Expatrié en Belledonne

La Maurienne sauvage, la belle Maurienne qui m'a vu débuté en montagne, souvent critiqué mais les connaisseurs savent les joyaux qu'elle réserve.

Difficile ? Oui, on est en décembre et on pris aucunes perturbations, juste les miettes après les copieux arrosages du Nord des alpes et des Alpes du sud. 

Entre les deux nous, les Mauriennais (les tarins aussi), avec pour seul sous couche, la neige à canons des stations.

Non loin d'ici, les Aravis - Chartreuse - Vosges - Belledonne qui rafle la mise.

On a beau vivre dans un beau pays mais quand y a pas les conditions, il faut aller les chercher.

C'est décidé direction Belledonne - Fond de france. 

Le passeport dans la main je le fais tamponner à l'agent de la douane d'Aiton. (motif impérieux)
On récupère Esteban sur la route (oui deux mauriennais peuvent aller skier avec un tarin) 

Arrivé à Fond de france, 1000m, il y a plus de neige que chez nous à 2000...!

Par contre il fais pas beau, les grisailles de l'ouest sont tenaces (fiable Météoalpes).
On débute donc en empruntant le chemin de randonnée estival, la trace est faite. 

Nous avançons d'un bon pas jusqu'à une clairière avec un petit chalet, de la nous traversons le ruisseau pour aller en versant N et en direction de notre objectif.

Après un peu de bucheronnage et élagage en tout genre, nous voila sorti des arcosses, on est en plein dans la couche nuageuse et impossible de voir au dessus.

100m plus on sort la tête de cette brume, et boum.

Grand bleu, le début du couloir devant nous (bon en carto le tarin).

On a fait le plus facile, maintenant il faut bien le remonter ce couloir.

Après quelques passages on j'ai regretté ma bouée canard et d'autres mes chaussons d'escalade nous voila prêts à descendre. 

En regardant au loin on voit le bec d'arguille au soleil, sous nos pieds une pente raide en neige froide, les hauts murs de se couloir très encaissé se jetant dans cette mer de nuages nous donne une impression d'isolement total.

Nous sommes touts les 3 isolés du reste du monde, seuls dans notre brèche au dessus de la grisaille qui c'est emparé de la vallée. 

Une superbe descente jusqu'au ruisseau où nous avons pu aiguiser les skis sur les rochers avoisinant avant de rejoindre la voiture.

Une super journée comme on aime !!

Jeune Mauriennais, pisteur-secouriste (au chômage partiel), skieur qui tend vers l'alpinisme.
J'aime se mélange des disciplines. 
De la pente raide au freeride, la glisse avant tout. 
"La Maurienne dans le coeur mais on peut faire des exceptions"  

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