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Beanie Gap ou comment faire un évènement entre potes

Comment organiser une évènement freestyle entre potes ? Réponse avec la Beanie Gap Session.

article La chapelle d'abondance


Beanie Gap Session La chapelle d'Abondance


Le spot.

« Allo, hein, c'est qui ? Ah Pierre, euh appelle les Collet pour savoir où tu dors, moi je suis complétement mort dans mon lit, bonne nuit » C'est par ces mots que Xavier Favre, m'accueille à la Chapelle d'Abondance le vendredi 9 mars au soir alors qu'il vient de finir le shape de la table de la Beanie Gap Session avec son ami Yannick Bovard, co-organisateur et local de la vallée.

A sa décharge, il faut dire qu'une petite semaine et une dernière journée marathon de 20 heures furent nécessaires pour transformer le stade de slalom de Braitaz en une table américaine affichant une quinzaine de mètres de plat pour des vols de 20/25 mètres. Pour réaliser l'ouvrage, Xavier et Yannick n'ont pu compter que sur eux-mêmes, un bénévole et deux dameurs pour qui c'était la première bosse en neige de leur vie.

Le principe de la Beanie Gap est simple: « réunir les potes le temps d'un week-end (le 10 et 11 mars) sur un module crée pour l'occasion et en profiter pour s'amuser et faire des images avec les photographes et vidéographes invités ». Pas de pression, un petit prize money de principe, un barbecue, une soirée au restaurant, le tout avec une bonne ambiance comme souvent sur les évènements du printemps en stations alors que les jours sont plus longs et plus chauds.

Yannick Bovard heureux de sa table.

Les principaux riders présents dès le samedi sont François Lagersie, les fratries Collet et Lebrun, JL Rachel, Vivien Thierry, Pierre Olivier Calvel, Thibault Weill, Raphael Vouillamoz, Vincent Simonin et son jeune pote anglais George Walton.

C'est d'ailleurs ce dernier qui remporte le prix du best style. Ce jeune de 19 ans, natif de Londres et vivant dans la vallée depuis 3 ans, fait une démonstration de style à coup de shifty et grabs originaux mais donne aussi une sacrée leçon de motivation puisqu'il ridera sans cesse, enchainant les rotations autant que possible.

George Walton, à la neige et à la ville.

Bastien Lebrun.

L'autre jeune du week-end, Bastien Lebrun, met tout le monde d'accord pour le prix du best trick avec ses cork 9 reverse mute. Les frères Collet eux en profitent pour accumuler des images pour leur épisode tandis que Xavier déchire la table qu'il a shapé à coup de cork 9 double tail.

Chez les créatifs, c'est le photographe Alexis Sylvain qui remporte le best shot avec une image de François foué Largersie lors de son bio 1100 (oui 1100) qui le laisse du coup un peu KO pour le reste du week-end. En vidéo, best edit ici même par la talentueuse équipe de Come Ride With Us, Valentin Snooz, Julien Malegue et Antoine Mayet (qui nous montre le dimanche qu'il n'a rien perdu de ses talents de freeskieur).

Andy Collet en flatspin.

Une partie de l'équipe à la fin de la journée.

Comme souvent lors de ce genre d'évènement, le samedi on ride fort et on consacre lendemain au décrassage de la veille. La Beanie Gap n'y déroge pas et tout le monde se quitte le dimanche en fin d'après midi, bien content du super week-end. Une joie partagé par la Chapelle qui vient d'organiser le premier événement de freeski de son histoire...

Xavier et Yannick reposés, ils nous donnent 10 conseils pour ceux qui veulent organiser un évènement freestyle sans être pro ou vouloir imiter les X-Games:


1. L'idée

Au début il y a l'envie et l'idée. Pour la Beanie c'est réunir les potes le temps d'un week-end sur un module original et faire de l'image. Pour d'autres ça peut être montrer du freestyle en ville ou aux vacanciers en station, faire un contest (seul ou en équipe), sortir des courts-métrages, etc. L'éventail des évènements possibles en freeski est assez large. Le plus classique c'est le big air et des riders qui sautent dessus. 

Certains travaillent avec un dossier de projet, d'autres non. Faire un dossier permet de mettre au clair, de chiffrer votre événement, de le planifier et il rassure vos partenaires.

Le plaisir du travail bien fait à la Chapelle d'Abondance (photo : Xavier Vera).


2. Le spot

En montagne de préférence, en altitude pour être sur d'avoir de la neige. Si vous voulez faire du shooting, pensez au paysage, au background, à la lumière des couchers de soleil. Faites des repérages. Pour faire le big air, « une pente, un grand plateau et une pente derrière » résume Yannick. Pensez aussi à être près d'une remontée rapide afin de favoriser les rotations et d'un bar d'altitude pour l'intendance. De nombreux évènements s'organisent aussi sur les snowpark, c'est souvent plus simple mais moins original.

