poilagratter
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Voilà, un petit topic où les amateurs peuvent reproduire leurs poèmes préférés, pour adoucir notre monde de brutes :)

Il est terrible
le petit bruit de l'oeuf du cassé sur un comptoir d'étain
il est terrible ce bruit
quand il remue dans la mémoire de l'homme qui a faim
elle est terrible aussi la tête de l'homme
la tête de l'homme qui a faim
quand il se regarde à six heures du matin
dans la glace du grand magasin
une tête couleur de poussière
ce n'est pas sa tête pourtant qu'il regarde
dans la vitrine de chez Potin
il s'en fout de sa tête l'homme
il n'y pense pas
Il songe
Il imagine une autre tête
une tête de veau par exemple
avec une sauce de vinaigre
ou une tête de n'importe quoi qui se mange
et il remue doucement la mâchoire
doucement
et il grince des dents doucement
car le monde se paye sa tête
et il ne peut rien contre ce monde
et il compte sur ses doigts un deux trois
un deux trois
cela fait trois jours qu'il n'a pas mangé
et il a beau se répéter depuis trois jours
ça ne peut plus durer
ça dure
trois jours
trois nuits
sans manger
et derrière ces vitres
ces pâtés ces bouteilles ces conserves
poissons morts protégés par les boîtes
boîtes protégées par les vitres
vitres protégées par les flics
flics protégés par la crainte
que de barricades pour six malheureuses sardines...
Un peu plus loin le bistrot
café-crème et croissants chauds
l'homme titube
et dans l'intérieur de sa tête
un brouillard de mots
un brouillard de mots
sardines à manger
oeuf dur café-crème
café arrosé de rhum
café-crème
café-crème
café-crime arrosé de sang!...
Un homme trés estimé dans son quartier
a été égorgé en plein jour
l'assassin vagabon lui a volé
deux francs
soit un café arrosé
zéro franc soixante-dix
deux tartines beurrées
et vingt-cinq centimes pour le pourboire du garçon"

Jacques Prévert
darkridor
darkridor

inscrit le 15/06/05
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Matos : 1 avis
zi va nike ta reum avec t vers de merde
Alpcam
Alpcam

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darkridor (23 août 2006 19 h 24) disait:
zi va nike ta reum avec t vers de merde

Mouaips .. même avec un ":)", voyant que t'avais posté une réponse, je m'attendais au pire .. eh ben voilà chose faite!
bert05
bert05
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zi va nike ta reum avec t vers de merde

c' est un alexandrin
CamaradeRomanov
CamaradeRomanov

inscrit le 27/10/04
3320 messages
bert05 disait:
c' est un alexandrin


On est poéte ou on ne l'est pas... ;)
poilagratter
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J'ai chéri ce monde
Et l'ai entouré comme une vrille végétale avec chaque fibre de mon être !
La lumière et la ténèbre de la lune mêlée au soir
Ont flotté parmi ma conscience, en elle se sont fondues,
Tant qu'à la fin ma vie et l'univers
Sont un !
J'aime la lumière du monde, j'aime la vie en elle-même.


Pourtant ce n'est pas une moindre vérité que je dois mourir.
Mes mots, ils cesseront un jour de fleurir parmi l'espace ;
Mes yeux, jamais ils ne pourront plus se livrer à la lumière ;
Mes oreilles s'entendront plus les messages mystérieux de la nuit,
Et mon coeur
Il ne viendra plus en hâte au fougueux appel du soleil levant !
Il faudra que je prenne fin
Avec mon dernier regard,
Avec ma dernière parole !


Ainsi le désir de vivre est une grande vérité,
Et l'adieu absolu, une autre grande vérité.
Pourtant doit se produire entre eux une harmonie !
Sinon la création
N'aurait pu supporter si longtemps souriante
L'énormité de la fraude !
Sinon la lumière aurait déjà noirci, comme la fleur dévorée par le ver !


