Matiouf
Matiouf
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Comment reconnaitre une plaque a vent? bien sur avant qu'elle ne soit partie par notre faute... Avez vous de photos de plaques à vent non déclanchées?... je sais dans quelles zones elles peuvent se trouver, mais j'ai un doute sur leur reconnaissance visuelle... Une neige croutée par le vent est t'elle forcement une plaque a vent? Une bonne croute dense formée par le vent reposant sur de la poudre et vibrant sous les skis, ça doit en étre une mais visuellement comment la repèrer pour ne pas passer ni en aval ni pile dessus? Des photos s'il vous plait...
Merci d'avance.
Toche
Toche

inscrit le 20/10/01
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Malheureusement, il n'y a pas véritablement de signes extérieurs identifiables. Les plaques se forment en zone d'accumulation. Méfiance donc dans les zones exposées sous le vent et principalement derrière les corniches. Le risque de déclenchement est fonction du poids, de l'inclinaison de la pente et de la présence ou non de couches instables. Le test du baton est une méthode utile mais malheureusement ses résultats sont assez limités.
Suivre une formation et bien connaitre le terrain semble être la meilleure méhode.
Secret_Spot
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inscrit le 16/09/04
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Je ne suis pas un spécialiste, malgré de nombreuses sorties randos, mais je peux parler d'expériences persos. Si ça peut aider quelqu'un.

Quand il s'agit de risques liés à des sous-couches fragiles, c'est vrai que c'est en observant le terrain et les zones d'accumulation qu'il faut faire son opinion, comme l'a dit Toche. Ce sont les cas les plus délicats à mon sens...

Par contre, il y'a un cas de figure dont je me méfie particulièrement et statistiquement, je crois que c'est là qu'il y'a le plus d'accidents. Les quelques plaques que j'ai pu voir partir se sont déclenchées dans ce cas de figure. Et en général il s'agit d'une situation reconnaissable "sensoriellement" (pas besoin de faire de coupes de neige, etc...).

Il s'agit de la situation "neige fraîche+vent". Tous les cas de plaques que j'ai pu observer en direct avaient cette typonimie. Une neige poudreuse, bonne à skier, mais pas hyper-légère, il faut la "travailler" un peu. La neige n'est pas croutée, mais elle est un peu compactée par le vent, les grains de neige sont agglomérés. Si on prend la neige dans la main, elle forme des morceaux plus ou moins résistants/friables, elle a de la cohésion, ce n'est pas de la poudreuse qui va s'écouler entre les mains. Quand on marche avec les skis, on ne s'enfonce pas très profond car la neige est déjà tassée par le vent, on ne va pas être proche de l'ancienne couche comme avec une poudreuse légère.

J'ai une photo d'un jour de l'hiver passé où il y'avait ces conditions. Il avait neigé la veille, pas énormément environ 30cm, mais il avait beaucoup soufflé. A la descente, en nous arrêtant sur un changement de pente (Replat au-dessus d'une nouvelle pente -> Les changements de pente sont des zones de déclenchement typiques), nous avons déclenché en-dessous de nous (heureusement!) une plaque vraiment grande. Elle faisait 40-50cm d'épaisseur, sur environ 100m de large et est descendue sur 500-600m de distance. Au fond, dans la zone d'arrêt de l'avalanche, il devait y avoir une accumulation de 4-5m de haut...

La photo a été prise à la montée, je ne sais pas si elle permet de se faire une idée de la qualité de la neige. On voit quand même les vaguelettes dues au travail du vent. Et on constate que la neige n'est pas totalement "meuble", la trace ne se remplit pas aprés le passage du randonneur, les trous des bâtons sont "francs" et nets.

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inscrit le 16/09/04
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J’ai retrouvé des scans (de mauvaise qualité, désolé;) des photos de cette journée.

Nous n’avions pas jugé la 1ère pente dangereuse… sûrement une erreur, mais finalement rien n’a bougé avec 4 passages… Donc j’attaque franco, heureux de cette bonne neige. On s’arrêtera tous sur le replat au milieu à gauche de la photo.