La vallée d'Abondance depuis le big air de la Beanie.


3. La justification

Pourquoi votre événement existe ? Pourquoi mettre de l'argent ? Il faut penser bénéfices: vous apportez un projet, vous demandez des choses à une station, il faut une contrepartie. La première c'est généralement des images, des retombées presse. Dans le cadre d'un événement pendant les vacances, c'est aussi l'occasion d'animer une ville, une station, de participer à son attractivité. C'est plus simple de proposer un évènement sur le freeski à une petite station car elles font très peu. « La Chapelle d'Abondance n'est jamais sorti dans aucune vidéo, ils n'ont jamais vu ça » soulignent Xav et Yan'. Forcez leur la main si besoin,  c'est comme les anciens avec les nouvelles technologies.


4. Les organisateurs

Yannick Bovard et Xavier Favre, amis et co-organisateurs.

Montez une équipe. Pas besoin d'être 40, juste 3 ou 4 éléments porteurs. Vous appellerez les potes plus tard quand vous aurez besoin. Ensuite, pour la majorité des évènements, c'est une relation entre une équipe porteuse du projet (qui peut être en association) et une institution (mairie, salle d'évènement, direction d'une station de ski). Ce sont eux qui vont vous aider à concrétiser votre projet. « Le truc bien c'est d'avoir des attaches, connaître les gens, les gens bien placés, Yannick était de la vallée, moi ça n'aurait pas marché. Avoir un bon projet, une bonne idée. Il faut aussi montrer un très bon sérieux. Personne n'est du milieu du freeski dans cette station. Au début on s'est dit on peut y arriver à deux. Il faut faire un team, rester unis dans la merde, serrer les coudes. » raconte Xavier. Yannick poursuit avec une anecdote: « au début, ils prenaient Xavier pour un guignol, avec sa veste fluo et son très grand pantalon de rider, les dameurs ont étés un peu surpris puis après 4 jours, tout le monde étaient très heureux ». Soyez présentable, il faut rassurer un minimum tout en assumant ce que vous voulez. Dans une petite station le contact humain sera aussi plus facile avec les organisateurs précise Gérald : « Une petite station c'est plus facile, on peut réagir plus vite. Deux coups de téléphone on a un scooter. Quand on organise quelque chose, il faut une personne de la commune,sinon ça ne marche pas ».

Petit lissage pour Xavier et Yannick en fin de journée.


5. Quand ?

Si on veut juste de l'image, en semaine mais pour toucher le grand public c'est le week-end ou pendant les vacances. Déterminer une date avant le début de saison est primordial. Regardez le calendrier des autres évènements et le calendrier de votre station d'accueil. Notez que la majorité des shootings se font en mars et en avril. La lumière y est meilleure. Il y a plus souvent de la neige (à l'inverse de décembre) et les riders sont disponibles.

Pour l'organisation, commencez à y réfléchir un an avant. Il faut faire les démarches avant l'ouverture. Pour la Beanie, ils ont commencés les réunions en octobre et c'était un poil court. Il faut bien 6 à 8 mois de pré-organisation avec une accélération très concrète une semaine avant le jour J.


6. Les riders

Prenez la liste de vos contacts, demandez aux amis d'amis et surtout prévenez les rapidement. Les riders ont souvent des emplois du temps chargés. N'hésitez pas à contacter ceux que vous voyez en vidéo ou en article sur skipass.com. La quasi majorité sont accessibles directement et répondent favorablement sans exiger d'argent. C'est l'occasion d'avoir quelques noms et de stimuler l'évènement. Ça joue aussi pour les retombées presse. Anticipez le fait que certains ne viendront pas. Motivez les avec des prize money et des avantages en nature (photos réalisées, saucisses et merguez, grosse soirée avec gogo danceur et strip teaseuse, génépi). Invitez en suffisamment (plus de 10 pour une démo de big air) mais pas besoin d'être 50 non plus.


Un rider pro comme Andy Collet est bon moyen de valoriser son évènement.


7. La communication

« J'ai un pote designer, il a fait l'affiche de bric et de broc. C'est la station qui a proposée de faire la communication, on a posé les affiches dans la vallée. On a fait un petit spot radio, on a contacté le Dauphiné et, via les potes, les sites de ski. On a fait un petit facebook et ça suffit » lance simplement Xavier. Votre structure organisatrice peut imprimer les affiches et annoncer ça sur leur site web. Un event facebook ne coute rien. Contactez la presse locale pour la forme et la presse spécialisé pour le fond. Ils sont ouvert. Faites un communiqué de presse. Invitez les journalistes. La station a souvent les contacts. Après l'évènement, communiquez.