Tagore

Allez, cherchez un peu, dans votre enfance, dans vos lectures, dans les cahiers scolaires de vos enfants, ou les votres, il doit bien y avoir quelques textes, poésies ou passages qui vous ont marqué non ? Ils se trouvent facilement sur internet, copier/coller et hop, un peu de poesie sur skipass :)
Ouatitm
Ouatitm

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La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles;
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers.

Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
- Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,
Ayant l'expansion des choses infinies,
Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens
Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.


et je ne suis pas en seconde... ;-)
Ouatitm
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inscrit le 15/05/04
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Sinon parce que de circonstance:


Montagne d'été
Neige solitaire
La nuit même brille


Shuoshi MIZUHARA
poilagratter
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(...) Quand un grave marin voit que le vent l'emporte
Et que les mâts brisés pendent tous sur le pont,
Que dans son grand duel la mer est la plus forte
Et que par des calculs l'esprit en vain répond;
Que le courant l'écrase et le roule en sa course,
Qu'il est sans gouvernail et, partant, sans ressource,
Il se croise les bras dans un calme profond.
(...)

Alfred de Vigny
Ouatitm
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Après, je laisse la place aux autres :


Si je pouvais t'offrir le bleu secret du ciel
Brodé de lumière d'or et de reflets d'argents
Le mystérieux secret, le secret éternel
De la nuit et du jour, de la vie et du temps

Avec tout mon amour je le mettrais à tes pieds
Mais tu sais je suis pauvre et je n'ai que mes rêves
Alors c'est de mes rêves qu'il faut te contenter
Marche doucement, car tu marches sur mes rêves


W.B. Yeats
darkridor
darkridor

inscrit le 15/06/05
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Matos : 1 avis
ceci dit c'est tres joli ,etant pas trop fan de prevert en general
darkridor
darkridor

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Matos : 1 avis
Voie lactée ô soeur lumineuse
Des blancs ruisseaux de Chanaan
Et des corps blancs des amoureuses
Nageurs morts suivrons nous d'ahan
Ton cours vers d'autres nébuleuses


Regret des yeux de la putain
Et belle comme une panthère
Amour vos baisers florentins
Avaient une saveur amère
Qui a rebuté nos destins


Ses regards laissaient une traîne
D'étoiles dans les soirs tremblants
Dans ses yeux nageaient les sirènes
Et nos baisers mordus sanglants
Faisaient pleurer nos fées marraines


Mais en vérité je l'attends
Avec mon coeur avec mon âme
Et sur le pont des Reviens-t'en
Si jamais reviens cette femme
Je lui dirai Je suis content


Mon coeur et ma tête se vident
Tout le ciel s'écoule par eux
O mes tonneaux des Danaïdes
Comment faire pour être heureux
Comme un petit enfant candide


Je ne veux jamais l'oublier
Ma colombe ma blanche rade
O marguerite exfoliée
Mon île au loin ma Désirade
Ma rose mon giroflier


Les satyres et les pyraustes
Les égypans les feux follets
Et les destins damnés ou faustes
La corde au cou comme à Calais
Sur ma douleur quel holocauste


Douleur qui doubles les destins
La licorne et le capricorne
Mon âme et mon corps incertains
Te fuient ô bûcher divin qu'ornent
Des astres des fleurs du matin


Malheur dieu pâle aux yeux d'ivoire
Tes prêtres fous t'ont-ils paré
Tes victimes en robe noire
Ont-elles vainement pleuré
Malheur dieu qu'il ne faut pas croire


Et toi qui me suis en rampant
Dieu de mes dieux morts en automne
Tu mesures combien d’empans
J'ai droit que la terre me donne
O mon ombre ô mon vieux serpent


Au soleil parce que tu l'aimes
Je t'ai mené souviens-t'en bien
Ténébreuse épouse que j'aime
Tu es à moi en n'étant rien
O mon ombre en deuil de moi-même


L'hiver est mort tout enneigé
On a brûlé les ruches blanches
Dans les jardins et les vergers
Les oiseaux chantent sur les branches
Le printemps clair l'Avril léger


Mort d'immortels argyraspides
La neige aux boucliers d'argent
Fuit les dendrophores livides
Du printemps cher aux pauvres gens
Qui ressourient les yeux humides


