A la rencontre de femmes inspirantes

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A la rencontre de femmes inspirantes

Dans les coulisses du tournage de l’épisode 1 du Women's Skimo Project au Japon
article Women's skimo project
Texte :
Tanya naville
Photos :
Tanya naville,  Léo Wattebled "on n'est pas que des collants"

Le Women’s Skimo Project, kezako ?

Avec Laetitia Roux, 17 fois championne du monde de ski alpinisme, nous avons décidé d’aller à la rencontre de femmes inspirantes à travers le monde. Nous avons ainsi lancé en 2017 le Women’s Skimo Project.

Nous avons toutes été inspirées par d’autres femmes au cours de notre vie. Certaines personnalités, certaines trajectoires ou certaines performances ont parfois pu agir telles de véritables boussoles guidant nos trajectoires de vie. Nous avons souhaité élargir l’horizon et faire découvrir, sur fond de ski alpinisme, des femmes peu connues mais susceptibles de créer des vocations,

Si la montagne est la passion qui nous anime et nous réunit, chausser les skis, avaler les dénivelées et dévaler la poudreuse devient un prétexte. Au-delà de partager ces moments enivrants, l’objectif est de rentrer dans l’intimité de ces championnes, découvrir leur histoire et les amener à livrer leurs points de vue sur la place de la femme dans le ski et la société en général.

Le film


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Le Japon, pour lancer le projet

Choisir le pays du soleil levant pour lancer notre projet pourrait tenir du cliché. Mais ce qui nous a motivées à nous rendre au Japon pour notre premier épisode est la curiosité. Celle de vérifier si, comme on a l’habitude de l’entendre, le pays propose la meilleure neige au monde. Celle, enfin et surtout, de mesurer les différences culturelles et de découvrir la place qu’y tiennent les femmes dans la société ainsi que dans la montagne et le ski alpinisme.

On ne va pas se mentir, on connaît davantage le Japon pour le freeride et la poudreuse que pour ses skieurs et ses skieuses. C’est encore plus vrai pour ce qui est du ski alpinisme où les championnes ne disputent que les compétitions organisées dans le pays. Faire découvrir ces femmes d’exception était donc une motivation supplémentaire.

Nous avons préparé ce voyage à deux, mais c’est seule que je me suis rendue au Japon, Laetitia étant prise par sa saison de compétition de ski alpinisme et la conquête de deux nouveaux titres mondiaux.

Les femmes rencontrées

Voici les skieuses qui nous ont accordé de leur temps pour passer des moments sur les skis et des moments d’échanges afin de mieux cerner la culture japonaise.

Michiko AOKI, guide haute montagne

Yasuko KIKUCHI, première femme japonaise en formation pour obtenir le diplôme de guide international

Yuka ABE, guide haute montagne

Noriko FUKUSHIMA, championne de skicross ayant participé aux JO 2010 et 5e au classement général de la coupe du monde en 2007/2008

Yukari NISHIDA championne de trail et de ski-alpinisme : 7e à l’Ultra Trail du Mont Fuji en 2014, 2e au Sky View Ultra-Trail Yamada Noboru 2015 (120 Km)

Jetlag et mauvaises conditions à Honshu, poudreuse et ski de rêve à Hokkaido

Pour résumer un petit peu le voyage, nous avons commencé l’acclimatation sur l’archipel nippon par une semaine sur l’île principale (Honshu), où nous en avons profité pour nous immerger dans l’ambiance japonaise et nous remettre du JetLag. Nous avons notamment visité Kyoto, une ville qui a peu subi les sévices de la seconde guerre mondiale et présente beaucoup plus de charme que son anagramme, Tokyo.

Après quelques jours, place au tournage. Nous commençons près de Nagano, à la station de ski Happo-one à Hakuba, qui propose des beaux couloirs afin de pratiquer le ski backcountry. Le temps n’étant pas des nôtres (chaud et pluvieux), nous ne pouvons pas tester réellement les joies du ski hors-piste, mais les échanges ont pu être fournis avec nos hôtes japonaises.

Nous prenons ensuite la direction d’Hokkaido, qui est vraiment le pays rêvé pour les amateurs de bonne neige. Nous avons notamment réalisé l’ascension du Mont Asahidake, plus haut sommet d’Hokkaido en partant de Higashikawa, ville située au pied de la montagne. Nous avons évolué sur une épaule à côté de fumeroles (eh oui, la plupart des sommets japonais sont des volcans). Le vent est un invité très envahissant qui nous rappelle que le froid est vif et que l’excellente poudreuse peut se transformer en neige carton et en glace.

La maigre qualité de la neige dans la partie sommitale se fait vite oublier quand on rejoint les premiers arbres où de magnifiques lignes vierges s’offrent à nos spatules. Dans ces conditions, nous avons chaque jour l’impression de vivre le meilleur jour de ski de votre vie.