Invitez des photographes et vidéastes pour avoir des images. Ne les négligez pas. Ils vont participer à la notoriété de votre événement. Les gens d'images c'est l'avenir, donnez leur des gros prize money, des suites en hôtel et du champagne.

Invitez les cinéastes pro de Come Ride With Us. Ambiance cinéma.


8. L'Argent

« Au début ils ont demandés combien ça allait couter, je savais pas quoi dire. Les heures machine sont le principal poste de dépense » me dit Yannick. Gérald poursuit : « Cette année on a été généreux, on a pris en charge le logement, 25 personnes, vendredi et samedi avec le petit dej' (près de 1000 euros). Le repas du samedi midi, dimanche midi. Le prize money de 1000€ via l'association La Chapelle Évènement et les heures de machines (4500€) soit environ 6500€ pour une belle chose avec des gens motivés. Sans gens motivés c'est même pas la peine».

Sur des évènements plus gros, vous pouvez faire venir des marques de ski, vos sponsors qui peuvent donner des cadeaux contre de la visibilité, ou des entreprises locales peuvent participer. Tout est bon à prendre. Il n'y a rien à perdre. Vous êtes petits, n'imaginez donc pas tout de suite des budgets à 30 000€. Ça viendra progressivement au fil des années.

N'oubliez aussi ce que coûte votre investissement: « Nous on est pas pros, du coup on a du se mettre en congé. Il faut anticiper, être prêt à ne pas comptez ses heures. Les hors-forfaits et le temps passé sur l'évènement, ça fait aussi des sous à la fin » soupire Xavier.


9. Le jour J

Ça y est, vous y êtes, vous avez fini la mise en place de votre module. Généralement attaquez une semaine avant. Faites appel aux bras, c'est là que vous en avez besoin.

Les riders et le public arrivent. Profitez. Vous êtes organisateurs et skieurs : ridez aussi si le cœur vous en dit. Tenez-vous aux horaires et à ce que vous avez promis. « On a rien exigé, on fait confiance entièrement à Yannick et à Xavier mais les horaires on voulait que ça marche bien. » explique Gérald. 

Si la météo n'est pas bonne, ne déprimez pas. Soit vous annulez quelque jours avant, ce n'est pas grave. Le travail amorcé sera utile pour l'année suivante. Sinon prévoyez des plans B, une session en ville, des projections de films, des parties de dame...

N'hésitez pas aussi à déléguer: vous avez fait votre job d'organisateur. Laissez d'autres prendre le relais. C'est un conseil de Gérald : « ils ont une connaissance du freestyle mais sont moyen en organisation. Nous c'est plus notre métier, on va organiser les drapeaux, la sono, la sécurité, et eux vont s'occuper du freestyle l'année prochaine. Tu peux pas tout faire si tu veux être performant ».


Les skieurs heureux après l'évènement, la plus belle récompense.


10. Le nom

« Le nom, ça a été vraiment le plus dur, on s'est cassé la tête, puis on a trouvé beanie, ça nous a fait marrer. » Faites un brainstroming. Si votre événement est amené à tourner de station en station, ne mettez pas d'accroche locale.


Conclusion

Xavier et Yannick n'ont rien signé, rien sorti de leur poche, juste beaucoup de motivation et beaucoup d'écoute de la part d'une station. « Il faut avoir un bon noyau solide à la base, ne pas vouloir trop gros. Faut faire les choses à son envergure, à ses capacités, penser à ton idée, s'adapter à la taille de la station, avec très peu de moyens et beaucoup de volonté, on peut faire des choses. Il faut aimer ça. Faut croire à son projet jusqu'au bout ».

portfolio

Xavier Favre

Photo Pierre Morel
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  • magnifique !

Nicolas Lebrun

Photo Pierre Morel

François Lagersie

Photo Pierre Morel

Vivien Thierry

Photo Pierre Morel

Vincent Simonin

Photo Pierre Morel

Pierre Olivier Calvel

Photo Pierre Morel

George Walton

Photo Pierre Morel

Xavier Favre

Photo Pierre Morel

George Walton

Photo Pierre Morel

François Lagersie

Photo ALEXIS SYLVAIN
Photo récompensée par le prix du "Best Shot" de la Beanie Session.
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JL Ratchel

Photo Sylvain Cochard
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  • Superbe Photo !

4 Commentaires

Djé666 Super article, super photos, bravo !
Par contre gaffe aux fautes d'orthographe, ça pique les yeux un peu là...
 

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mangeur_de_rail Sympathique ! dJÉ666 pas d'accord pour les fautes d'orthographes pour le coup, tu en trouveras bien plus dans d'autres articles ^^
 

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dreddansprod longue vie à votre motivation car gérer des évènements c'est pas simple et je sais de quoi je parle...
 

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