Mais moi j'ai le coeur aussi gros
Qu'un cul de dame damascène
O mon amour je t'aimais trop
Et maintenant j'ai trop de peine
Les sept épées hors du fourreau


Sept épées de mélancolie
Sans morfil ô claires douleurs
Sont dans mon coeur et la folie
Veux raisonner pour mon malheur
Comment voulez-vous que j'oublie



Guillaume Apollinaire
nono31
nono31

inscrit le 01/08/05
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Un crédo pour la vie



Ne te sous-estime pas en te comparant aux autres.

C'est précisément parce que nous sommes
tous différents que nous sommes tous uniques.

Ne fixe pas tes buts en fonction des autres.
Toi seul sais ce qui est bien pour toi.

Sois toujours à l'écoute de tes plus profonds désirs.
Tiens à eux comme tu tiens à la vie,
car sans eux, la vie ne vaut rien.

Ne laisse pas la vie filer entre tes doigts en songeant
au passé ou en rêvant à l'avenir.

Vis ta vie jour après jour, et tu vivras ainsi
intensément chaque jour de ta vie.

Ne baisse pas les bras tant que tu as encore
quelque chose à donner. Rien n'est jamais perdu...
tant que tu continues à lutter.

N'aie pas peur d'admettre que tu n'es pas parfait.

C'est le lien fragile qui nous relie les uns aux autres.

N'aie pas peur de prendre des risques.
C'est en prenant des risques que le courage s'apprend.

N'écarte pas l'amour de ta vie en
prétendant qu'il n'existe pas.

Le meilleur moyen de trouver l'amour est de le donner,
le meilleur moyen de le perdre est de le retenir prisonnier;
et le meilleur moyen de le garder est de lui donner des ailes.

N'étouffe pas tes rêves.
Ne pas avoir de rêves, c'est être sans espoir;
et être sans espoir, c'est errer sans but.

Ne fuis pas en avant tout au long de ta vie de sorte
que tu oublies d'où tu viens et où tu vas.

La vie n'est pas une course...
mais un voyage dont il faut savoir goûter chaque étape.
poilagratter
poilagratter
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inscrit le 12/01/06
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Aller,
un petit up.
Merci vous tous.. c'est sympas ces poèmes. Je laisse un peu la place, mais j'en ai d'autres sous le manteau ;)
jme_la_cool_douce
jme_la_cool_douce

inscrit le 30/12/05
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hep poilagratter, les poemes qu'on veut poster, faut qu'ils aient un lien direct ou indirect avec la montagne ou pas? enfin moi je p'ense que ce serait mieux d'ailleurs j'en ai assez rigolo sur le ski mais je m'en souviens plus...
ca attendra ce soir ;) :) voili
++
ak
ak
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inscrit le 06/02/03
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pingouins dans les champs....
hiver méchant....
jme_la_cool_douce
jme_la_cool_douce

inscrit le 30/12/05
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Si complexe et pourant si réel... ^^ :)
quelle demonstration de ton talent, une vraie force de la nature tout ca ;)
++
poilagratter
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Ce qui compte, c'est que le poème vous touche. Parce que si un poème touche une personne, il en touchera mille. Bien sûr, si ce même poème en plus, porte sur la montagne alors, :) :) :)
poilagratter
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Et si en plus t'en as des sympas sur le ski :) :) :) :) :)
cjv1
cjv1

inscrit le 25/10/05
677 messages
Matos : 2 avis
Parce que certaine personnes ons des dons inconnus, voici le poème écrit par une ancienne nounou d'Alice.
J'ai trouvé se poème très beau.

ALICE


Petite Etoile, tu es partie
Eclairer les cieux de ta lumière
Nous laissant tous, le cœur meurtri
Se réfugier dans la prière.


Petit Amour, aux doux baisers
Tu savais si bien charmer
Doux Trésor de générosité
En nous, tu resteras gravée.


Petite Fille, aux boucles d'or
Tu représentais si bien la vie
Et tu nous rappelles que notre sort
N'a pas d'avenir ici.