10 jours de partage

Ces moments hors du temps nous ont placées dans des conditions idéales pour apprendre à connaître nos 5 hôtes. Au gré de nos échanges, nous prenons toute la mesure des différences culturelles entre nos deux pays. Leurs témoignages nous enseignent que de nombreux progrès ont été effectués sur la considération de la femme au sein de la société japonaise - et plus précisément dans le ski et l’alpinisme - mais que, malgré tout, il reste beaucoup à faire pour tendre à l’égalité homme femme.

Michiko Aoki nous explique notamment que « ça n’est pas le cas pour la nouvelle génération, mais les femmes de plus de 50 ans qui partent en expédition demandent toujours à quelle heure elles seront rentrées car elles doivent préparer le dîner ».

Nous apprenons ensuite qu’aujourd’hui, les femmes au foyer peuvent négocier avec leurs maris pour avoir plus de temps pour skier ou encore que certaines exigent d’avoir une femme pour guide parce qu’elles se sentent plus à l’aise.

Les 3 guides avec qui nous avons le privilège d’échanger nous expliquent qu’elles doivent faire de gros efforts pour se sentir à la hauteur de leurs homologues masculins. Pour elles, avoir confiance en leur potentiel est essentiel pour pouvoir se faire leur place.

Les échanges étaient vraiment riches. Aucun jugement n’a jamais été porté sur les différences culturelles ou encore les points de vue qui pouvaient diverger.

Je vous invite vraiment à découvrir ces 5 femmes d’exception tout en profitant de la beauté des Alpes japonaises dans cet épisode.

Prochaines étapes : Cap sur l’Islande et la Grèce

Fortes de notre expérience japonaise, nous avons décidé de poursuivre le projet en 2018 en nous rendant dans des pays moins lointains afin d'observer comment cela se passe près de chez nous. Quel est le quotidien d’une skieuse en Islande, le pays le plus avancé en terme d’égalité homme femme ? Est-ce que la Grèce, le pays de l’olympisme, a su ouvrir ses sports aux femmes de manière égalitaire?

Voici le type de questions auxquelles nous allons tenter de répondre dans nos films. Le tout, bien entendu, en découvrant les conditions de ski avec vue sur l'océan Antarctique ou proche des dieux de l'Olympe.

Le Women’s skimo project opus Islande sort en salle décembre avec une première à Annecy le 03/12 à 20h à la salle Pierre Lamy en présence des réalisateurs. Si vous recherchez une projection près de chez vous, toutes les dates sur grand écran sont mises à jour au fur et à mesure et à retrouver sur le site.

Si vous connaissez des skieuses inspirantes, n’hésitez pas à nous contacter par Facebook pour par mail : womensskimoproject@gmail.com.

Article signé de Tanya Naville, réalisatrice du Women's skimo project pour l'association "On n'est pas que des collants", photos Léo Wattebled.

7 Commentaires

Jay21 Beau projet, belles images et une video qui meriterait de durer un peu plus longtemps à mon goût.
 

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fourinas42 Les féministes voient toujours l'opression masculine même dans un milieu naturel & asexué comme la montagne...il faut juste être performante & appuyer sur le bouton du lave vaisselle!
 

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Blacksite D'accord aussi, le discours féministe victimaire qui accompagne la vidéo m'a vite soûlé. Je préférais nettement le projet Girls to the Top, beaucoup moins geignard et revendicatif. Les filles y faisaient du sport parce qu'elles aimaient ça, pas pour militer.
weed Je ne vois pas cela comme cela. Je vois juste que les rapports h/f sont loin d'être comme en France. Certaines (pour les plus de 50 ans) jusqu'à devoir demander la permission à leur mari. Les japonaises n'ont malheureusement pas autant de liberté que par chez nous. Je trouve cela dingue qu'il faille encore qu'elle demande encore la "permission". J'ai du mal à le concevoir
 

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fanny_pmt Je trouve dommage d'aborder le sujet avec l'angle du rapport de la femme à l'homme. Les images sont belles, et ces femmes remplies de passion et de courage méritent d'être mise en avant. Or peut être plus pour leur passion et leur volonté qui leur a permis de vaincre les difficultés diverses qui étaient présentes dans leur pays et surtout dans leur culture et idéaux, plus qu'uniquement le rapport qu'elles ont à l'homme. C'est tout de même un chouette projet, good work ;)
Blacksite Oui, les Girls on the Top insistent plus sur le côté passion que sur le côté « lutte contre le patriarcat ».
Après c’est clair que c’est un très beau projet.
fanny_pmt Je ne connaissais pas, et je viens de regarder l'article de l'année dernière, et en effet je trouve ça beaucoup plus pertinent et intéressant :)
 

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