Nous sommes les 4 arrêtés sur le replat, au bord de la suite de la pente. Je m’avance pour avoir une meilleure position pour photographier un de mes compagnons qui est prêt à s’élancer… Cela fissure 2-3m en-dessous de moi et toute la pente fout le camp ! ! ! !

On voit la partie droite de la cassure et la zone d’arrêt de l’avalanche.


On voit bien que toute la pente, entre les 2 changements de relief est partie.




J’ai peut-être un peu exagéré avec 4-5m pour la hauteur de l’accumulation dans la zone d’arrêt, mais je dirais bien 3m.

On a continué notre descente dans des pentes moins soutenues… en appréciant la neige fraîche, mais en étant tout de même bien refroidi…


Une belle journée qui aurait pu mal tourner…

Tu demandais des photos de plaques-à-vents non-déclenchées... Et bien sur les photos ci-dessus, toutes les pentes autour de la zone d'avalanche sont plaquées... Elles étaient juste plus stable que la zone qui est partie.

Ce qui a aussi favorisé le déclenchement, c'est une sous-couche croûtée, dure, qui a fait office de pan de glissement, la cohésion avec la nouvelle couche ne s'étant pas faite.
zerider
zerider

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Impressionnant et interressant ton petit reportage.
Sur les photos, j'ai du mal a evaluer la raideur de la pente où la plaque est partie. C'etait "raide" ou pas? subjectivement, evidemment...
Secret_Spot
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inscrit le 16/09/04
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Pour la déclivité, je dirais un bon 35° tout en haut, sous la cassure, puis dans les +/-30° dans la partie intermédiaire avant que la pente ne s'adoucisse.

Et pour répondre à une des questions de Matiouf, à mon (très humble) avis, une neige croûtée par le vent n'est pas forcément une plaque à vent, la croûte recouvrant simplement une neige meuble, non-plaquée et stable...

Par contre, ça peut l'être... J'ai vécu aussi une situation de ce genre. C'était une pente entièrement croûtée, une croûte dure, difficile à briser, même avec le bâton. De nouveau sous un changement de pente, la croûte s'est fissurée sur 20-30m de largeur, 1m au-dessus de moi, une petite fissure d'à peine 1cm d'épaisseur, avec un petit craquement qui vous hérisse les poils.

Rien n'a bougé, heureusement, mais je n'aurais jamais pensé que cette pente en croûte "incassable" pouvait bouger...

Comme quoi, il est très difficile (impossible ??) d'avoir des certitudes dans ce domaine.
walgui
walgui

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Slt, Secret_Spot, on voit super bien sur tes photos que l'avalanche s'est déclenchée dans la zone exacte de rupture de pente, la ou le manteau neigeux est en tension, car la partie la plus pentue tire la partie supérieure, la cassure s'est effectué le long de la ligne d'effort, c'est très impressionnant.
Pour éviter ce genre de risques, a la montée pensez a faire votre trace en évitant les zones de tension de ce type
en pointilles rouge : les zones de ruptures de pentes, synonymes de tensions du manteau neigeux
fleche rouge, le manteau est soumis a la gravité et ne tiens que par sa cohésion avec le replat fleche bleue.

Cette cohésion peut être notamment détruite en coupant le manteau avec les skis, surtout en cette saison ou le manteau n'est pas épais.