Aussi, là-haut, du firmament
Eclaire et guide nos durs moments
Petite ALICE tiens nous la main
Pour affronter nos lendemains.


Ginette

RAPPEL DE MON POST

le 21 avril - 10:02
Parents au ski penser avant tout au bonheur de vos enfants.
Sportives, sportifs... >> Ski
poilagratter
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inscrit le 12/01/06
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Fatigué, brisé, vaincu par l'ennui,
Marchait le voyageur dans la plaine altérée,
Et du sable brûlant la poussière dorée
Voltigeait devant lui.
Devant la pauvre hôtellerie,
Sous un vieux pont, dans un site écarté,
Un flot de cristal argenté
Caressait la rive fleurie.
Deux oisillons, dans un pin d'Italie,
En sautillant s'envoyaient tour à tour
Leur chansonnette ailée, où la mélancolie
Jasait avec amour.
Pendant qu'une mule rétive
Piétinait sous le pampre où rit le dieu joufflu,
Sans toucher aux fleurs de la rive,
Le voyageur monta sur le pont vermoulu.
Là, le cœur plein d'un triste et doux mystère,
Il s'arrêta silencieux,
Le front incliné vers la terre;
L'ardent soleil séchait les larmes de ses yeux.
Aveugle, inconstante, ô fortune
Supplice enivrant des amours
Ote-moi, mémoire importune,
Ote-moi ces yeux que je vois toujours !
Pourquoi, dans leur beauté suprême,
Pourquoi les ai-je vus briller ?
Tu ne veux plus que je les aime,
Toi qui me défends d'oublier !...
Comme après la douleur, comme après la tempête,
L'Homme supplie encore et regarde le ciel,
Le voyageur, levant la tête,
Vit les Alpes debout dans leur calme éternel,
Et, devant lui, le sommet du mont Rose,
Où la neige et l'azur se disputaient gaiement;
Si parmi nous tu descends un moment,
C'est là, blanche Diane, où ton beau pied se pose.
Les chasseurs de chamois en savent quelque chose,
Lorsque, sans peur, mais non pas sans danger,
A travers la prairie au matin fraîche éclose,
On les voit, l'arme au poing, dans ces pics s'engager.
Pendant que le soleil, paisible et fort à l'aise,
Brûle, sans la dorer, la cité milanaise,
Et dans cet horizon, plein de grâce et d'ennui,
S'endort de lassitude à force d'avoir lui,
La montagne se montre : - à vos pieds est l'abîme;
L'avalanche au-dessus. - Ne vous effrayez pas;
Prenez garde au mulet qui peut faire un faux pas.
L'œil perçant du chamois suspendu sur la curie,
Vous voyant trébucher, s'en moquerait tout bas.
Un ravin tortueux conduit à la montagne.
Le voyageur pensif prit ce sentier perdu;
Puis il se retourna. - La plaine et la campagne,
Tout avait disparu.
Le spectre du glacier, dans sa pourpre pâlie,
Derrière lui s'était dressé.
Les chansons et les pleurs et la belle Italie
Devenaient déjà le passé.
Un aigle noir, planant sur la sombre verdure
Et regardant au loin, tout chargé de souci,
Semblait dire au désert : Quelle est la créature
Qui vient ici ?
Byron, dans sa tristesse altière,
Disait un jour, passant par ce pays :
« Quand je vois aux sapins cet air de cimetière,
Cela ressemble à mes amis. »
Ils sont pourtant beaux, ces pins foudroyés,
Byron, dans ce désert immense;
Quand leurs rameaux morts craquaient sous tes pieds,
Ton cœur entendait leur silence.
Peut-être en savent-ils autant et plus que nous,
Ces vieux êtres muets attachés à la terre,
Qui, sur le sein fécond de la commune mère,
Dorment dans un repos si superbe et si doux.


Musset
pafteam3
pafteam3

inscrit le 04/08/06
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Au sommet

L'homme s'est toujours diversifié
Il a voulu s'engager;
Il est artiste, voyageur,sportif ou représentant
Mais il a fait d'une terre un camp.

