit Miura.
Il s'est fait construire un centre d'entraînement high-tech au coeur de Tokyo, équipé de deux pièces, l'une reproduisant le faible niveau d'oxygène des hautes altitudes, l'autre "suroxygénée" pour se détendre.
Loin de s'imposer un régime alimentaire, Yuichiro Miura est avant tout un épicurien qui aurait pu rester un paisible retraité.
Mais à la fin des années 1990, des journalistes japonais l'ont entraîné au camp de base du Mont Everest situé à près de 5.400 mètres d'altitude.
"J'ai ressenti le mal des montagnes et le sentiment abominable d'avoir perdu toute la condition physique que j'avais étant jeune", raconte-t-il.
Autour de lui, sa propre famille était devenue une source d'envie: son père Keizo Miura, alors âgé de 95 ans, commençait à s'entraîner pour descendre la Vallée Blanche à Chamonix (France), ce qu'il réalisa en 2003. Et son fils Gota venait de participer à ses deuxièmes JO dans l'équipe de ski "free-style" japonaise.
"Après la Vallée Blanche, mon père était exténué. Il m'a confié avoir skié comme s'il s'agissait de sa dernière piste. Il m'a également dit: +J'aurai pu trépasser sur ces pentes+", se souvient Yuichiro Miura.
"Le fait qu'un homme de 99 ans puisse penser mourir pour son rêve m'a particulièrement touché. C'est avec ces mots gravés dans mon esprit, que je suis parti à la conquête de l'Everest", confesse-t-il. Le père de Yuishiro est toujours vivant à 101 ans.
Dans trois ans, Miura compte gravir l'Everest par sa face nord, réputée la plus difficile. Il commence ce week-end son entraînement en montagne par une ascension du légendaire Mont Fuji (3.776 mètres alt.), le plus haut sommet du Japon.
L'année prochaine, il partira au Tibet parcourir des massifs à 8.000 mètres d'altitude avant de rejoindre le camp de base de l'Everest en mars 2008 pour une ascension qui devrait démarrer en mai de cette année là.
inscrit le 08/11/01
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