PS, ca c'est ce que j'ai retenu du cours de nivologie, il y a peut etre des erreurs, et pensez a votre arva :)
Matiouf
Matiouf
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Merci pour les infos, j'en déduis que à part reconnaitre les zones propices il est très délicat de détecter une plaque a vent de part la texture / couleur / reflet de la neige....
Ces jours ci j'ai été confronté a qq chose de different : une face ( 30/35 degrés) avec des petits thalwegs / dorsales successifs (mini couloirs successifs) axés de haut en bas . La dernière chute datait de 10 jours, j'avais dejà traversé la face 4 jours plus tôt en montée en diagonale, la neige était poudreuse sauf une fois légerement croutée (de la croute du a du vent pas de fonte on est 2400/2500m en versant nord) sur 1 à 2cm dans l'un des thalwegs. Ensuite, un vent avait soufflé sur cette face de la gauche vers la droite, mais pas trop fort. Quand j'y suis retourné, on voyait sur les dorsales des petits filets de neige montrant que le vent y avair soufflé. Dans les thalwegs, c'était très régulier tout beau. On est montés le long des rochers à l'abris, poudreuse légère parfois croutée sur 1 a 3cm.
J'avais qq doutes sur cette face mais comme elle était courte (150m de dénivelés) et qu'il y avait moyen de s'échapper j'ai enquillé la descente en partant vers l'un des thalwegs. Mais là, la surface qui était visuellement propre était complètement croutée (pas crouté de fonte regel mais du au vent) ça vibrait sous les skis en résonnant un peu, autant dire que la deuxieme courbe à été celle de la fuite vers la dorsale où la neige était en fait bien douce...
En faite toutes les dorsales avait les petits filets de neige montrant qu'elles avaient été soufflées, mais la neige y était tendre alors que dans les thalwegs elle était croutée (par du vent) sur de la peuf légère...
Rien ne s'est produit, mais n'ais je pas commis une erreur?
je ne pensais pas trouver une neige si croutée dans les thalweg... Ceci était'il une successions de plaques axées du haut vers le bas, crées par un vent latéral?
silmar
silmar

inscrit le 14/03/04
26 messages
de très bons avis ma foi, et de belles photos, pour plus de renseignements voir le site de l'Association Nationale pour l'Etude de la Neige et des Avalanches anena.org c'est très documenté et complet
bye
kaiser
kaiser

inscrit le 06/08/04
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salut

une petite photo d'une plaque à vent que j'ai declenché dans le queyras l'année dernière.
Même topo, rupture de pente, avec un vent qui a soufflé la neige sur une crête bombée, et l'a accumulé derrière sur la pente plus raide et abritée.

La c'est flagrant, on voit très bien que la neige est soufflé et vaguée sur la partie du haut (faible pente) et que la neige accumulé est bien blanche et poudreuse sur la partie de la pente où la coulée s'est declenché.

Ce qui m'a évité d'être pris, c'est que je me suis arreté juste au dessus de la rupture de pente. L'avalanche à été declenché à distance (une trentaine de mètres) du à l'onde de choc de mon virage d'arret et s'est propagé jusqu'a sous mes skis à 1 ou 2m de moi.

Je pense qu'on aurait pu reperer la plaque avant de descendre, car cette pente était visible depuis l'itinéraire de montée. Seulement, on ne savais pas qu'on allait l'emprunter en redescendant. Enfin une erreur qui est plutôt formatrice, on avait pas d'ARVA à l'époque... Un coup de chance de plus.

http://perso.wanadoo.fr/rando-freeride/divers/online/1.jpg
marc
marc
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inscrit le 26/04/01
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Très intéressant ce sujet.

Sur celle que Kaiser je pense que me ferais vraimment méfié.
Je suis assez prêt à parier qu'on doit aussi pouvoir faire péter la partie de droite. On voit une bonne accumulation de neige transportée par le vent dans le prolongement de la fléche horizontale.

Sinon une autre bonne source d'info et le site de l'institut suisse pour l'étude de la neige et des avalanches : www.slf.ch
Le seul défaut c'est que mal de documents sont en anglais.

Secret_Spot
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inscrit le 16/09/04
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Toujours intéressant toutes ces précisions.

Pour répondre encore à Matiouf, c'est difficile de dire sans avoir été sur place (et même dans ce cas-là, c'est pas toujours évident...). Mais à priori, c'est fort probable qu'il y ait eu des accumulations dans ces petits couloirs suite au vent. Par contre, les couloirs encaissés sont généralement plus stables que les pentes ouvertes, car le manteau neigeux a de bons appuis latéraux.

Et pour répondre à sa 1ère question, concernant la reconnaissance visuelle d'une plaque, voilà ce que j'ai trouvé sur le site de l'anena :

2. le vent. En transportant la neige d’une zone exposée au vent vers une zone à l’abri du vent, il provoque l’accumulation de quantités de neige parfois très importantes, dont la qualité les rendent particulièrement propices à l’avalanche au passage d’une ou plusieurs personnes. Ce sont les fameuses plaques à vent. Mais attention, il est impossible de reconnaître une plaque à vent à partir de la neige de surface. Qu’elle soit dure (comme sur une piste damée) ou poudreuse, la plaque peut exister et être instable.