Cette terre autrefois si pure et si lointaine
Dans les livres, elle prend diver aspect
On peut l'appeller, pic , dent, dôme montagne, mountain!
L'important n'est pas sa connaissance de tous, mais son respect

Ce respect de ne pas arracher, marcher, toucher
Le meme respect que l'on apprend
Celui qui nous a appris à vivre en société
Celui que l'on doit, au espace grand

Voyer cette terre, monter sur cette terre
La haut, il fait froid, mais pure est l'air
Le monde s'ouvre à notre vision
Perdons alors quelques seconde d'inattention...

etienne.b
jme_la_cool_douce
jme_la_cool_douce

inscrit le 30/12/05
12K messages
Ca y'eest poilagratter je l'ai retrouvé ! ^^
==> le ski :
jme_la_cool_douce
jme_la_cool_douce

inscrit le 30/12/05
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==> le ski :


Un garçon glissant sur ses skis,
disait : "Ah ! le ski, c'est exquis,
je me demande bien ce qui
est plus commode que le ski."

Comme il filait à toute allure,
un rocher se dressa soudain.
Ce fut la fin de l'aventure.
Il s'écria, plein de dédain :

"Vraiment, je ne suis pas conquis,
je n'ai bu ni vin, ni whisky
et cependant, je perds mes skis.
Non, le ski, ce n'est pas exquis."

Lorsqu’une chose nous dérange,
Notre avis change.


Pierre Gamarra


voili, je savais bien que j'en avais un ! :)
ps : tu dors deja? ^^
poilagratter
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inscrit le 12/01/06
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non non ;)
Sympas ce poème ! J'aime bien sa morale :)
jme_la_cool_douce
jme_la_cool_douce

inscrit le 30/12/05
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^^ j'vais chercher un peu plus, j'dois bien en avoir deux ou trois du meme type ;) jte post ca au plus vite
++
poilagratter
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inscrit le 12/01/06
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Jules Janin

Là dans ce sentier creux, promenoir solitaire
De mon clandestin mal,
je viens tout souffreteux, et je me couche à terre
Comme un brute animal.
Je viens couver ma faim, la tête sur la pierre,
Appeler le sommeil.
Pour étancher un peu ma brûlante paupière ;
Je viens user mon écot de soleil !
Là-bas dans la cité, l'avarice sordide
Des chefs sur tout champart
Au mouton-peuple on vend le soleil et le vide ;
J'ai payé, j'ai ma part !
Mais sur tous, tous égaux devant toi, soleil juste,
Tu verses tes rayons,
Qui ne sont pas plus doux au front d'un Sire auguste,
Qu'au sale front d'une gueuse en haillons.
Galinette
Galinette

inscrit le 19/01/02
763 messages
P'tain, je l'ai appris en CE2, puis j'ai perdu mon cahier... Des années que je le cherche , et depuis internet j'y pensais plus...merci pour ce post qui m'a fait retrouver un poème terrible, rien qu'en le lisant, on a le sourire:)


