Test Fischer Transalp 98 cti 2024

Intro :

Impossible de ne pas parler de la finition de ce ski qui peut être résumée en un mot : irréprochable. Rien ne dépasse, tout est bien aligné et les skis sont bien préparés. Fischer n’a pas non plus hésité à mettre des vraies carres sur ces skis (2mm). C’est bien épais et c’est rassurant vu les hivers moisis qui font (hélas) la part belle aux requins !

Après passage sur la balance, la paire sort à 2842g contre 2820g annoncés. En outre il n’y a que 10g de différence entre 2 skis. Joli !

Niveau flex : c’est raide dans l’ensemble. Si on ajoute un montage assez traditionnel façon freeride à l’ancienne, on devrait avoir un ski pour envoyer. Pour info, j’ai mesuré le repère fabricant pour le montage des fixations à 77.3cm du talon sur ma paire en 176cm.

Le profil du ski est classique avec un rocker devant (hauteur spatule 60mm, décambré) et un très léger rocker sur l’arrière. Une encoche est prévue sur les talons (plastique) pour les peaux. Grace à une encoche spéciale en spatule, il est également possible de mettre les peaux du fabricant.

A la montée :

Le poids est dans la moyenne pour ce type de ski. A noter que les Transalp CTI 98 en 176 sont à peine plus lourds de 30g par rapport aux Fischer Hannibal 96 que je possède également. En tout cas, ça ne me change pas de ce que j’ai l’habitude de skier et ça ne me dérange pas de faire de longues sorties avec ce genre de ski tant que c’est monté avec des fixations à inserts. J’ai d’ailleurs à nouveau choisi de les monter avec des fixations Marker Alpinist. Simple, efficace et légère, elle se marie bien avec ce ski.

Le long rayon de 22m en fait un ski assez droit et aide dans les traversées. De plus, le montage « en arrière » et le talon plat facilitent les conversions.

A la descente :

Le moment qu’on attend tous après 4 litres de flotte, 5 hypoglycémies et surtout cette foutue chanson moisie qu’on a en tête depuis le début de la montée. Place à la descente durement méritée!

Comme indiqué en intro, le flex est plutôt raide et avec un rayon de 22m, c’est un ski qui aime les grandes courbes à fond. La belle spatule presque « carrée » renforce ce caractère « pousse au crime » de ces bulldozers allégés. On sent l’ADN de la gamme Ranger dans ces skis et on monte d’un cran en terme d’engagement par rapport au Hannibal. Plus sérieux mais tellement rassurant, il perd donc naturellement en ludisme mais punaise, c’est vraiment bon de taper dans la trafolle de la même façon qu’avec des skis « non allégés ». On skie donc sans arrière-pensée et d’ailleurs, le contact ski/neige n’est pas du tout « sec » comme on peut encore le trouver sur des skis de cette catégorie.

Bref, des skis solides et qui le seront peut-être trop pour les débutants/intermédiaires qui cherchent quelque chose de plus accessible. D’ailleurs, qui dit skis solides dit chaussures solides. Il faudra donc également faire attention à les skier avec des chaussures en adéquation au risque de ne pas pouvoir exploiter pleinement leur potentiel.

Enfin et même s’ils n’y sont pas destinés, les quelques passages sur piste confirment mes sensations. Les skis accélèrent bien et sont stables mais il faut vraiment s’y employer pour réduire le rayon de courbe. C’est là que les 22m de rayon et la rigidité globale du ski peuvent faire défaut. Exit donc les relances toniques en mode carving mais, encore une fois, ce n’est pas ce qu’on va chercher quand on fait de la rando.

Pour revenir au point de montage, je le trouve bien placé. Il incite à bien charger l’avant et ça convient bien à ma façon de skier. Pour rendre le ski plus accessible, un montage 1cm plus en avant devrait améliorer le pivot mais ça sera forcément un peu au détriment du dégeaugeage.