Donc, on peut reconnaitre une accumulation, mais difficilement une plaque. Ensuite, c'est encore plus difficile de juger de sa stabilité.

Personnellement, ce à quoi je fais le plus attention, c'est :

1. Neige fraîche +vent
2. Réchauffement en cours de journée (surtout plus tard dans la saison, ou pour les pentes exposées au soleil avec de la neige fraîche)

Après, dans ce domaine, si on tient compte de toutes les potentialités de risque et de toutes les incertitudes, et bien on ne sort plus de chez soi.

Il faut surtout être conscient que dès qu'on sort des pistes, dès qu'on va en montagne l'hiver, on s'expose. Ensuite, compte tenu de cela, il faut tout faire afin d'adopter des comportements adéquats, notamment des comportements de groupe,
Manganu
Manganu

inscrit le 27/03/03
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Suivant la photo de kaiser, je ne me serais pas méfié pour plusieurs raisons :
- pente faible
- C'est sur la crête, j'aurais vu l'accumulation plus bas.
- Portée limitée de l'avalanche potentielle (et avérée !)
- Absence de corniche

Néanmoins, je remarque au premier plan des vaguelettes sur la neige signe de vent.


Document de secret spot :
La aussi c'est pas du tout évident. On est assez loin de la crête, donc on suppose que l'accumulation s'est faite plus haut.

Relief "varié" : a priori de nombreux abris permettant de "retenir" la neige.

Pas de corniche sommitale

Personnellement, les zones de tensions dans la neige avec les ruptures de pentes sont super difficiles à identifier quznd on descend. Perso, il m'arrive souvent de descendre par une autre pente. Mais il est clair que dans 90% des cas que j'ai pu voir ( bcp en photos) les ruptures de pentes sont à prendre en compte.
kaiser
kaiser

inscrit le 06/08/04
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ben la photo ecrase pas mal, et on se rend pas compte de la pente. Dans la partie haute, c'est bien à 40°, mais sur une vingtaine de metre. Ca fait bien une crete avec une cassure derrière abrité du vent.
La dans ce cas, la couleur de la neige doit alerter, soufflé de partout et à cette endroit une belle neige immaculé.
Si j'etais monté par la, j'aurai fait extrement gaffe.
Comme on voyait pas la pente à la descente impossible de se rendre compte

Comme le dit marc, la partie de droite pouvait partir sans problème, c'est juste que c'était moins raide, donc la plaque était moins instable.


Enfin, après une telle experience, je peux que inviter les gens à la prudence lorsqu'il s'approche d'une rupture de pente.
Arrangez vous toujours pour skier sur les bombés ou les crêtes en évitant de basculer dans des pentes qui ont été chargé de neige.
Puis après, y'a des trucs que tu sais par experience. Par exemple dans le vercors, toute la partie du "balcon Est" de st nizier à gresse en vercors est orienté ouest-est, avec des pentes douces coté ouest (coté villard de lans) et des falaises coté est, que l'on peut emprunter grace au nombreux pas (pas de la ville, pas morta, pas de la posterle, pas de l'oeille...)
A un seul endroit le balcon tourne et devient dans un axe nord-sud très venté (cette zone est après les deux soeurs, vers la commune de chateau bernard).
C'est bien connu des locaux que ce coin est un nid à plaques.

schema

| st nizier
|
|
|
___|deux soeurs (col de l'arzelier
/
/ chateau bernard-st andeol
|
|
|
|gresse en vercors


je sais pas si c'est très clair, je pourrai trouver des photos peut etre.

Enfin on est jamais trop prudent. Faut tjs se garder une marge de précaution et moi même j'aurai du eviter de m'approcher aussi près de la rupture de pente. J'ai eu de la chance, mais 1m plus bas et je partais avec la coulée.

Puis finalement on se rend compte que l'avalanche si complexe est elle, répond cependant à des lois physique simple, gravité, coeficient de frottement...