De l'accent! De l'accent! Mais après tout en-ai-je?
Pourquoi cette faveur? Pourquoi ce privilège?
Et si je vous disais à mon tour, gens du Nord,
Que c'est vous qui pour nous semblez l'avoir très fort
Que nous disons de vous, du Rhône à la Gironde,
"Ces gens là n'ont pas le parler de tout le monde!"
Et que, tout dépendant de la façon de voir,
Ne pas avoir l'accent, pour nous, c'est en avoir...
Eh bien non ! je blasphème! Et je suis las de feindre!
Ceux qui n'ont pas d'accent, je ne puis que les plaindre!
Emporter de chez soi les accents familiers,
C'est emporter un peu sa terre à ses souliers,
Emporter son accent d'Auvergne ou de Bretagne,
C'est emporter un peu sa lande ou sa montagne!
Lorsque, loin du pays, le cœur gros, on s'enfuit,
L'accent? Mais c'est un peu le pays qui vous suit!
C'est un peu, cet accent, invisible bagage,
Le parler de chez soi qu'on emporte en voyage!
C'est pour les malheureux à l'exil obligés,
Le patois qui déteint sur les mots étrangers!
Avoir l'accent enfin, c'est, chaque fois qu'on cause,
Parler de son pays en parlant d'autre chose!...
Non, je ne rougis pas de mon fidèle accent!
Je veux qu'il soit sonore, et clair, retentissant!
Et m'en aller tout droit, l'humeur toujours pareille,
En portant mon accent fièrement sur l'oreille!
Mon accent! Il faudrait l'écouter à genoux!
Il nous fait emporter la Provence avec nous,
Et fait chanter sa voix dans tous mes bavardages
Comme chante la mer au fond des coquillages!
Ecoutez! En parlant, je plante le décor
Du torride Midi dans les brumes du Nord!
Mon accent porte en soi d'adorables mélanges
D'effluves d'orangers et de parfum d'oranges;
Il évoque à la fois les feuillages bleu-gris
De nos chers oliviers aux vieux troncs rabougris,
Et le petit village où les treilles splendides
Éclaboussent de bleu les blancheurs des bastides!
Cet accent-là, mistral, cigale et tambourin,
A toutes mes chansons donne un même refrain,
Et quand vous l'entendez chanter dans ma parole
Tous les mots que je dis dansent la farandole!

Miguel Zamackoïs (1866-1955)
MissChief
MissChief

inscrit le 03/03/05
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Matos : 1 avis
"Dans un monde sans mélancolie, les rossignols se mettraient à roter"

Cioran.
hautezalpinette
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inscrit le 23/11/05
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" Je disais l'autre jour ma peine et ma tristesse
sur le bord sablonneux d'un ruisseau dont le cours
murmurant s'accordait au langoureux discours
que je faisais assis proche de ma maîtresse.

L'occasion lui fit trouver une finesse:
Silvandre, me dit-elle, objet de mes amours,
afin de t'assurer que j'aimerai toujours,
ma main dessus cette eau t'en signe la promesse.


Je crus tout aussitôt que ces divins serments
commençant mon bonheur, finiraient mes tourments,
et qu'enfin je serais le plus heureux du monde!

Mais, ô pauvre innocent, de quoi faisais-je cas,
étant dessus le sable elle écrivait sur l'onde
afin que ses serments ne l'obligeassent pas..."

Marbeuf
Ouatitm
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inscrit le 15/05/04
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Aparté : Hé Hé, il me semble bien avoir entendu dans un air connu que Cioran serait l'auteur favori des "bobos" : tu es démasquée MissChief...

Allez un petit haïku :

Que j'ôte mon chapeau
Et se déploie la nuit bleue
Du ciel d'hiver


Shuson Kato
poilagratter
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Merci de vous être occupés du topic en mon absence! Celle-ci de Victor Hugo m'avait frappée:

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
3-Rider . : | : . [Jarod]
3-Rider . : | : . [Jarod]

inscrit le 18/12/02
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poilagratter (05 septembre 2006 13 h 18) disait:

Merci de vous être occupés du topic en mon absence! Celle-ci de Victor Hugo m'avait frappée:

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

Tiens, je l'avais appris à l'école celui-là. C'est vrai qu'il est touchant.
poilagratter
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Il n'aurait fallu qu'un instant de plus pour que la mort vienne
mais une main nue, alors est venue qui a pris la mienne.
Qui donc a rendu leurs couleurs perdues aux jours, aux semaines,
sa réalité à l'immensité des choses humaines.
Moi qui frémissais toujours je ne sais de quelle colère
deux bras ont suffit pour faire à ma vie comme un grand collier d'ailes.
Rien qu'un mouvement ,ce geste en dormant qui me frôle,
un souffle posé comme une rosée contre mon épaule,
un front qui s'appuit à moi dans la nuit, deux grands yeux ouverts!
et tout m'a semblé comme un champ de blé ,dans cet univers
comme un vaste jardin dans l'herbe ou soudain la verveine pousse
et mon coeur défunt renait au parfum qui fait l'ombre douce.


