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Ski freestyle et traumatismes

Avec l'intégration du ski freestyle aux JO, le monde médical commence à se préoccuper de nos sportifs. L'initiative de ce premier état des lieux des traumatismes vous vient d'un (ex) étudiant en kinésithérapie, Quentin Pelmont qui a décidé d'y consacrer son mémoire de fin d'étude, soit 2 ans de recherche. 

article Jeux olympiques
Avec l'intégration des épreuves de ski freestyle aux Jeux Olympiques, le monde médical commence à se préoccuper de nos sportifs. L'initiative de ce premier état des lieux des traumatismes dans notre discipline nous vient d'un (ex) étudiant en kinésithérapie, Quentin Pelmont, qui a décidé d'y consacrer son mémoire de fin d'étude.

Quand on voit le nombre de vidéos "Best of crash", "compilation de fails",  "fail of the day" et j'en passe postées chaque saison sur zapiks... Nulle doute que la pratique du ski freestyle occasionne un grand nombre de bobos plus ou moins graves. Personne ne s'y était encore trop attardée jusqu'à ces dernières années où notre sport a commencé à se professionnaliser.

Quentin partage aujourd'hui avec nous ses résultats après 2 ans de recherches et d'étude et aborde quelques pistes d'avenir dans la prévention et la prise en charge des blessures. Pour les plus intéressés, son mémoire est également disponible en ligne (pas de souci, il a eu une bonne note). 

Ski freestyle et traumatismes

- Peux-tu te présenter ?
Je m'appelle Quentin Pelmont et je viens de finir mes études de masseur-kinésithérapeute à l'école de Grenoble. A coté de ça je fais du telemark freestyle avec mes potes Les Crapules.

- Pourquoi t'es tu lancé dans ce sujet de recherche et quels étaient tes objectifs ?
Pour valider notre diplôme nous devons réaliser un mémoire de recherche scientifique, ça demande beaucoup d'investissement pendant 2 ans alors autant trouver un sujet qui nous plait.

J'étais stagiaire sur les premiers Winter X-Games de Tignes et nous nous sommes rendu compte avec le staff médical qu'on ne savait pas du tout à quoi s'attendre niveau traumatismes et prises en charge qui en découlent. A mon retour, je fais beaucoup de recherches sur internet, je ne trouve que quelques articles récents et intéressants sur les traumatismes survenus en compétition dans les disciplines de la FIS (alpin, nordique, snowboard) mais rien sur le ski freestyle. A cette époque le halfpipe et le slopstyle ne sont pas encore annoncés comme disciplines Olympiques mais le sujet me parait intéressant.

Une chute et on redoute toujours le pire...

De plus en plus on nous demande (aux kinés) de justifier et de prouver pourquoi nous faisons telle ou telle chose. Quand je vois les publications scientifiques que l'on a dans des sports comme le football, le tennis, la natation et qui nous permettent de prendre en charge parfaitement ces sportifs je me dis qu'un sport qui se prétend vouloir être Olympique ne peut que souffrir d'un néant de connaissances et d'apports scientifiques.

Les objectifs de cette étude est de faire l'état des lieux des traumatismes occasionnés par la pratique du ski freestyle (newschool), de comparer ces résultats aux autres disciplines du ski et aux autres sports ainsi que d'aborder le rôle du kiné dans la prévention de ces blessures.

Ski freestyle et traumatismes

- Comment as-tu mené ton étude et sur quelle population ?

J'ai réalisé un questionnaire sur internet en français et en anglais que je diffusais pour que les riders puissent répondre à la fin de leur saison de ski. 
Ce questionnaire s'adressait uniquement à une population de riders dite "experte", le critère d'expertise étant de posséder un contrat de sponsoring avec une marque de fabriquant de ski.

Ski freestyle et traumatismesSimon Dumont de retour de blessure aux X Games Aspen

- Quel est ton état des lieux des blessures dans cette discipline ?

Voici seulement les principaux résultats bruts (reportez vous au mémoire complet pour avoir un complément d'informations et les nuances qui peuvent être apportées à ces résultats)
Les parties du corps les plus touchées sont la zone de l'épaule/clavicule avec 24% de l'ensemble des blessures et le genou avec 23%. Viennent ensuite les zones de la tête/cou 15%, du pied/cheville 13% et la main/poignet 12%.
Au niveau du genou, la moitié des blessures sont sévères (plus de 28 jours d'arrêt) et 1 blessure sur 3 est une rupture du ligament croisé postérieur.