Pris une par une, ces données ne sont pas compliqués, mais c'est la combinaison des facteurs qui rend difficile la compréhension du phénomène.

a++
kaiser
kaiser

inscrit le 06/08/04
391 messages
merde mon schéma est décalé, je vais mettre un bout de carte

a++
kaiser
kaiser

inscrit le 06/08/04
391 messages
voila

http://perso.wanadoo.fr/rando-freeride/divers/online/vercors.jpg
nanga_parbat
nanga_parbat

inscrit le 21/08/03
2306 messages
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Si vous voulez allez visiter mon carnet, j'y raconte une histoire similaire, en détails, avec des photos....
Une plaque à vent qui m'a embarqué...
carnet
kaiser
kaiser

inscrit le 06/08/04
391 messages
nanga disait:
Parce que cette pente était caractéristique de l’endroit où se produisent les formations de plaques à vent… (mais ça on le dit maintenant….) :
- pente SOUS le vent,
- présence au dessus d’une zone plate (la neige qui s’y accumule est ensuite chassée par le vent dans la pente),
- départ bombé,
- pente raide (environ 40° au départ).



tiens c'est drole ! la même configuration de moi ! :)

Comme quoi c'est assez fréquent !

très bon récit nanga, heureusement que tu est resté en surface. C'est souvent le cas quand on la declenche soit même, on surf au dessus (j'avais experimenté ca au pic Jocelme, sur une petite avalanche de fonte)

T'étais equipé arva ?
Matiouf
Matiouf
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inscrit le 23/05/03
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Merci a tous, on voit effectivement toutes ces similitude...
Ricil
Ricil

inscrit le 25/10/04
19 messages
Attention, il ne faut pas mettre toutes les plaques dans le même panier. Elles ne sont pas toutes "à vent".
Les premières photos de ce post ne ressemblent pas vraiment à une plaque "à vent" mais à une plaque tout court. Celle-ci est descendue logiquement avec une légère surchage. Elle a craqué tout à fait normalement en son point le plus faible en fonction des tensions du manteau du à la topographie. Toute couche de neige reposant sur une autre avec une liaison fragile entre les deux est une plaque potentielle, formée ou pas par le vent.
Le souci des plaques "à vent", c'est qu'elles mettent en jeu des masses énormes de neige. Et pour une même pente, si la couche du dessus est plus lourde, la surchage pour déclencher le départ de cette dernière sera plus faible. Voilà le piège de ces saloperies de plaques formées par le vent.
Une fois partie, une telle plaque se reconnait bien car elle n'est pas homogène. Il existe de grosses différences d'épaisseur entre le haut et le bas, ou entre la droite et la gauche.
Exemple d'une jolie plaque à vent :


Côte Belle, 6-12-03, vallée de l'eau d'Olle, Oisans.
Dans ce cas, sur la partie supérieure du décrochage, y'avait 70 cm d'épais en rive droite et 1,20 mètre en rive gauche. Plaque partie toute seule avec un joli coup de redoux. Les yeux perçant décèleront deux traces de skis en rive droite :-)

Plus d'infos
kaiser
kaiser

inscrit le 06/08/04
391 messages
tout à fait cyril !
il y a pas que des plaques à vent, mais comme on parlait de celle ci au départ !

En tout cas pour celle de cote belle, j'avais effectivement ton message posté sur le site à shahshah', vraiment impressionant en tous cas

a++
al
al

inscrit le 04/04/04
1773 messages
très intéressant tout ça et je comprend pourquoi certaines stations ferment souvent une partie du domaine skiable comme à ax où la partie des campels est fortement exposée au vent de nord-ouest par une arête et une partie hors piste sous le vent avec de fortes accumulations;tous les amateurs de hors piste se ruent vers cette partie du domaine (qui est la plus intéressante );au printemps 2004,après 20à 30cm de neige déposée sur une couche très dure,j'ai vu 2 skieurs qui sont partis avec une plaque;j'en suis resté absourdi tellement que ça était rapide;ils sont descendus sur 200m en nageant à la surface et sont sortis sans dommage sauf perte de skis;en fait ils traversaient pour faire une belle combe un peu plus loin.
max31
max31

inscrit le 09/10/04
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Matos : 2 avis
tres tres instructif tout ca !!!
si je synthetise :
zone dangeureuses = rupture de pente / en dessous d'un replat
= zone ou le vent accumule énormément de neige
= zone exposées au soleil ( alourdit le manteau )

Sinon j'ai qq questions :

-les pentes les plus larges et faisant le plus envie sont apparemment les plus dangeureuses comparées a des pentes ou on slalome avec les rochers ???