Aragon
Ouatitm
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inscrit le 15/05/04
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La neige

Que de fois, mon amour, auprès du feu qui tremble,
Pénétrés par les doux regrets du jour mourant,
Nous restâmes rêveurs à regarder ensemble
Les grands flocons de neige qui tombaient lentement...

Maintenant je suis seul, hélas ! Le jour se pâme...
Et je souris (combien plus triste qu'autrefois !)
Aux doux regrets d'antan qui tombaient sur nos âmes
Comme les grands flocons de neige, sur les toits !


George Topârceanu
Ouatitm
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inscrit le 15/05/04
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Mon préféré, mais attention la traduction est de mon faît : si d'ailleurs quelqu'un a une traduction "officielle" ou si de meilleurs anglophones que moi ( qui ne le suis vraiment pas, anglophone ) peuvent me filer un ou deux conseils, je remercie d'avance.

L'île du lac d'Innisfree

Je me lèverai et partirai, je partirai pour Innisfree,
pour une petite cabane là-bas, bâtie d'argile et de bois;
J'aurai là, neuf rangs de haricots, une ruche pour les abeilles,
Et je vivrai seul dans la clairière de leurs bourdonnements.
Et je devrais trouver la paix ici, cette paix qui descend doucement,
Descend depuis les voiles de l'aube jusqu'au chant des criquets ;
Là, minuit n'est qu'un miroitement, midi n'est qu'un embrasement pourpre,
Et le matin est riche des ailes des linottes.
Je me lèverai et partirai, pour tout les jours et toutes les nuits.
J'entends l'eau du lac qui clapote en murmurant contre la rive;
Au moment où je me tiens sur la chaussée, ou sur les pavés gris,
Je l'entends au plus profond de mon coeur.

W.B Yates



The Lake Isle of Innisfree.

I will arise and go now, and go to Innisfree,
And a small cabin build there, of clay and wattles made;
Nine bean rows will I have there, a hive for the honey bee,
And live alone in the bee-loud glade.
And I shall have some peace there, for peace comes dropping slow,
Dropping from the veils of the morning to where the cricket sings;
There midnight's all a glimmer, and noon a purple glow,
And evening full of the linnet's wings
I will arise and go now, for always night and day
I hear lake water lapping with low sounds by the shore;
While I stand on the roadway, or on the pavements gray,
I hear it in the deep heart's core.
byron
byron

inscrit le 13/01/04
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A vous toutes qui avez plu ou plaisez,
Icônes conservées dans la grotte de l'âme,
Comme une coupe de vin pour un toast,
Je lève mon crâne rempli de rimes.


Maiakovski
Straight-Down
Straight-Down

inscrit le 03/10/02
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Une que j'aime bien, sans doute parce que c'est la seule dont j'arrive à me soubvenir :) :

L'amiral Larima
Larima quoi
la rime à rien
l'amiral Larima
l'amiral Rien.

J.Prevert
byron
byron

inscrit le 13/01/04
34K messages
Un petit accès de mysantropie Ouat ? mais pas mal comme traduction je trouve...

Un petit accès d'antimilitarisme SD ?? ;)
poilagratter
poilagratter
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inscrit le 12/01/06
8597 messages
Je suis en pleine crise de "burning out" professionnel en ce moment, et l'île du loc d'Innisfree" j'y aspire ... Merci Ouatitm :)
poilagratter
poilagratter
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inscrit le 12/01/06
8597 messages
Si Dieu nous a fait à son image, nous le lui avons bien rendu.
Voltaire
ZeMoua
ZeMoua

inscrit le 16/05/06
1660 messages
Stations : 1 avis
poilagratter disait:
Si Dieu nous a fait à son image, nous le lui avons bien rendu.
Voltaire

Dans la même veine:
Dieu a fait l'homme à son image, depuis l'homme a évolué. Dieu lui on ne sais pas...
Phillipe Gelluck (oauis c'est pas vraiment un poète mais bon...)
hautezalpinette
hautezalpinette
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inscrit le 23/11/05
9019 messages
Il y a juste dans ta traduction, Ouatitm, que tu as mis "matin" pour "evening"


Un petit morceau de Saint JOhn Perse, dans Amers :


Ainsi la mer vint elle à nous dans son grand
âge et dans ses grands plissements hercyniens--
toute la mer à son affront de mer, d'un seul tenant
et d'une seule tranche!