Ski freestyle et traumatismesJérémy Pancras a expérimenté la rupture des ligaments croisés...

Une blessure sur deux intéresse le système articulaire et plus de 27% des blessures sont dites sévères, c'est à dire qu'elles ont entraîné un arrêt de la pratique de plus de 28 jours.
Comme on pouvait s'y attendre c'est un sport très traumatisant. On a un nombre de blessures par saison pour 100 athlètes qui est de 90 (c'est ce qu'on appel l'incidence)

Ski freestyle et traumatismesUne chute à priori sans gravité pour Phil Casabon
Sur les comparaisons Hommes/Femmes, nous mettons en évidence que le risque de blessures sévères et notamment au niveau du genou est plus élevé chez les femmes par rapport aux hommes.
Autres données importantes, 58% seulement des interrogés déclarent porter systématiquement un casque et un quart des blessures n'ont pas fait l'objet d'une consultation médicale.
Ski freestyle et traumatismes

- Quelles perspectives d'avenir suggères-tu ?

Le ski freestyle est un sport jeune en pleine structuration. Maintenant qu'il possède des épreuves aux Jeux Olympiques, pour lui donner un maximum de crédibilité et de reconnaissance il me parait nécessaire de poursuivre des études et d'apporter des connaissances. On ne peut plus dans le monde actuel se satisfaire d'expériences personnelles et de connaissances empiriques.
On pourrait par exemple établir des protocoles de préparation physique, d'échauffement et de récupération. A coté de ça on peut aussi envisager de mener des études sur une population plus débutante pour compléter ces données. 
Il me semble aussi important de pouvoir mener des réflexions avec les stations de ski sur l'aménagement de leur snowpark et de proposer à leurs clients des brochures adaptées informant des risques mais aussi des moyens de prévention pour pratiquer dans les meilleures conditions possibles.

Ski freestyle et traumatismesThomas Krief aux X Games Aspen

- L'intégralité de ton mémoire est disponible en ligne, à qui s'adresse t-il ?
A tout le monde (rires) !
En premiers lieux, il s'adresse à tout l'encadrement de ces sportifs ou les personnes pouvant être amenées à les prendre en charge : médecins, kinésithérapeutes, entraîneurs, ostéopathes, etc. L'analyse biomécanique et l'abord de la partie prévention dans le mémoire peuvent particulièrement les intéresser.
Mais ce mémoire s'adresse aussi aux riders, tous niveaux confondus, aux responsables de snowparks, aux équipementiers et aux curieux.

Antoine Adélisse entre les mains du kiné pendant les championnats du monde à Oslo

- Quels seraient tes principaux conseils à donner aux skieurs Freestyle pour limiter les risques de blessures pendant la saison ?

Pour arriver dans les meilleures conditions, il ne faut pas négliger pas la préparation physique. Aussi bien la préparation générale avec musculation, vélo, course à pied, natation (ne négligez pas le haut du corps) que la préparation spécifique avec du trampoline par exemple mais aussi des exercices de réception de saut pour se rapprocher le plus possible de la réalité de la pratique. 


- Pensez à vérifier votre matériel
: réglage des fixations, qualité de la glisse.
-Portez un casque et une dorsale, ils ne diminuent pas forcement le nombre de traumatisme mais ils limitent leur gravité !
-Pensez à vous échauffer en augmentant l'intensité progressivement, d'abord sans puis avec les ski aux pieds. 
-Accordez vous des temps de récupération dans la journée et au cours de votre saison.
-Nutrition et hydratation sont vos amis. 
- Ne sous-estimez pas des "petits" traumatismes au risque que ceux-ci soient plus importants que supposés et demandez un avis médical.
-Respectez les délais de reprise en cas de blessure et demandez des conseils auprès de votre médecin ou kiné.
- Le Vertigo, Pop Plage ou autre Avalanche ne font pas bon ménage avec votre état de forme du lendemain...