- si l'on attaque une pente par le haut un virage appuyé en début est-il un bon moyen de faire partit la plaque en dessous de nous et donc de ne pas partir avec elle ???et si l'on se trouve pris avec sur le haut de la plaque cela diminue t'il le nombre de chance de passer desssous la neige ???
Jean-Luc L'Hôtellier
Jean-Luc L'Hôtellier

inscrit le 17/10/03
180 messages
> -les pentes les plus larges et faisant le plus envie sont apparemment les plus dangeureuses comparées a des pentes ou on slalome avec les rochers ???

Même si dans le domaine des avalanches on doit se méfier des phrases toutes faites et des généralités on pourrait dire que plus c'est bon à skier et plus c'est risqué.

> - si l'on attaque une pente par le haut un virage appuyé en début est-il un bon moyen de faire partit la plaque en dessous de nous

Oui mais il n'est pas sûr que ça parte et ça peut se déclencher ensuite alors que tu es au milieu de la pente.

> et donc de ne pas partir avec elle ???

Non

> et si l'on se trouve pris avec sur le haut de la plaque cela diminue t'il le nombre de chance de passer desssous la neige ???

Heu... j'en sais rien, j'en doute. Mais que voudrais tu faire ? Déclencher toi même préventivement les coulées ? Il ne faut pas sous-estimer le danger que représente une avalanche, ce n'est pas le genre de chose avec lequel on joue.
Si tu soupçonnes une plaque dangereuse il faut t'assurer qu'elle n'est pas là (sondage à la sonde pas au bâton, coupe de neige dans un endroit pas exposé;) et si elle est là tu fais demi-tour. Si elle n'est pas là mais que tu n'es tout de même pas sûr de la situation tu prends les précautions qui s'imposent, il faut s'espacer, skier cool, essayer d'atteindre les points abrités, etc...
kaiser
kaiser

inscrit le 06/08/04
391 messages
oui je crois qu'il vaut mieux eviter de tester soit même la stabilité du manteau neigeux en allant rider dessus.

Effectivement, tu peux arriver à declencher une petite coulée depuis le haut, avec laquelle tu ne partiras peut-être même pas, mais étant donné qu'on évalue difficilement l'épaisseur et la taille d'une plaque, personellement je m'y risquerai pas.
Autant tu vas faire partir un gros truc bien épais, et la ca craint carrement

a++
carambole
carambole

inscrit le 04/01/04
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De plus il faut VRAIMENT être sûr qu'il n'y a personne en dessous !

Il y a eu un procès il y a quelques années où un guide était poursuivi pour avoir déclenché une avalanche pour "s'amuser" alors qu'il y avait des skieurs qu'il n'avait pas vu plus bas ! De même il me semble que l'année dernière des gendarmes avaient été pris dans une coulée déclenchée par des surfeurs ou des skieurs qui du coup avaient été poursuivis.
carambole
carambole

inscrit le 04/01/04
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Stations : 2 avis
Je me souviens il y a 3 ans d'une gigantesque plaque à vent sur la face nord de bellecote qui donnait vraiment envie d'aller skier : heureusement j'étais avec un guide qui nous a fait (s?) passer sur le coté où déjà nous avons déclenché un petit départ !. Heureusement qu'il était là parce qu'autrement les risques étaient grands que je ne sois plus là à hanter le forum !!!

Il y a des moments où il faut connaître !!!
max31
max31

inscrit le 09/10/04
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Matos : 2 avis
hum merci de vos reponses ;)
sinon c'est vrai que faut eviter a tout prix de declencher des coulées mais en général je choisis pas des longs versants exposés mais plutot une succesion de pentes plus ou moins raides ...
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Skipass