Nous avons cherché à en savoir plus par notre informateur qui travaille à Bruxelles dans une commission parallèle à celle de l'environnement. Il s'avère que le décret qui va sortir va être beaucoup plus restrictif que nous l'annoncions. On se dirige vers une interdiction totale de l'utilisation de tous les farts et ce, à partir du 1er janvier 2008. Sont donc concernés les farts de retenue et les farts de glisse.
Les raisons de cette interdiction seraient les suivantes. Des analyses faites dans plusieurs stations de ski françaises ou européennes auraient révélé la présence d'hydrocarbures fluorés dans les sols, portant atteinte à l'intégrité des végétaux et des animaux.
L'affaire aurait été déclenchée par un agent de l'Office National de la Chasse, basé dans le Jura, qui a constaté sur certains lièvres des atteintes de fluoroapathite osseuse : détérioration des coussinets, dents anormalement blanches jusqu'à en devenir translucides, raideurs dans la démarche. Cet agent, originaire de la Maurienne, aurait fait le rapprochement avec les atteintes constatées sur les herbivores de cette vallée lors des années 1970. On se souvient en effet que les usines productrices d'aluminium et de phosphore rejetaient dans l'atmosphère une grande quantité de fluorocarbures qu'on avait retrouvés dans les végétaux et chez les animaux comme le chamois. L'agent de l'ONC n'arrivait cependant pas à comprendre comment, dans un milieu naturel aussi préservé des pollutions que celui du Haut-Jura, on pouvait retrouver des phénomènes équivalents. La révélation lui serait venue lors de la Transjurassienne 2004. En assistant par hasard à la préparation des skis, il a constaté qu'un certain nombre de coureurs prenaient des précautions importantes (masques, combinaisons) pour farter leurs skis. C'est en se renseignant sur la composition des produits utilisés qu'il a fait le rapprochement. Il a contacté sa direction nationale qui a fait effectuer, pendant l'été 2004, dans la plus grande discrétion, des prélèvements sur quelques sites français. Les résultats se sont révélés édifiants. La Direction Générale de l'Environnement de la Commission Européenne a été alertée et elle a fait faire les mêmes analyses sur différents sites européens. C'est à Mora en Suède que les doses d'hydrocarbures retrouvées ont été les plus importantes. Sur toute la zone du départ de la Vasaloppet et sur les premiers kilomètres du parcours, on avait bien constaté, au printemps, que l'herbe avait du mal à reverdir. On pensait alors que ce phénomène était dû aux passages des dameuses qui créent, surtout en fin de saison, une couche de glace qui grille les jeunes pousses d'herbe. (Les propriétaires de golf comme à Corrençon ne démentiront pas.)
C'est donc suite à toutes ces constations que la décision d'interdire tous les farts va être prise à Bruxelles.
Nous avons contacté de nombreux importateurs de farts pour connaître leurs réactions. Tous sont tombés des nues.
Nous avons alors joint Jérôme Harin, fondeur régional des années 70, qui travaille aujourd'hui dans les bureaux de recherche d'une grand marque scandinave. Et là, stupeur ! Il était parfaitement au courant de ce qui se préparait et nous a révélé qu'une équipe travaillait depuis le début 2005 sur l'élaboration d'un concept totalement révolutionnaire. On n'appliquerait plus le fart sur la semelle mais on collerait sous le ski une sorte de peau très fine et très souple. Ces "peaux" seraient interchangeables selon la qualité de la neige. Elles contiendraient les fameux fluorocarbures hydrophobes mais ne laisseraient pas de traces dans la nature. Elles auraient de plus l'avantage de présenter des structures différentes pour l'évacuation de l'eau. On se rapprocherait de plus en plus de ce qu'on trouve dans les écuries de formule 1, avec des choix de "pneumatiques". Ces membranes seraient réutilisables une dizaine de fois. Roulées, elles tiendraient la place d'un gros cigare.
Des "peaux" spéciales pour le classique avec de fines écailles souples de différentes longueurs suivant la qualité de la neige ont été réalisées. Cette saison, elles ont même été testées en Coupe du Monde, évidemment dans le plus grand secret, par les coureurs du Kazakhstan. Les performances de cette équipe n'ont d'ailleurs jamais été aussi bonnes.
Mais alors, plus de fer, plus de formes, plus de brosses, plus de savants mélanges... plus de techniciens ? Au moment où les nôtres sont à la pointe dans ce domaine, ce serait un rude coup. Jérôme Harin nous a précisé que certains problèmes techniques n'ont pas encore été résolus. Il faut notamment améliorer la solidité de ces membranes qui ont tendance à se déchirer en dessous de la spatule.
Il faudra encore utiliser le fer pour appliquer une colle spéciale qui fera adhérer la fameuse membrane de glisse, ... ne jetez donc pas votre forme.
Il faudra faire le bon choix de membrane : on verra donc encore, dans les petits matins, les entraîneurs mettre en place leurs cellules.
Il faudra encore des caisses à fart, mais elles ressembleront à de grosses boîtes à cigares.
Une chose est sûre : on pourra manger sans crainte les pissenlits de la prairie de Gève et les lièvres auront retrouvé leurs pointes de vitesse.
Cette info devrait faire réagir. Elle tombe à pic, à la veille de ce week-end où tout le monde du ski nordique sera réuni au Grand Bornand.
sources:
nordic-aventure.com
mountain-riders.org
inscrit le 07/05/02
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