St-Gingolph-La Chaumény-Le Grammont-Alamon-Lac Taney-Miex

  • Région: Chablais
  • Temps de marche indiqué: ~7h
  • Dénivellé montant, descendant: ^1900m, v1235m
  • Altitude de départ, maximales partielles, d'arrivée: 385-2172-1820-1900-1410-1440-1050m^

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J'avais déjà fait le Grammont il y a 4-5 ans, mais jamais par le versant nord qu'on voit bien depuis le lac et qui m'a toujours attiré.
A condition de se préparer pour une bonne montée (^1800m dont 800m sans sentier), on ne le regrette pas!

Départ depuis la gare de St-Gingolph en suivant les panneaux pour ''La Frête'' (le sentier n'est plus balisé au-delà). Le début de la montée se fait en pente douce sur un chemin forestier rectiligne et assez monotone, avant d'attaquer une deuxième section en lacets légers dans la forêt, dans une pente assez raide. Le sentier (sûrement très peu fréquenté) a été refait récemment et est très agréable. Arrivé à la Frête, on quitte les panneaux de balisage qui emmenent vers le nord-ouest pour prendre sur quelques mètres le sentier qui continue plein nord, puis immédiatement on prend à gauche un sentier qui part à plat (courtes descentes même par moments), encore parfaitement marqué et donc suivable sans aucun problème (reste de balisage jaune).

Ambiance particulière lors de mon passage: je passe au coeur de la nappe de brouillard qui persiste sur le lac et vois au fil de la montée poindre peu à peu la lumière floue et diffuse du soleil à travers brume et feuillages... Solitude totale, forêt très dense, toiles d'araignées filamenteuses luisantes de gouttes de rosée... Sentiment de forêt enchantée, c'est grandiose!

Peu après, on atteind le refuge-abri de la Chaumény, qui garde les traces des passages de nombreux marcheurs à l'époque où ce sentier était encore balisé et fréquenté: les dates gravées dans les poutres tournent toutes autour des années 80-90...
C'est à partir de là que les choses se compliquent: les orties envahissent le sentier qui reprend au NW du refuge et les broussailles commencent à faire disparaitre la trace.
^100m plus haut, alors qu'on émerge de la forêt, il finit par disparaître totalement (conformément aux indications des cartes topo) et on se retrouve dans une petite phase ''Camel Trophy'' à se frayer un chemin dans les herbes hautes d'un bon mètre par endroit.
A nouveau ^100m plus haut, on se débarasse enfin des broussailles pour retrouver un paturage mêlé de rochers, qui nous accompagnera jusque sous le sommet.
La carte que j'ai (mise à jour 92-95) donne l'espoir de retrouver le sentier vers les 1600m; en fait, je ne suis jamais retombé dessus et je doute qu'on puisse le trouver encore.

On monte donc au jugé, pour atteindre, en tirant à gauche en vue du sommet de la combe, un col (pt 1913m) situé sur l'arête NE du Grammont.
On retombe à cet endroit là sur un sentier, qui rejoint ensuite le sommet en contournant la croix sommitale par l'ouest.
Si comme moi vous cherchez de l'entrainement en vue d'une rando future, vous pouvez ajouter 2 petits sommets en cours de route depuis le pt 1913m: tout d'abord le sommet situé juste au NE (1993m), puis la pointe de la Chaumény, 2067m, tous deux atteints en montant dans une pente herbeuse.
Ceci permet d'une part d'atteindre dans cette rando les 2000m de dénivellé montant, et d'autre part garantit d'avoir un sommet pour soi tout seul, étant donné que le sommet du Grammont est souvent surpeuplé!

La vue depuis le Grammont est toujours aussi impressionnante; on touche vraiment le lac du doigt! Cela dit, je pense que la palme de la vue pour le versant français reste quand-même à la Dent d'Oche: peut-être légèrement plus éloignée du lac, mais procurant une vue sur tout le lac, partie genevoise comprise, contrairement au Grammont depuis lequel la vue vers l'ouest est partiellement bloquée.
D'autre part, dommage, on ne voit pas le lac Taney depuis le Grammont!

La descente en direction du lac Taney commence sur un sentier qui décrit un large virage vers l'ouest, avant de rejoindre un chemin d'alpage qui descend en zig-zag jusqu'au lac.
Et c'est là qu'il faut avoir du nez.
Au prix d'un tout petit effort (^80m), il vaut largement la peine de prendre un sentier qui bifurque du tracé habituel et remonte vers le sommet d'Alamon (1900m), procurant une vue originale sur le Grammont et sur les Jumelles (qui méritent leur nom depuis là, alors que depuis le Grammont, c'est stupéfiant, elles n'ont aucune similitude!).
Mais pour un rien, on ne voit toujours pas le lac Taney!
Patience: en redescendant par un sentier qui s'amorce dans le pré directon est-sud-est (curieusement pas balisé, alors qu'il est parfaitement marqué, et permet de faire une boucle de lorsqu'on monte à l'Alamon depuis le lac Taney), on atteind le bord d'une petite falaise, et le lac Taney se dévoile enfin à nos yeux ébahis, majestueusement surplobé par les Dents du Midi.
Le sentier, qui contourne cette falaise par un petit lacet direction NE, redescend ensuite au bord du lac et rejoint le parcours du tour du lac. Attention, il est difficile de trouver l'entame du sentier de l'Alamon depuis le lac, si on veut faire le tour en sens inverse!

A moins de redescendre avec le minibus du restaurant (payant), il faut encore se farcir la descente jusqu'à Miex par un sentier bien casse-pattes (surtout après déjà v1000m de descente...) qui coupe les lacets de la petite route d'accès.
Car postal depuis Miex vers Vouvry puis Villeneuve.

En deux mots, une journée assez éprouvante mais avec du lac plein les yeux.
En période de vacances, c'est l'autoroute sur le parcours Tanay-Grammont. Raison pour laquelle la montée depuis St-Gingolph, même si elle se mérite, vaut la peine (ne vous laissez pas décourager par le ''déconseillé'' du guide CAS: totalement immérité): pas croisé âme qui vive. De même, le détour par Alamon permet de sortir de la voie classique à nouveau.

Contrairement à ce que j'ai entendu dire au sommet, je ne pense pas que l'itinéraire du versant nord n'est plus entretenu a cause des risques d'éboulement. En restant à gauche en montant dans la combe de Chaumény, ça semble sans danger. Je pense que c'est plutôt à cause des avalanches très fréquentes en hiver dans ce couloir (comme en 98, une qui a coupé la route du bord du lac!) qui doivent emporter fréquemment pierres ou autres marques de balisage... De plus, un station automatique de détection des avalanches a été installée dans la combe (avis sur le sentier de montée); ils doivent pas avoir envie de voir trop de monde monter par là.