Sammy Carlson aux X Games Tignes

Télécharger le mémoire de Quentin Pelmont

16 Commentaires

McCauuuul Très bon article, mais vous ne parlez pas des risques au niveau du dos (la colonne, les vertèbres) ?
 

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Sebg91 C'est vrai, pourquoi recommander le port d'une dorsale si les risques de blessure au dos sont proportionnellement faibles ? (Il n'en n'a pas été question, je suppose donc qu'ils sont faibles)
 

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Emil67 Je pense que les risques au niveau du dos ne sont pas mentionnés dans ce mémoire car justement ce sont des RISQUES. Quentin lui, enfin du moins dans le résumé que Skipass nous propose, a plutôt fait l'état des lieux des blessures qui sont occasionnées pour les athlètes experts, et c'est là la différence risques / blessures déjà arrivées. C'est pour ça à mon sens, qu'il ne parle pas des risques pour le dos (qui doivent sûrement êtres élevés) et non plus des blessures au dos (qui doivent être faibles, du moins sur la population de 16-32 ans qu'il a étudié;) !

Il faudrait peut-être une réponse de sa part ou alors lire son rapport en intégral pour obtenir des infos sur le dos (risques + blessures) :)

En tout cas vraiment très intéressant !
 

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freeheel_rider Effectivement les blessures au dos ne représentent qu'un faible pourcentage (moins de 5% de l'ensemble des blessures). Plusieurs articles rapportent l'efficacité du port de la dorsale pour prévenir non pas la survenue mais la gravité de la blessure. Imaginez que 100 personnes se blessent, statistiquement parlant il y en aura environ 5 qui seront touchés au dos. Si on veut éviter que ces 5 personnes se retrouvent en fauteuil roulant et plutôt en séance de kiné/ostéo/chiro il me parait intéressant de recommander le port de la dorsal même si la proportion des blessures est faible. C'est la gravité dont il est question, pour approfondir reportez vous à la partie discussion du mémoire. Merci
 

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Sebg91 Je comprends pas ce qu'est un risque pour toi.
Pour moi, un risque c'est quelque chose qui va peut-être t'arriver. Et généralement pour savoir ce qui va peut-être t'arriver, tu regardes ce qui est arrivé aux autres, donc tu comptabilises les blessures des autres, ce qui est fait dans l'étude.
 

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Nico_Looping Très bon travail, recul intéressant. Bonne analyse, je te souhaite une bonne continuation et une bonne intégration dans le monde professionel.

Je trouverai très intéressant que le flambeau soit repris afin de continuer cette étude pour obtenir des résultats dans une année post-olympique. Ceci permettrait d'apprécier la professionnalisation du sport et de caractériser le travail de prévention et de préparation auprès des athlètes ainsi que le chemin parcouru par les différents acteurs concernés.
 

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Lucas Ménant Salut Quentin, je serais intéressé par des références d'articles ou mémoires traitant de l'efficacité de la dorsale en ski-snow freestyle. Tu en as ? Je me suis fracturé une vertèbre en snow il y a quelques années en big-air lors d'une chute sur le dos et je soupçonne la dorsale d'avoir aggravé le traumatisme. La neige étant plus molle que la dorsale elle a d'après moi créé un point dur au niveau d'une apophyse saillante.
En freeride son utilité ne fait aucun doute, mais en park, j'ai un doute (sauf sur les rails éventuellement)
 

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McCauuuul Pour Lucas, je suis tombé cet hiver avec deux vertebres fracturés, quand je leurs ai dis que j'avais oublié de mettre ma dorsale et que ça avait peut être joué sur ça, ils m'ont dis que ça n'aurais rien changer
En gros tu tombes sur le dos, soit t'as de la chance, soit t'es foutu
 

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flocon hargneux Bravo à Quentin Pelmont de faire progresser le sport à sa manière ! Peut-être qu'une série d'articles sur la préparation physique des athlètes de haut niveau et sur les échauffements spécifiques au ski seraient intéressant en attendant le début de la saison !
 

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LittleSnowx Pas eu le temps de lire encore, ca à l'air intéressant! Par contre j'espère que c'était pas le titre officiel, y'a une faute de frappe à Kinésithérapeute...
 

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chris84110 Vraiment TOP cet article!
En tant que futur ostéo je trouve génial ce genre d'infos pour les riders!
 

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