Et comme un peuple jusqu'à nous dont la
langue est nouvelle, et comme une langue jusqu'à
nous dont la phrase est nouvelle, menant à ses tables
d'airain ses commandements suprêmes,
Par grands soulèvements d'humeur et grandes
intumescences du langage, par grands reliefs d'images
et versants d'ombres lumineuses, courant à ses splendeurs
massives d'un très beau style périodique, et
telle, en ses grands feux d'écaille et d'éclairs, qu'au
sein des meutes héroïques,
La mer mouvante et qui chemine au glissement
de ses grands muscles errants, la Mer gluante au
glissement de plèvre, et toute à son afflux de mer, s'en
vint à nous sur ses anneaux de python noir,
Très grande chose en marche vers le soir et
vers la transgression divine......
krakoukas
krakoukas

inscrit le 14/11/03
6057 messages
Pigeon, oiseau à la grise robe
dans l´enfer des villes sous mon regard tu te dérobe
Pigeon, tu es vraiment le plus agile
Straight-Down
Straight-Down

inscrit le 03/10/02
15K messages
krakoukas (15 septembre 2006 17 h 33) disait:

Pigeon, oiseau à la grise robe
dans l´enfer des villes sous mon regard tu te dérobe
Pigeon, tu es vraiment le plus agile

Le plus argile tu voulais dire? ;)
Ouatitm
Ouatitm

inscrit le 15/05/04
8956 messages
poilagratter : Je suis en pleine crise de "burning out" professionnel en ce moment, et l'île du loc d'Innisfree" j'y aspire ...

La mien de burn-out a commencé il y a 25 ans, tu comprends pourquoi je l'aime celui-là.
hautezalpinette, c'est vrai, j'ai mis matin pour "evening" !?!?
Pourtant quand j'ai attaqué, cela ne me paraissait pas être le mot le plus "à problème" pour moi ;-) :-)
slow_rideuze
slow_rideuze

inscrit le 23/04/05
5431 messages
poilagratter (15 septembre 2006 15 h 20) disait:

Si Dieu nous a fait à son image, nous le lui avons bien rendu.
Voltaire

"L'homme a créé les dieux, l'inverse reste à prouver"
Serge Gainsbourg
jme_la_cool_douce
jme_la_cool_douce

inscrit le 30/12/05
12K messages
ahah mon retour..! toujours sur le ski ou ce qui s'en rapproche...mais j'ai plus le nom des auteurs ;)

"Nul ne skie assez doucement
pour glisser sans laisser de traces."

je posterai mon papier peint des W.C tout a lheure ;)
Si si vous inquietez pas :)^^
++
jme_la_cool_douce
jme_la_cool_douce

inscrit le 30/12/05
12K messages
c'est juste le temps de faire l'aller retour aux toilettes pour copier tout ca ;)

alors le premier :
"L'amoureux le plus fou
Quand la merd* le presse
Délaisse pour ce trou
Celui de sa maitresse !"

George Boitard

et de un :)
jme_la_cool_douce
jme_la_cool_douce

inscrit le 30/12/05
12K messages
Number two ^^

(Attention peut choquer les âmes sensibles) :P

"C'est ici que repose
Une certaine dose
D'une certaine chose
Qui ne sent pas la rose.

Celui qui se propose
De faire ici sa prose
Doit avant toute chose
Tenir la porte close."

(pas de nom)


==>
"En ce lieu solitaire, où l'on vient pour chier
La bouche doit se taire,
Seul le cul doit parler"
<==

Voila et en dernier lieu, je vais arreter avec mes stupidités et poster l'oeuvre d'un vrai ecrivain francais ! ^^
a tout de suite