Test Patagonia triolet jacket 2017

Quand il s'agit de craquer son portefeuille pour s'offrir une belle veste d'alpinisme, un peu de réflexion s'impose.
Laissez-moi vous toucher deux mots de la veste TRIOLET° de PATAGONIA et de ce que vous devez savoir avant de l'acquérir.

Au sujet la marque : ça fait des années que je m'équipe chez PATAGONIA. D'abord par hasard, puisqu'il y avait une boutique à Bayonne en bas de chez moi. J'ai commencé petit, avec une micro-vestes de pluie, un petit sacs de trail, des fringues... avant de claquer toutes ma paie dans une veste de ski, un pantalon d'alpinisme tout en GORE-TEX° et cette fameuse TRIOLET°.
PATAGONIA ça coûte un bras, oui mais : les produits sont d'une grande qualité et ne s'abiment pas avec l'usage (intensif) et les années. Et quand bien même, ils sont garantie est à vie. Et faits à partir de matière recyclée. Et une partie du prix part vers l'activisme écologique. Bref, on paye une belle éthique !

Bon, je confesse que je l'ai eue à moitié prix lors d'une liquidation (RIP Altitude 64, une super boutique...) 

Donc, puisqu'on est sur la qualité des produits PATAGONIA : la TRIOLET° ne déroge pas à la règle de la durabilité. Après 3-4 ans d'usage intensif en toutes conditions, rien n'a bougé. La membrane est intacte même aux zones de frottement, les scratches scratchent, les zips zippent, la toile extérieure se salit vite mais sort nickel après lessive, les cordons ne se distendent pas.

Il y a 5 poches : une poche en mesh à l'intérieur, bien pratique pour y ranger les gants, 2 poches zippées de poitrine et 2 poches chauffe-mains. Pas de poche à forfait ni de poche zippée interne pour le portable.
L'aération se fait par des ouvertures XXL sous les bras, à double curseur.
Le tissu extérieur est en toile, l'intérieur est constitué par la membrane GORE-TEX°.
La capuche est bien large, pour accueillir un casque et équipée d'une visière rigide bien pratique.
Le col est très trop haut
La coupe se veut cintrée, mais pas trop : il y a (beaucoup de) place pour une doudoune (et un gros pull, une polaire, un chandail, un bide à bière).
Le petit RECCO° qui va bien.
Les finitions sont léchées, c'est du haut de gamme et ça se voit !

Cette veste se destine à de multiples activités de montagne : comme elle n'est pas doublée, on peut l'utiliser toute l'année. En randonnée, en alpinisme, en escalade, en ski de rando.

En pratique, elle remplit parfaitement le cahier des charges :

• mise à rude épreuve, la membrane n'a jamais laissé passer la moindre goutte ! J'ai beau être passée au travers d’abominables orages, de rafales où la neige tombe à l'horizontale et même de tempête de sable (2020, tu nous manqueras pas), je suis restée au sec.
  
• super respirabilité : non vraiment, on ne fait rien de mieux que le GORE-TEX°
  
• esthétique : la coupe et les finitions sont propres, la couleur regen green est jolie, on a la classe dedans !
  
• solidité : pourtant j'ai essayé ! A renfougner dans des cheminées en granit, à dévisser des dizaines de mètres sur le verglas, à porter mes skis n'importe comment la carre sur l'épaule...
• sécurité : tous les éléments que j'ai évoqués, de la robustesse et l'imperméabilité, font de cette veste un véritable élément de sécurité en montagne, quasi au même titre que le DVA. Avoir confiance dans son matos, c'est inestimable.
  

MAIS à l'usage, j'ai relevé des points négatifs. Ce sont des détails certes, mais vu la qualité du produit et l'usage extrême auquel il se destine, c'est important à signaler.

• le col est gênant : en position ouverte, je suis obligée de rabattre les pans sous les bretelles de mon sac pour éviter qu'ils ne me frottent le menton. En position fermée, il monte trop haut (je vous jure que j'ai pris la bonne taille pourtant !). Peut-être qu'un cordon autour du cou permettrait de corriger ce défaut.
  
• pour la grimpe : les poches de mains sont mal positionnées sous le baudrier, il n'y a pas de double curseur (la base !) et la coupe est trop ample, les porte-matériels sont cachés par les replis.
• la matière n'est pas très souple, comparée aux autres marques.
• la petite sangle dans le bas du dos : une bien bonne idée sur le papier ! Si ce n'est le petit bouton pression qui se trouve pris en étau entre le sac et pile le creux de la lordose lombaire... J'ai fini par la découdre, donc adieu la garantie...
• Le revêtement extérieur, bien que déperlant, a tendance à s'imprégner de flotte au fur et à mesure de la sortie. De 474 grammes, on passe au poids d'un âne mort.
  

Donc pour conclure (oups, j'avais dit "deux mots") : du matos de confiance pour des conditions exigeantes, mais avec un gros mais.